Sélection

Le consentement après #MeToo

Depuis l’apparition du mouvement #MeToo,le consentement est devenu un point central dans notre perception de la sexualité et du rapport à l’autre.
Dans le cadre de la rencontre « Consentement et violation » en novembre 2021 à la Bpi, Balises vous propose une sélection de ressources pour éclairer cette notion.

Femme avec une main devant son visage
Photo by Isaiah Rustad on Unsplash

Publié le 15/11/2021 - CC BY-SA 4.0

Livres

Céder n'est pas consentir

Clotilde Leguil
PUF, 2021

Dans cet essai, Clotilde Leguil s’interroge sur le consentement et ses liens avec l’amour, au moment où le mouvement #MeToo libère la parole sur les situations d’abus sexuels. À partir des ouvrages de Vanessa Springora (Le Consentement, Grasset, 2020) et de Camille Kouchner (La Familia grande, Seuil, 2021), elle pose la frontière entre « céder » et « consentir », entre la pulsion et le désir. Elle distingue ce qui fait « forçage » dans une relation et implique de ne laisser aucune place à l’autre – et ce qui relève de l’amour, lequel pourtant ne va pas sans risque puisqu’il suppose une forme d’abandon. 

La discipline psychanalytique encourage certes à « ne pas céder sur son désir » souligne l’auteure, philosophe et psychanalyste. Cependant, précise-t-elle, c’est parce que le désir n’est pas envisagé ici comme un impératif de jouissance, mais ouvre la possibilité d’une rencontre avec un autre.

Bientôt à la Bpi

Le Consentement

Vanessa Springora
Grasset, 2020

La première fois que Vanessa Springora rencontre G.M., elle a treize ans et accompagne sa mère dans un dîner mondain. Lui, écrivain quinquagénaire à la silhouette longiligne, sait charmer son auditoire. Ce soir-là, il la dévore du regard. Très vite, la jeune fille est séduite par son aura, flattée par son désir, envoûtée par ses mots. G.M. insiste, elle finit par céder à ses avances. Leur relation débute, assumée, publique, provocatrice, mais surtout sous emprise physique et psychologique. La jeune adolescente a mal, se sent dépossédée de son corps et de son identité, renvoyée au rang d’objet à la fois sexuel et littéraire. Lorsqu’elle découvre les écrits autobiographiques dont G.M. lui avait soigneusement interdit la lecture, elle reconnaît alors son vrai visage, celui d’un prédateur sexuel aux pulsions pathologiques.

Pour raconter son histoire, Vanessa Springora choisit l’écriture – lucide, réfléchie, précise – afin de prendre le chasseur à son propre piège et de l’enfermer à son tour dans un livre. Cathartique, implacable, Le Consentement est un livre qui secoue. Dans une langue factuelle, Vanessa Springora dissèque la perversité glaçante d’une relation sous emprise, et le long processus mental de sa reconstruction psychique. En faisant entrer la voix de la victime dans le champ littéraire, elle interroge le statut du créateur, son propre consentement, réel mais loin d’être éclairé, et la complaisance d’une société face à une pédocriminalité revendiquée. À quoi sommes-nous prêts à consentir ? Cette question, essentielle, crue, Vanessa Springora la tend à notre génération, à notre moi intime, et à notre responsabilité collective.

À la Bpi, niveau 3, 840″20″ SPRI 4 CO

Podcasts

OK ? pas OK !... la série podcast qui parle de consentement aux jeunes... | CeRHeS

À partir de témoignages livrés par des adolescents, la série de podcasts OK ? pas OK ! s’interroge sur les relations amoureuses et le consentement tels qu’ils sont vécus par ceux qui font leurs premières expériences. Le dialogue et l’écoute permettent aux deux partenaires d’aborder sereinement ces questions, en évitant la négociation et le chantage qui mènent à l’impasse. La possibilité de dire « non » doit être maintenue et bien comprise pour échapper à toute forme d’abus et s’assurer d’une relation basée sur la réciprocité. Mais ce n’est pas toujours simple, quand on débute sa vie amoureuse et sexuelle.

Dis-moi oui | RTBF

Dis-moi oui, podcast de la RTBF réalisé par Marie Charette, s’interroge sur nos comportements face à la sexualité, après #MeToo. Le rapport au désir a-t-il changé, ou les mêmes fantasmes inconscients sont-ils à l’œuvre ? Et surtout, comment faire évoluer la relation à l’autre ? Le consentement et la recherche du dialogue sont placés au cœur de ces réflexions sur la sexualité. Basée sur une série d’entretiens, cette série vise à nourrir ces réflexions, en interrogeant l’éducation culturelle et la culture contemporaine. 

Sexe sans consentement : le rôle des hommes - Les Couilles sur la table | Binge audio

Cet épisode des Couilles sur la table s’intéresse à la manière dont le consentement est transmis aux hommes. Comment sont-ils informés sur la séduction et de la sexualité ? Avec la journaliste et réalisatrice Delphine Dhilly, auteure du documentaire « Sexe sans consentement », l’émission interroge la perception par les hommes du consentement féminin et de ce qu’il signifie pour eux. L’éducation et les injonctions viriles semblent prêter à de nombreux malentendus, qui peuvent conduire à des situations où le non-consentement n’est pas entendu, voire à la violence. Cet épisode tente de décrypter comment notre culture rend la compréhension mutuelle complexe dès lors que la sexualité entre en jeu.

Quoi de Meuf #11 - Le consentement pour les nul·le·s | Nouvelles écoutes

Dans cet épisode du podcast Quoi de meuf, les deux journalistes Mélanie Wanga et Clémentine Gallot parlent du consentement et de la culture du viol. Comment définir la contrainte : psychologique ou physique ? Pourquoi les femmes ont-elles longtemps dit « oui » sans en avoir envie ? Elles illustrent leur propos de nombreux exemples issus de la pop culture comme les séries Girls, Gossip Girl et Skam ou le film Sixteen Candles. Enfin, Clémentine Gallot et Mélanie Wanga répondent à Hélène qui demande des conseils pour sensibiliser la Direction des ressources humaines de son entreprise à la question du harcèlement au travail.

Vos réactions
  • 1011-art : 17/11/2021 18:55

    En écho avec votre article et votre question, voici un clin d’œil sous forme de dessin pour agir. Plasticienne, des femmes indignées par l’acquittement d’un violeur en Irlande, ont accepté de prêter un string, ce petit bout de tissu, symbole de culpabilité supposé, que je dessine épinglé ?
    A découvrir la série en cours de réalisation : https://1011-art.blogspot.com/p/thisisnotconsent.html

    Cette série a été présentée à des lycéens, quand l’art contemporain ouvre le débat…

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