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Climat, à petits pas

Depuis le sommet de Rio en 1992, de Kyoto à Johannesburg en passant par Copenhague et bientôt Paris, nous nous sommes habitués à ces grand-messes internationales où l’avenir de la planète se retrouve au centre des préoccupations médiatiques et diplomatiques. Environnement, développement durable et surtout changement climatique sont alors mis sur la table de négociation onusienne. Retour sur une chronologie très… globale.

campagne OXFAM de sensibilisation aux risques liés aux changements climatiques, à Durban en 2011
Les ONG sont très impliquées lors des négociations internationales. Ici, campagne OXFAM de sensibilisation aux risques liés aux changements climatiques, à Durban en 2011 Flickr – OXFAM –CC BY-NC-ND 2.0

Lorsque la planète se réunit en 1992 pour le désormais célèbre « sommet de la Terre », la diplomatie onusienne n’en est pas à ses premiers pas en matière d’environnement. Avec la rencontre fondatrice de Stockholm en 1972, au cours de laquelle est fondé le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), puis celle de Nairobi, échec cuisant à la fin de la guerre froide, en 1982, l’organisation internationale avait déjà instauré un rythme décennal. Il s’est poursuivi à Johannesburg en 2002 puis, de nouveau à Rio, pour le Rio + 20 en 2012. Le retour dans la cité brésilienne n’est pas anodin. Il illustre l’activisme de la diplomatie brésilienne, il montre surtout que le premier sommet carioca a jeté les bases d’un processus toujours en cours à travers trois grandes conventions internationales : la première sur la diversité biologique, la deuxième sur la lutte contre la désertification et la déforestation, et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

La valse des protocoles

Le changement climatique et ses conséquences sont au centre de ce ballet diplomatique. Depuis le traité de 1992, ils cristallisent des intérêts et des positions souvent antagonistes entre pays industrialisés du Nord, pays émergents et pays en développement. Ces négociations difficiles, parfois conflictuelles, sont l’objet de la Conférence des Parties (COP) qui réunit annuellement les 189 pays signataires du traité pour faire le point sur les axes à déterminer et les mesures à prendre de manière globale. Kyoto, en 1997, puis Copenhague, en 2008, restent les plus célèbres de ces COP. Le fameux protocole de Kyoto visait à réduire, entre 2008 et 2012, les émissions de CO2 d’au moins 5% par rapport à une base fixée en 1990. Son bilan est presque aussi mitigé que celui de la COP 15 de Copenhague qui a échoué à poursuivre ce processus, accouchant difficilement d’un accord de dernière minute et « hors convention » entre quelques pays du Nord et du Sud.

Fin de la danse ?

La vingt-et-unième COP se réunira en décembre à Paris et s’annonce, une fois de plus, comme un moment délicat pour la diplomatie internationale. En effet, il y a urgence, comme le clament les acteurs de la société civile et les ONG environnementales, très actives lors de tous ces sommets. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC) le confirment. Également émanation de l’ONU, le GIEC est devenu la référence en matière d’études et de mesure des données liées au changement climatique et de ses conséquences pour les activités humaines, l’environnement et, plus globalement, l’avenir de notre planète.

Jérémie Desjardins, Bpi

Article paru intialement dans le numéro 17 du magazine de ligne en ligne

Publié le 26/08/2015 - CC BY-SA 4.0

Sélection de références

Climat : 30 questions pour comprendre la conférence de Paris

Canfin, Pascal, Staime, Peter
Les petits matins, 2015

A la Bpi, niveau 2, 550.731 CAN

Controverses climatiques, sciences et politique

sous la direction d'Edwin Zaccai, François Gemenne et Jean-Michel Decroly
Presses de Sciences Po, 2012

Un ouvrage collectif tiré d’un colloque consacré aux controverses climatiques, leur émergence — notamment aux États-Unis —, leurs motivations et leurs conséquences sur l’opinion publique et en matière de décision politique.

A la Bpi, niveau 2, 327 CON et en ligne sur le site Cairn.info

Gouverner le climat ? : 20 ans de négociations internationales

Gouverner le climat ? : 20 ans de négociations internationales

Aykut, Stefan C. ; Dahan, Amy
Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2015

Une analyse de la gouvernance mondiale en matière de climat. Les auteurs montrent que les négociations menées lors des réunions internationales régulières aboutissent à des accords très limités alors même que les crises écologiques se multiplient.

À la Bpi, niveau 2, 327 AYK 

Vers la web TV de la Bpi - Nouvelle fenêtre

Le Replay de la Bpi : Diplomatie du climat

De Rio à Copenhague, en passant par Johannesburg et Kyoto, la négociation climatique a fait le tour du monde ces vingt dernières années au cours d’un ballet diplomatique sans cesse renouvelé qui se produira à nouveau en décembre, et en grand format, à Paris pour la COP 21. Quels sont les enjeux de ces tractations ? Les positions des uns (pays du Nord, Russie) et des autres (Pays du Sud, Chine, Brésil) ont-elles évolué au cours de ces différents sommets ? Et surtout, ce type de diplomatie multilatérale est-il adapté aux problématiques liées à l’avenir de la planète ?

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