Appartient au dossier : Nuits vivantes
Cinéma des cités nocturnes : la playlist
Balises propose aux noctambules cette sélection musicale de neuf bandes-son emblématiques, pour accompagner les pérégrinations nocturnes ou les insomnies.
Couple de lumière et de son, le cinéma agence des pulsions de photons et des pressions d’air pour projeter la condition humaine. Et quand la nuit tombe, les compositions musicales épousent le clair-obscur de l’image pour mieux fouiller les ténèbres et les silences. Dans la lignée des night studies, voici neuf classiques de bandes-son explorant les nuits urbaines.
1 – Suspiria (1977) de Dario Argento
Tout commence par un souffle lugubre lors d’une nuit d’orage. Dans Suspiria (1977) de Dario Argento, une danseuse regrette son admission au conservatoire de Fribourg-en-Brisgau, au son de « Sighs » de Goblin.
2 – Nosferatu (1979) de Werner Herzog
Popol Vuh offre le spectral « Brüder des Schattens » au Nosferatu (1979) de Werner Herzog. Ni vivant ni mort, le comte Dracula quitte ses Carpates pour la petite ville de Wismar, où vit Lucy. En gages d’amour : rats, peste et immortalité.
3 – New York 1997 (1981) de John Carpenter
Quatorze ans avant le groupe Rammstein et quelques années après Kraftwerk, John Carpenter exploite le potentiel sonore et cinétique du rotor d’hélicoptère pour son New York 1997 (1981) dans « 69th Street Bridge ». Offrez-vous un vol de nuit au-dessus de la colonie pénitentiaire de Manhattan avec Snake Plissken.
4 – Akira (1988) d’Ōtōmō Katsuhiro
En 1988, Ōtōmō Katsuhiro réalise l’apocalyptique Akira. Forces cosmiques et nucléaires s’unissent à Néo-Tokyo dans le thème éponyme du Geinoh Yamashirogumi. À écouter très, très, très fort. Si ce n’est toutefois pas assez fort pour vous, écoutez « Shohmyoh », que vous trouverez sur votre plateforme de streaming payante préférée.
5 – La Reine Margot (1994) de Patrice Chéreau
Les massacres de la Saint-Barthélémy marquent les imaginaires politiques européens depuis plus de 550 ans. En 1994, Patrice Chéreau fait appel à Goran Bregović pour composer la bande originale de La Reine Margot. Plongez dans « La Nuit », ou Éros et Thanatos débordent dans Paris.
6 et 7 – Lost Highway (1997) de David Lynch
Dans Lost Highway (1997), David Lynch nous conduit à toute blinde sur une autoroute en plein désert. Le chant endormi de David Bowie sur « I’m Deranged » nous plonge dans le Los Angeles du rêve, du sexe et du rock.
Toujours dans Lost Highway, « Song to the Siren » de This Mortal Coil nimbe l’une des plus belles scènes d’amour pleins phares de l’histoire du cinéma.
8 – Valse avec Bachir (2008) d’Ari Folman
L’inconscient du vétéran Ari Folman ne cesse de le renvoyer à son passé dans Valse avec Bachir (2008). Rythmée par « Boaz and the Dogs » de Max Richter, la scène d’ouverture lâche une meute de chiens nyctalopes dans un Beyrouth pilonné par Tsahal.
9 – Only Lovers Left Alive (2014) de Jim Jarmush
Un gros plan sur le vinyle 45 tours « Funnel of love » de Sqürl. Dans Only Lovers Left Alive (2014) de Jim Jarmusch, Adam et Eve – deux créatures nocturnes – distillent leur fragile éternité dans les guitares électriques, la poésie et le sang frais, entre Détroit et Tanger.

Retrouvez cette playlist en écoute à la Bpi sur Tympan (à l’exception de « Song to the Siren ») en scannant ce QR code !
Publié le 22/12/2025 - CC BY-SA 4.0
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