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Appartient au dossier : Jardins

Le jardin romantique : Prior Park en Angleterre

De la symétrie du jardin à la française au jardin romantique, du jardin clos au jardin partagé, nous vous proposons cet été de partir à la découverte de ces différents lieux de verdure, autant de déambulations à travers le monde et le temps.

vue depuis le jardin de Prior Park sur le pont palladien et la ville de Bath
Vue depuis le jardin de Prior Park sur le pont Palladien et la ville de Bath [Public domain], via Wikimedia Commons

En opposition à la sophistication géométrique des jardins à la française, les jardins romantiques ou jardins à l’anglaise voient le jour en Angleterre au 18e siècle. Répondant à une esthétique romantique, ils privilégient la redécouverte de la nature sous son aspect sauvage et poétique. L’environnement naturel est subtilement domestiqué afin d’amener le paysage jusque devant sa porte. L’objectif de ce type de jardin n’est plus de contrôler la nature mais plutôt de l’imiter et d’abolir la limite entre le jardin et le paysage. Il ne s’agit plus d’un jardin d’apparat destiné à éblouir mais d’un jardin dont le promeneur lui-même pourra jouir.
Le jardin à l’anglaise se veut paysage mais aussi œuvre d’art. Lancelot Browm alias Capability Brown et William Kent, les deux paysagistes anglais qui ont initié ce mouvement naturaliste, se sont inspirés des paysages peints par Claude Lorrain ou Nicolas Poussin pour concevoir leurs aménagements.
Ils proposent des itinéraires sinueux ponctués de fabriques (constructions ornementales) qui ménagent des surprises au promeneur, suscitent l’émotion et sont destinées à élever la pensée par leur sens caché…

Prior Park est une des créations toujours accessible au public de Lancelot « Capability » Browm, « le plus grand jardinier d’Angleterre ».
Ce parc, situé dans les environs de Bath (Somerset) possède toutes les caractéristiques du jardin anglais : vastes étendues herbeuses, lacs aux contours irréguliers, bosquets et rideaux d’arbres, plusieurs fabriques dont un pont palladien, et surtout de spectaculaires points de vue.


Si l’Angleterre vous semble trop éloignée, en France, l’un des parcs les plus célèbres et emblématiques des jardins romantiques est le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville. C’est une réalisation du Marquis de Girardin débutée en 1765. Ce dernier en fera l’œuvre de sa vie et  théorisera cette expérience « d’embellissement de la nature ». Une grande partie du parc est aujourd’hui accessible au public. Il porte le nom de Jean-Jacques Rousseau qui y vécut les dernières semaines de sa vie.

Publié le 16/08/2017 - CC BY-SA 3.0 FR

Sélection de références

De la composition des paysages ou Des moyens d'embellir la nature autour des habitations, en joignant l'agréable à l'utile ; suivi de Promenades ou itinéraires des jardins d'Ermenonville

René-Louis de Girardin
Champ Vallon, 1999

Au 18e siècle, le paysage a fait l’objet de vifs débats entre spécialistes : la sensibilité de l’époque a cherché à exprimer de nouveaux rapports entre les hommes et la nature. Paru pour la première fois en 1777, l’ouvrage René-Louis de Girardin plaide pour un renouveau esthétique, en complète rupture avec l’œuvre d’un Le Nôtre, et pour une nouvelle éthique de la vie quotidienne.

À la Bpi, niveau 3, 911.51 GIR

Essai sur l'art des jardins modernes ; précédé de Horace Walpole et l'histoire des jardins au XVIIIe siècle

Essai sur l'art des jardins modernes ; précédé de Horace Walpole et l'histoire des jardins au XVIIIe siècle

Horace Walpole
Mercure de France, 2002

Dans son Essai sur l’art des jardins modernes, Horace Walpole – romancier, historien, et collectionneur du 18e siècle – nous offre une courte histoire de l’art des jardins. Radicalement opposé au jardin à la française – car la nature a horreur de la ligne droite -, Walpole fait l’éloge de la nouvelle esthétique du jardin anglais. Épris des rapports entre les détails des parterres fleuris et les vastes perspectives pittoresques, il nous révèle une nouvelle harmonie visuelle, qu’il réalisa dans ses jardins de Strawberry Hill.

À la Bpi, niveau 3 721.8(093) WAL

Jardins romantiques français : du jardin des Lumières au parc romantique

Catherine de Bourgoing
Paris-Musées, 2011

Ce que révèle cette exposition, c’est comment et combien l’organisation de la nature reflète son temps. Cette exposition révèle une nature libérée des règles strictes du classicisme qui fait écho à une nouvelle conception de l’individu dans l’Europe des Lumières.

À la Bpi, niveau 3, 721.8(44) BOU

Le jardin paysager anglais au dix-huitième siècle

Michel Baridon
Ed. universitaires de Dijon, 2000

Définition d’un jardin à l’anglaise et naissance historique sont dégagées grâce aux différents thèmes abordés : passage du style régulier au style paysager ou pittoresque, milieu socio-économique qui a commandité les nouveaux jardins, rapport à la culture et aux sciences de l’époque, et impact sur le continent.

À la Bpi, niveau 3, 721.8(410) BAR

Le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville

Fabrice Boucault ; Jean-Marc Vasseur
Ed. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, 2012

Présentation et histoire du parc d’Ermenonville, un jardin anglais reconnu comme remarquable dès sa conception en 1768. Il connaît aujourd’hui une rénovation sans précédent qui coïncide avec le tricentenaire de la naissance de Rousseau.

À la Bpi, niveau 3, 795(443) ITI

L'invention du jardin romantique en France : 1761-1808

L'invention du jardin romantique en France : 1761-1808

Sophie Lefay
Ed. Spiralinthe, 2001

Il s’agit ici de raconter la naissance du jardin romantique, d’en comprendre la philosophie, d’en décrire l’esthétique, à travers le foisonnement de textes  que les écrivains français lui ont consacré, entre Lumières et Romantisme.

À la Bpi, niveau 3, 721.8(093) LEM

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