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Appartient au dossier : Contes d’un jour d’été

Conte d’un jour d’été : L’Amour des trois oranges

Dans L’Amour des trois oranges, Yannick Jaulin conte l’histoire de La Mado et du petit Bernard dans le village de Pougne-Hérisson. À travers ce conte, il se demande comment pénétrer « les profondeurs du monde » et aller au-delà des apparences des personnages. 
En marge du cycle « Le pouvoir des mots » organisé par la Bpi en 2019, Balises vous propose durant l’été d’écouter des histoires qui abordent la place du merveilleux et du voyage, mais également les relations entre musique et conte. 

Yannick Jaulin définit les protagonistes de ses histoires comme « des gens des bords de chemins »Pour lui, le conte est un art de la subversion, de la résistance. Il prend l’exemple des pays balkaniques et explique qu’en période d’occupation, lorsque la langue est interdite, le conte sert à véhiculer les colères et les revendications. 

Écouter L’Amour des trois oranges, conté par Yannick Jaulin

Vue de la représentation de L’Amour des trois oranges au théâtre du Capitole, par André Cros, Archives municipales de la ville de Toulouse, 1971, CC BY-SA 4.0  

En 2009, la rencontre « Du quotidien à l’universel », dont cette histoire est extraite, donne la parole aux conteurs Yannick Jaulin et Praline Gay-Para sur leurs méthodes de collecte de récits auprès des populations rurales et ouvrières. Françoise Morvan, traductrice et femme de théâtre, parle du collectage d’histoires des folkloristes bretons du 19e siècle aux côtés du journaliste Marc Kravetz qui explique comment il construit ses portraits et ses histoires journalistiques. 

Chaque conteur a sa méthode de collectage d’histoires sur le terrain. Praline Gay-Para, part en résidence sur des territoires précis, dans les milieux ruraux et industriels. Elle va à la rencontre des personnes clés et utilise des relais comme le tissu associatif. Sa démarche consiste à ne pas faire de collectages en tête-à-tête pour éviter « la confusion des genres ». « Pour que les personnes se reconnaissent dans l’histoire racontée et ne se sentent pas trahies, j’ai besoin d’une autorisation morale de leur part », explique-t-elle. À partir de certains détails donnés lors des collectes, elle invente également des contes. Le collectage est pour elle une « attitude au quotidien », une manière d’être « à l’écoute en permanence »

Pendant son adolescence, Yannick Jaulin collecte des histoires en patois de Vendée et du Poitou-Charentes. Pour son spectacle sur la mort J’ai pas fermé l’œil de la nuit, il collecte les histoires dans les théâtres où il est en résidence. Les théâtres lui servent de relais. « Lors des banquets organisés, les gens venaient me raconter les histoires qu’ils avaient collectées eux-mêmes », précise-t-il. À partir de ces rencontres, il se demande comment transformer le récit pour en faire autre chose.

Retrouvez l’intégralité de la rencontre sur la WebTV / WebRadio

Publié le 06/08/2019 - CC BY-NC-SA 4.0

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