Pour accompagner le cycle « Le féminisme n’a jamais tué personne » qui débute en janvier 2021, Balises vous propose sa sélection.
Notre sélection
Jouissance club
Jüne Plã
Marabout, 2020
En 2018, l’autrice et illustratrice Jüne Plã lance son compte Instagram, Jouissance Club, qui fédère rapidement une large communauté. À travers des dessins épurés et graphiques, elle propose un manuel d’éducation sexuelle joyeux et sans tabou. Cela donne lieu à un livre qui s’adresse à tous. Bien plus qu’un guide, par la qualité de ses textes et la beauté de ses illustrations il place au cœur de sa réflexion la question du plaisir, en premier lieu celui des femmes.
Sarah Barmak
Zones, 2019
Partant du constat que « la sexualité humaine en est à peu près au même stade que les mathématiques à l’époque d’Euclide », la journaliste canadienne Sarah Barmak livre une passionnante enquête sur le plaisir féminin. Pourquoi le clitoris n’est-il représenté dans un manuel scolaire qu’en 2017 alors que sa forme est connue depuis 1844 ? Comment l’orgasme féminin, après avoir été largement occulté, est-il devenu une injonction ? Et d’abord, qu’est-ce que l’orgasme ? L’autrice convoque un grand nombre d’études, de témoignages et de retours d’expérience dans cette synthèse simple et documentée, loin de toute normativité.
À la Bpi, niveau 2, 300.6 BAR
Martin Page
Le Nouvel Attila, 2020
Martin Page, essayiste et romancier, interroge ici la dimension sociale et politique de la sexualité. Pourquoi la pénétration est-elle incontournable alors que les femmes n’atteignent l’orgasme par ce biais que dans 30 % des cas ? Partant de cette question simple, Martin Page redéfinit la pratique de la pénétration comme un instrument de la domination masculine et invite à réinventer sa sexualité.
À la Bpi, niveau 3, 840″20″ PAGE 4 AU
Nina Brochmann et Ellen Støkken Dahl
Actes Sud, 2018
Il ne faut pas se fier à sa couverture rose et son illustration humoristique : ce livre est un vrai manuel de vulgarisation médicale consacré au sexe féminin. Les deux autrices norvégiennes lancent leur blog en 2005 alors qu’elles sont étudiantes en médecine. D’abord destiné aux adolescentes, leur ouvrage est un guide pour toutes les femmes qui devient rapidement un best-seller. Les autrices revendiquent de « démystifier la sexualité » sous un angle médical et scientifique avec un ton pédagogique et pop. Le livre s’ouvre sur une description éclairante de l’anatomie féminine, invitant chacune à la connaissance de soi, avant d’aborder toutes les questions qui en découlent, avant tout celle du plaisir.
À la Bpi, niveau 1, UR TEN B
Lancé en 2017, Un podcast à soi aborde les questions de société au prisme du genre. La qualité de l’émission tient à son format long qui permet d’aborder les sujets en profondeur ainsi qu’à la variété des regards proposés : témoignages, analyses d’expertes, extraits de romans… Dans l’épisode 18, une question est rapidement posée : quelle égalité possible dans l’accès au plaisir sexuel ? Les discussions sur le tabou entourant la masturbation ou sur les liens entre pénétration et rapports de domination alimentent cette réflexion.
Cette fiction sonore en six épisodes raconte la construction de la « vie pornographique » d’une femme. De l’enfance à l’âge adulte, des bandes dessinées interdites par ses parents aux podcasts érotiques en passant par les sites de vidéos à la demande, la narratrice revient sur un parcours loin des chemins balisés. Comment renouveler son imaginaire érotique ? Comment considérer les actrices pornographiques ? Que faire en tant que féministe des fantasmes de soumission ? Voici quelques questions posées par Claire Richard, montrant la richesse des contradictions entre fantasmes, opinions politiques et vie réelle.
Maïa Mazaurette a abordé les questions de sexualité à partir de 2005 sur son blog, La Coureuse. Alors que le sujet était largement délaissé par les rédactions, il était difficile d’imaginer que Le Monde lui confierait une chronique. Le Sexe selon Maïa traite de questions intemporelles (« Peut-on séduire sans changer de slip ? ») et d’actualité (« Sexe et confinement : le feu d’artifice annoncé n’a pas eu lieu »). Ses articles à l’humour piquant dépassent les lieux communs.
Réalisée périodiquement depuis 1970, l’enquête sur la sexualité des Françaises donne, au lendemain de la vague #MeToo, un aperçu des évolutions des pratiques sexuelles des femmes, de leur relation au couple ou au plaisir. Ces éléments confirment, chiffres à l’appui, l’utilisation croissante des sexe-toys ou les réserves face à la course à l’orgasme. Ils soulignent également l’autonomie accrue des femmes dans leur sexualité mais aussi la persistance d’idées marquées par le patriarcat.
Depuis une décennie, la révolution féministe a pris appui sur les réseaux sociaux pour faire entendre sa voix. Facebook, Instagram, Twitter, et podcasts en tous genres ont permis de dénoncer la domination masculine grâce à l’intersectionnalité tout en abordant des sujets considérés jusque-là comme tabous : les règles, le clitoris, la masturbation,… En quoi ces modes de prises de paroles et d’actions peuvent se transformer en véritable empowerment ?
Autour de Charlotte Bienaimé, productrice d’Un podcast à soi, la journaliste, réalisatrice et activiste Elvire Duvelle-Charles, l’essayiste et militante afro-féministe Antoinette Fouque) Fania Noël et l’essayiste Élise Thiébaut en débattent pendant cette rencontre organisée à la Bpi le 8 mars 2021 dans le cadre du cycle « Le féminisme n’a jamais tué personne ».
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