Gaston ou la vie sauvage : le lion

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Franquin adorait mettre des bêtes partout mais il n’était pas le seul.
Dans les années soixante, à la rédaction du journal Spirou, la fiction s’inspirait de la réalité. La rédaction hébergeait réellement des animaux et relatait leurs aventures dans les pages du journal. Il y eut une vache, achetée par Charles Dupuis, alors directeur, sur une idée du comité de rédaction. Et, plus fantaisiste, il y eut un lion, enfin un lionceau…

« Un dessinateur espagnol avait promis à Charles Dupuis un jeune lion, parce qu’il était ami avec le fils du directeur du zoo de Barcelone. Il avait reçu l’animal et se demandait à qui l’offrir. Charles Dupuis avait dit « oui » très distraitement. Le gars est arrivé avec l’animal. Un beau poil rêche. C’est très gentil, un enfant. Donc, il y avait un lion dans la rédaction, parce que Dupuis ne voulait plus de son lion. J’ai fait deux, trois gags de Gaston pour le plaisir de dessiner le lion. »

(Le Monde de Franquin, Catalogue de l’exposition – Marsu productions – 2005, Interview réalisée par les auteurs,  22.08.1996)

Ce lion, qui répondait au nom de Pinky, fut confié à la garde du rédacteur en chef  Yvan Delporte pendant près d’un an avant d’être offert au Cirque Jean Richard. Yvan Delporte venait avec l’animal en laisse aux bureaux de Spirou pour des séances photos. Certaines photos illustraient les aventures fictives de Pinky, aux côtés de Gaston et ses comparses, dans les pages du journal Spirou. Comment Franquin aurait-il pu ne pas l’intégrer au bestiaire de Gaston ?