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La pauvreté en France

La France, cinquième puissance mondiale, compte de plus en plus de personnes pauvres, des personnes dont les ressources sont si faibles qu’elles ne peuvent mener une vie décente. 
Pour mieux appréhender cette question de la pauvreté, nous vous proposons une sélection de sites internet ainsi qu’une bibliographie.

Affaires personnelles d'un SDF dans la rue
Nelson Therriault, La Vie,La Vie, par choix ou pas…, 10 septembre 2016

Entre 5 et 8,8 millions de pauvres en France

Selon les données 2014 de l’Insee, on dénombre 5 millions de pauvres en France si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian et 8,8 millions si l’on utilise le seuil à 60 %
Au cours des dix dernières années (2004-2014), le nombre de personnes pauvres a augmenté élevant le taux de pauvreté de 1,2 point quel que soit le seuil retenu.
Si la pauvreté avait fortement baissé entre les années 70 et le milieu des années 90, on assiste aujourd’hui à une inversion de la courbe qui, même si elle ne conduit pas à une explosion de la pauvreté, correspond à un tournant historique.
La question de la pauvreté va de pair avec celle de la précarité, de l’exclusion et de l’invisibilité sociales.  
Les « invisibles », ces « groupes de population mal couverts par la statistique publique, peu visibles pour les pouvoirs publics et peu ou mal appréhendés par les politiques sociales » sont confrontés à un quotidien marqué par de nombreuses difficultés : difficultés financières, difficultés d’accès aux droits et besoins fondamentaux, absence d’écoute sociale, dégradation de leur environnement, mauvaises conditions de travail…
Ces chiffres n’incluent pas les migrants dont la pauvreté est toute aussi préoccupante.
 

C’est quoi être pauvre ?

La pauvreté est une question de revenus…

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit à un niveau inférieur au seuil de pauvreté fixé conventionnellement au sein de l’Europe à 60 % du niveau de vie médian. La France utilise ce seuil de 60 % du niveau de vie médian, mais elle publie aussi des taux de pauvreté selon d’autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %).

En 2014, le taux de pauvreté monétaire à 50% du niveau de vie médian s’élève à 8,1 % de la population française et à 14,1 % à 60 % du niveau de vie médian. Ainsi, une personne est considérée comme pauvre si ses revenus mensuels sont inférieurs à 1 008 euros.

Le statut professionnel, la composition familiale et l’âge influent fortement sur le taux de pauvreté. Ainsi, les catégories les plus vulnérables sont : les chômeurs, les familles monoparentales, les enfants de moins de 18 ans, les étudiants et les retraités.

… mais aussi de conditions de vie

La pauvreté en conditions de vie complète l’appréhension de la pauvreté monétaire.  Être pauvre, c’est également être victime de privations matérielles, comme c’est le cas pour 13 % des Français.
Des dizaines de milliers de personnes vivent ainsi dans des conditions très dégradées, n’ont pas d’emploi, dorment dans la rue, ont du mal à se soigner, ne peuvent pas se nourrir correctement, n’ont pas de vacances, de loisirs…

Le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012, celui des personnes en hébergement contraint chez des tiers de 19 % entre 2002 et 2013. Par ailleurs, les personnes qui vivent dans des logements surpeuplés sont de plus en plus nombreuses, alors même que la tendance baissait depuis de nombreuses années.

Si les locataires continuent à payer leur loyer, ils le font au prix de sacrifices de plus en plus importants. Pour exemple, ils sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage.
Le nombre d’expulsions locatives a atteint son record en 2015, avec 14 363 expulsions, un chiffre en hausse de 33% par rapport à 2006.

Fin 2015, près de 2 millions de personnes touchent le RSA et 4 millions de Français sont allocataires des minima sociaux. Ces chiffres ne cessent d’augmenter et si on ajoute les ayants droit, c’est un peu plus de 6 millions de personnes qui vivent de ce type de prestations.

La pauvreté est par ailleurs inégale selon les territoires. Elle est plus importante dans les villes-centres et les communes isolées.

Comment lutter ?

La lutte contre la pauvreté est toujours d’une actualité criante et appelle à un sursaut collectif. Contrairement aux idées reçues, la plupart des Français restent solidaires des plus pauvres et les discours d’hostilité qui s’expriment parfois plus ouvertement demeurent minoritaires. La population soutient les politiques sociales. Mais, qu’en est-il des politiques ?

Le collectif Alerte, qui regroupe plus d’une cinquantaine d’associations de lutte contre la pauvreté et le mal-logement, lance « L’autre campagne » sur son site et sur twitter. Son objectif est de rappeler les réalités sociales, de déconstruire les préjugés sur la pauvreté et de faire des propositions aux candidats à l’élection présidentielle.

Publié le 14/04/2017 - CC BY-NC-SA 4.0

Sélection de références

Site de l'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale

Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale (ONPES)

L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale a été créé par la loi d’orientation n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions (article 153). Cette création répondait à une demande des associations œuvrant dans le champ de la lutte contre les exclusions.
Il rassemble les données relatives aux situations de pauvreté, de précarité et d’exclusion, contribue au développement de la connaissance de ces phénomènes, faire réaliser des travaux d’études, de recherche et d’évaluation en lien étroit avec le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) et diffuse l’ensemble des informations recueillies sous la forme d’un rapport annuel.

