
Une étude réalisée en 2004 estimait que 0,7 % de la population française serait atteinte d’ESPT au cours de sa vie. Mais face à un événement traumatique fort, 25 à 75 % des victimes et 5 à 40 % des équipes de secours seront concernées. Ces estimations s’affinent avec l’étude de diverses catastrophes telles que les attentats du 11 septembre aux USA, l’explosion de l’usine AZF ou les inondations du Gard en France ou encore la fusillade de l'île d'Utøya, en Suède. De ces études, il ressort également que les estimations varient selon le dispositif de prise en charge ou de formation. En France, suite aux attentats du RER à la station Saint-Michel de 1995, des cellules d’urgences médico-psychologiques (CUMP) ont donc été créées en 1997. Il en existe une par département.
Les attentats terroristes de janvier 2015 en France ont fourni l’occasion de mieux étudier la pathologie sur les victimes, les témoins et les intervenants, à grande échelle, et ont permis de mesurer l’impact de la prise en charge. Selon les premiers résultats de l’étude I.M.P.A.C.T.S, le traumatisme était encore tangible 6 mois après et les personnes les plus atteintes étaient celles qui étaient les plus exposées. 6 % des personnes interrogées n’étaient toujours pas en mesure de retravailler. Lors des attentats, plus de la moitié des victimes ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique ou d’une forme de soutien. Les bénéficiaires ont présenté moitié moins de troubles à 6 mois que les autres. Du côté des secours, les intervenants qui avaient pourtant été exposés à la situation traumatique et à la fatigue, présentent un impact psycho-traumatique moindre. Les professionnels qui ont reçu une formation spécifique sont ceux qui ont le mieux réagi au stress psychique. Cette étude souligne donc l’importance d’une prise en charge psychologique précoce des victimes, car seulement 4 % des personnes exposées ont consulté spontanément. Les résultats plaident également pour la formation et la prise en charge pour les intervenants, très impliqués émotionnellement et physiquement.