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Appartient au dossier : Filmer l’art

Filmer l’art 1/4 : Mains créatrices

Schaffende Hände (Mains créatrices) est une série de portraits d’artistes au travail, réalisés par l’historien de l’art allemand Hans Cürlis entre 1923 et 1933. Ces documentaires montrent les gestes d’artistes comme Alexandre Calder ou Wassily Kandinsky pendant l’élaboration d’une œuvre.
Comment le cinéma documentaire filme-t-il les arts plastiques ? Les frères Maysles, dont la Cinémathèque du documentaire organise une rétrospective au printemps 2019, se sont focalisés sur les installations de Christo et Jeanne Claude pendant cinq films. Balises explore d’autres propositions originales.

La main de Wassilly Kandinsky dessine
Hans Cürlis, 1926, Schaffende Hände : Wassily Kandinsky dans la Galerie Neumann-Nierendorf, 16mm, noir et blanc.

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En 1923, l’historien de l’art allemand Hans Cürlis (1889-1982) inaugure sa série intitulée Schaffende Hände (Mains créatrices), un ensemble de portraits filmés de peintres et de sculpteurs au travail, pour la plupart déjà renommés.
Les premiers films de la série se concentrent sur des artistes allemands tels que Lovis Corinth ou Georg Grosz puis, à partir de 1926, Hans Cürlis réalise des portraits d’artistes étrangers, comme Wassily Kandinsky, Otto Dix ou Alexandre Calder, à l’occasion de leur visite en Allemagne.

La réalisation de ces films s’inscrit dans le cadre de l’Institut pour la recherche culturelle – Institut für Kulturforschung – que Cürlis dirige à partir de 1919 et qui a pour but de favoriser la diffusion des idées culturelles et politiques, notamment à travers l’usage du film comme médiation de l’art. Si, par la suite, les films sur l’art produits par l’Institut deviennent le support d’une propagande nationaliste, avec les Schaffende Hände, Cürlis est avant tout préoccupé par la compréhension du processus artistique et de la « psychologie de la création manuelle ».
Bien que la série s’arrête en juillet 1933 – sans que cela soit lié à une forme de censure pour autant –, Hans Cürlis poursuit la réalisation et la production de film sur l’art et la création. Les Schaffende Hände constituent alors pour lui et pour bien d’autres une archive unique, à la fois pour la diffusion du savoir sur l’art partout en Europe, mais aussi comme matériau à insérer et compiler dans de nouveaux documentaires sur l’art.     

Lydie Delahaye, docteure en Études cinématographiques

Publié le 02/04/2019 - CC BY-NC-SA 4.0

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