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Appartient au dossier : Dans la bulle des auteurs et autrices de BD

Dans la bulle d’Aude Bertrand

Aude Bertrand a deux passions : le cinéma et l’illustration, qu’elle réunit dans sa bande dessinée, Au travers du rayon (2024). La jeune autrice présente quelques-unes des œuvres qui l’ont accompagnée dans son parcours créatif, qu’elle détaille lors du « Jeudi de la BD », le 9 janvier 2024 à la Bpi.


Issue d’une famille de dessinateur·rices, Aude Bertrand a plutôt cherché à exprimer sa créativité dans le septième art, après des études de cinéma à l’université de Montpellier. Avec son compère John Le Neué, elle fonde les éditions Microgram en 2021, qui publient des objets imprimés, organisent des événements, conservent des fanzines culinaires et promeuvent la microédition. Elle fait ses armes dans le récit graphique en commençant par deux fanzines BD un peu plus conséquents en termes de pagination : Fleurissent les antennes et Au travers du rayon, précurseur de l’ouvrage homonyme qu’elle publie en septembre 2024, aux éditions 2024.

Le style d’Aude Bertrand est reconnaissable à son nuancier de couleurs, son dessin poétique et ses références cinématographiques qui servent son récit. L’autrice nous fait pénétrer dans son univers à travers des œuvres qui la nourrissent.

Publié le 06/01/2025 - CC BY-SA 4.0

Je viens de loin mais je repars bientôt

Enzo Smits et Ward Zwart
Même pas mal éditions, 2022

J’ai découvert les deux bandes dessinées de Ward Zwart et Enzo Smits pendant ma résidence à BD Colomiers pour l’écriture de mon livre. J’ai été très marquée par le ton du récit qui parvient, avec une trame pourtant très fine, à créer une profondeur dans l’univers et les personnages. Je l’ai relu plusieurs fois, j’étais vraiment captivée par la façon dont c’est écrit et mis en scène. J’ai même décortiqué toute la structure narrative pour mieux la comprendre. Le livre est très beau : l’objet, le graphisme, mais aussi le dessin, qui me touche beaucoup.

À la Bpi, niveau 1, RG SMI J

Lena la-très-seule

Maïté Grandjouan
Magnani, 2023

Lena la-très-seule est une histoire très dépouillée, qui reste très évocatrice tout en se passant presque des mot. L’autrice parvient à nous impliquer fortement dans l’histoire du personnage. C’est non seulement très bien écrit, mais d’autant mieux mis en image. Je suis charmée par les très belles peintures qui composent le livre, ainsi que par l’objet en lui-même, lui aussi extrêmement beau. Il fait partie des livres que je gardais à côté de moi quand je travaillais sur mon projet, parce que je trouve toujours ça très encourageant d’être entourée de beaux livres pour écrire et dessiner.

Vif-argent

Stéphane Batut
Les Films du losange, 2019

J’ai gardé un très beau souvenir de ce film, que j’ai vu une première fois en 2020. J’y ai repensé quelques années plus tard, alors que j’écrivais mon livre, et j’ai eu envie de le revoir. Tout d’abord, j’ai été très touchée parce que ça m’a permis de comprendre enfin tout ce que racontait le film – qui est assez mystérieux, c’est vrai. Mais j’ai aussi vu tous les ponts qu’il y avait entre mon histoire et les thématiques du film. Parfois, certaines œuvres se révèlent être exactement celles qu’on on a besoin de revoir pour poursuivre notre travail.

Lenny and The Kids

Benny et Josh Safdie
Blaq out, 2009 (2010 en France)

J’ai découvert le cinéma des frères Safdie pendant mes études de cinéma à l’université. Il ne s’agissait pas d’une des recommandations des enseignant·es, mais une rencontre au hasard à la médiathèque. Je suis tombée sur un DVD qui compilait plusieurs de leurs premiers longs et courts-métrages dont Lenny and The Kids et The Pleasure of Being Robbed. Ils ont totalement influencé mes goûts en termes de récits par la suite. Ce fut une révélation.

Depuis cette découverte, j’ai été sans cesse attirée par le cinéma naturaliste, sincère, très proche du réel et où les dialogues prennent une place très importante. Des cinéastes comme Mikhaël Hers, Guillaume Brac, Kelly Reichardt, Hirokazu Kore-Eda, Hafsia Herzi, Justine Triet ou Éric Rohmer.

Dans Cent ans

Flavien Berger
Bigwax, 2023

J’ai découvert la musique de Flavien Berger il y a sept ou huit ans et elle m’a toujours accompagnée depuis. J’aime la narration dans ses albums. Les paroles sont très libres et en même temps très évocatrices. Évidemment, j’aime beaucoup ses expérimentations vocales et instrumentales qui ont complètement nourri mes goûts musicaux. Dans Cent Ans est son dernier album qui clôt une trilogie d’exploration de la pop. Il a aussi sorti des projets plus instrumentaux, comme De la friche ou la B.O. de Tout le monde aime Jeanne, que j’ai beaucoup écoutée en écrivant parce que l’absence de paroles a l’avantage de ne pas me déconcentrer. D’ailleurs, le lendemain du jour où je rendais mes planches, j’ai eu la chance de le revoir en concert pour son dernier album, ce qui a parfaitement conclu cette écoute assidue durant toute la réalisation du livre.

À écouter sur Tympan.bpi.fr, à la Bpi

Pour aller plus loin

Catalogue Bpi - Document Au travers du rayon

Jeanne est concierge dans un immeuble le temps d’un été. Un jour, en feuilletant des ouvrages sur le septième art, elle découvre la théorie des passerelles cinématographiques selon laquelle il serait possible de rencontrer des personnages de film dans la vraie vie et de revivre des scènes de cinéma. Dès lors, l’adolescente n’a plus que cette obsession en tête, au point de perdre pied. © Électre 2024

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