Consultez, entre autres, le dernier rapport 2016 sur l’invisibilité sociale : une responsabilité collective.

Les chiffres clés de la pauvreté et de l'exclusion sociale, site du CNLE, Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, 2015

Les chiffres clés de la pauvreté et de l'exclusion sociale, site du CNLE, Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, 2015

À l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le CNLE a publié en 2015 sa première édition des « Chiffres clés de la pauvreté et de l’exclusion sociale ».

Cette brochure à visée pédagogique regroupe une large sélection d’indicateurs, qui permettent de dresser l’état des situations de pauvreté et d’exclusion sociale en France.
Elle est composée de sept chapitres, dont un chapitre introductif sur la mesure de la pauvreté en France et six qui suivent les différents domaines couverts par le Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, adopté par le gouvernement en janvier 2013.
Elle a pour but de permettre, sous un format clair, synthétique et accessible à tous, d’appréhender les différents enjeux sociaux ainsi que les mesures politiques, les prestations et les dispositifs mis en place.

Site du Secours catholique sur la pauvreté en France en 2016

L'état de la pauvreté en France 2016, rapport annuel du Secours catholique

Le Secours Catholique-Caritas France, association loi 1901 à but non lucratif, publie son Rapport statistique annuel. À partir de l’observation sur le terrain de plus de 85 000 situations (sur les 1 463 000 personnes accueillies en 2015), l’association rend compte de l’évolution de la pauvreté en France et propose des solutions. Il dessine un paysage de la France des pauvretés où les disparités territoriales et les inégalités ne cessent de se creuser.

Consultez le rapport en ligne. Prenez aussi connaissance des documents en lien : infographie comparative interactive sur la pauvreté entre villes et campagnes, carte de France de la pauvreté qui, par région, propose une analyse détaillée, interviews, diaporamas sonores…

608 500  familles ou personnes seules en difficultés rencontrées en 2015. Un chiffre en augmentation de 2,7% par rapport à 2014. 

Site de l'Observatoire des inégalités

Observatoire des inégalités : Un million de pauvres de plus en dix ans, décembre 2016

La France compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2004 et 2014, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million, principalement sous l’effet de la progression du chômage. Un changement majeur dans notre histoire sociale.

L’Observatoire des inégalités s’attache à dresser un état des lieux qui soit le plus complet possible, tout en demeurant accessible à un large public. Il développe 12 thèmes : revenus, éducation, emploi, lien social conditions de vie, catégories sociales, hommes et femmes, âges, français et étrangers, territoires, Europe, Monde.

Site de la Gazette des communes, Pauvreté : en finir avec la politique de l'autruche

Pauvreté : en finir avec la politique de l'autruche (La Gazette des communes)

Dossier d’actualité de la Gazette des communes sur la pauvreté en France (mis à jour en mars 2017).
Pour la première fois, le bureau d’étude Le Compas, spécialisé dans l’analyse des besoins sociaux et l’observation sociale, produit une estimation du taux de pauvreté à l’échelle communale et infra-communale. Les données utilisées sont celles de l’Insee, pour la France métropolitaine et pour une unité de consommation (l’équivalent d’une personne seule).

Niveaux de vie : comment se situe ma commune ? Utilisez le comparateur des territoires qui dessine la carte de France des inégalités, avec la possibilité, pour chacun, de situer sa commune au sein de son département et par rapport aux référents nationaux.

 

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La France des invisibles : rapport du CRÉDOC réalisé à la demande de l’ONPES, mars 2016

Le CRÉDOC, Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie, est un organisme d’études et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale.
Dans son rapport de 2016, il traite la question de l’invisibilité sociale.

Le phénomène de l’invisibilité sociale renvoie à des « des groupes de population mal couverts par la statistique publique, peu visibles pour les pouvoirs publics et peu ou mal appréhendées par les politiques sociales ». Parce qu’ils sont « hors norme », les contours exacts de ces groupes et des difficultés auxquelles ils sont confrontés restent méconnus. Or, la connaissance est la clef de voûte d’un déploiement d’actions publiques appropriées.
Il existe une pluralité de formes d’invisibilité : sociale, politique, médiatique, administrative…
L’enquête porte sur un échantillon représentatif de la population française mais n’intègre pas les publics en situation de grande exclusion (personnes sans domicile, ou qui ont des grandes difficultés d’expression en français), et minore probablement certaines populations réticentes à répondre aux enquêtes (en situation irrégulière sur le territoire par exemple.

 

Site de la Fondation Abbé Pierre : 22e rapport sur l'état du mal-logement en France 2017

22e rapport sur l'état du mal-logement en France 2017 de la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre dresse chaque année son analyse sur la politique et la crise du logement en France à travers son rapport sur l’état du mal-logement en France.

Cette 22e édition du rapport annuel sur l’état du mal-logement dessine le portrait d’une France fracturée par la crise du logement. 4 millions de personnes sont sans abri, mal logées ou sans logement personnel.

12,1 millions de personnes sont aussi touchées à des degrés divers par la crise du logement. Effort financier excessif, précarité énergétique, risque d’expulsion locative, copropriétés en difficulté, surpeuplement… au total, sans les doubles comptes, près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement.

À bien des égards, pour les pauvres, les classes populaires et moyennes, la situation tend à s’aggraver, en particulier depuis la hausse des prix de l’immobilier des années 2000 et le déclenchement de la crise économique en 2008.

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