Gauz
Le Nouvel Attila, 2020
Black Manoo débarque à Paris avec son vrai-faux passeport ivoirien un 15 août caniculaire des années quatre-vingt-dix. Il imaginait la porte des Lilas comme une arche fleurie plutôt qu’une deux fois quatre voies, mais les quartiers populaires de l’Est parisien seront désormais son village. Tel la Zazie de Queneau, Black Manoo arpente poétiquement la ville et se l’approprie avec une gouaille jubilatoire.
Du deal de la place Stalingrad au Danger, squat multiculturel du quartier Danube, en passant par le Moukou, boîte afro au pied du siège du Parti communiste français, le roman dresse une cartographie du Paris encore populaire des années quatre-vingt-dix, où se rencontraient vieux ouvriers et sans-papiers. On y lit en filigrane l’histoire des vagues de migrations qui ont fait l’Est parisien, incarnées dans les amitiés que noue Black Manoo avec un vieil Auvergnat de la rue de l’Orillon, la star des bals poussières abidjanais Gun Morgan ou le dealer défroqué Lass Kader.
Il émane du texte une douce nostalgie et une grande tendresse pour la ville d’adoption de Gauz. L’auteur, ivoirien également, a découvert Paris dans les mêmes années que son héros.
Cet ancrage social est sans doute l’aspect le plus attachant de ce court roman de Gauz, auteur lui-même ivoirien qui découvre Paris dans les mêmes années que son héros. Il émane du texte une douce nostalgie et une grande tendresse pour sa ville d’adoption et tous les damnés de la terre qui l’habitent.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 GAUZ 4 BL
Les champs signalés avec une étoile (*) sont obligatoires