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Frank Gehry, l’architecte du pli

Frank Gerhy fait partie des « starchitects »,  depuis l’inauguration du musée Guggenheim de Bilbao en 1997.

« L’intervention humaine, le cerveau qui en fait une œuvre d’art, est nécessaire pour dépasser le langage identifiable du logiciel. Voilà ce que je pense, c’est mon manifeste»  

Frank Gehry

Ses bâtiments, devenus iconiques, ont fait éclater les normes de l’architecture du 20e siècle issues du modernisme. La fusion dynamique des masses, la mise en mouvement de l’architecture rompent radicalement avec la ligne droite et l’épure de l’architecture du mouvement moderne et de ses grands principes fonctionnalistes.

Architecture objet, organique, elle a pu voir le jour grâce à CATIA, logiciel informatique issu de l’aéronautique. Cet outil a permis de mettre à l’échelle architecturale un concept d’abord esquissé puis maquetté. Frank Gehry fait de l’informatique un usage particulier et personnel : il s’en sert seulement dans un second temps, celui de la construction,  laissant la main et l’esprit œuvrer au processus de conception.

La grande caractéristique de Frank Gehry est le souci du matériau. Là encore la technologie numérique permet de  repousser les limites de l’usage classique.  En prenant en compte toutes les règles de chaque matériau, elle fait émerger  des solutions tectoniques jusque là jamais explorées : un mur peut-il être aussi souple qu’un drapé, le verre peut-il se plier comme du papier ? Frank Gehry y répond de façon magistrale, comme l’a démontré l’exposition du Centre Pompidou.

Frank Gehry a dit :

  • artisanat «…je travaillais dans la quincaillerie de mon grand-père, je fabriquais des tuyaux filetés, on découpait du verre, on vendait des clous et du mastic, je réparais des horloges et toutes sortes de choses. J’ai toujours conservé en moi cette référence tactile ».
  • décoratif : «  Si l’on n’a pas le droit d’utiliser le décoratif, comment humaniser l’architecture ? »
  • grillage : «J’ai construit quelques bâtiments avec du grillage. J’étais mécontent ! J’ai pensé que c’était antisocial, antihumain […] puis dans ma colère, j’ai commencé à réfléchir et j’ai pensé que le grillage était juste un tissu. C’était les convenances  et ce que l’on en faisait qui le rendaient indésirable». 
  • maquette : «Je fais encore confiance à la technique de la maquette pour construire parce que c’est un rapport direct entre la main et l’objet ».
  • numérique : «Les technologies du numérique m’ont permis de me rapprocher de l’artisanat […] Dans ce cadre, l’ordinateur n’est pas un instrument de déshumanisation, mais se donne comme interprète »
  • ordinateur : «Ce qui est un outil étonnant offert à l’architecte est devenu une béquille et beaucoup de ceux qui l’utilisent laissent finalement l’ordinateur libre de dessiner et concevoir les formes».
  • pli  : «  Je pensais au Bernin. Je pensais à l’Extase de sainte Thérèse et à ces plis merveilleux. Pour moi, ils sont très architecturaux. Michel-Ange dessine des plis tout en douceur, ceux du Bernin sont plus anguleux »

(Les citations sont tirées du catalogue de l’exposition du Centre Pompidou)

L’exposition du Centre Pompidou

couverture du catalogue

Frank Gehry, Exposition, Paris, Centre national d’art de Culture Georges Pompidou, du 8 octobre 2014 au 5 janvier 2015, sous la direction d’Aurélien Lemonier et de Frédéric Migayrou, Centre Pompidou 2014. 

Le catalogue, très documenté, s’impose comme un ouvrage de référence, sans équivalent à ce jour dans l’édition française. L’ensemble de son oeuvre est traité par grands thèmes chronologiques. Il contient des textes d’analyses et une chronologie des principaux projets urbains. A la fin de l’ouvrage, riche bibliographie chronologique, classée par thèmes. 

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ GEHR 2


La fondation Louis Vuitton : entre émerveillement et critique

Fondation Louis Vuitton
Frank Gehry – Fondation Louis Vuitton – Paris, by Olevy (Own work) [CC BY-SA 4.0 ], via Wikimedia Commons

​L’ouverture de la fondation Louis Vuitton en octobre 2014  à Paris a suscité de nombreuses réactions, parfois d’émerveillement et parfois de critique. Le site officiel de la Fondation et l’émission de France Culture permettent une visite des lieux, tandis que l’article en ligne du Courrier de l’architecte lève les  dessous des voiles de ce vaisseau spectaculaire amarré dans le jardin d’acclimatation :

  • Le site officiel de la Fondation Louis Vuitton
  • L’émission sur France Culture : La grande table du 24 octobre 2014, visite de la Fondation avec Frédéric Migayrou, co-commissaire de l’exposition du Centre Pompidou
  •  Le courrier de l’architecte  : « Coques pour résidus » :
    « Aussi, la Fondation Vuitton est un spectacle dispendieux qui peut autant émerveiller que révolter. Elle symbolise, par-dessus tout, son époque et ses excès. » Par Jean-Philippe Hugron,

Pour aller plus loin

Publié le 19/02/2015 - CC BY-SA 4.0

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