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Appartient au dossier : Prix littéraires : au-delà du Goncourt

Le prix Alexandre Vialatte : le plus constant

Remis au printemps, loin de l’effervescence de la rentrée littéraire, ce prix dont les lauréats s’inscrivent dans l’héritage du romancier et chroniqueur Alexandre Vialatte se forge depuis 2011 un palmarès exemplaire.

Eric Laurrent, prix Alexandre Vialatte 2016
Eric Laurrent, prix Alexandre Vialatte 2016 – CC BY Actualitté

Conçu en hommage à la vivacité d’esprit de l’écrivain Alexandre Vialatte, dont on se rappellera entre autres les chroniques parfois loufoques pour le quotidien la Montagne, ce prix créé en 1991 faillit disparaître après une quinzaine d’années d’existence. Ramené à la vie en 2011 avec l’aide de la Montagne, il fonctionne depuis avec un système de jurés temporaires, pour la plupart issus du monde des lettres. Se sont ainsi succédées des personnalités telles que Josyane Savigneau, Marie Nimier, François Taillandier, Paul Fournel ou Augustin Trapenard.

Malgré ce jury changeant, le prix Alexandre Vialatte parvient à conserver le même esprit chaque année, tapant toujours juste et récompensant en général des livres malicieux, au style piquant, qui malgré une certaine variété peuvent tous se rapprocher de la gaieté pleine de profondeur des oeuvres de Vialatte. Parmi les lauréats, citons Jean-Paul Dubois, Emmanuelle Bayamack-Tam ou bien Eric Chevillard, par ailleurs admirateur revendiqué d’Alexandre Vialatte.

En 2016, c’est Eric Laurrent, un auteur discret mais bien établi – puisqu’il publie chez Minuit depuis 1995 et que le prix Wepler l’a déjà salué – qui a reçu cette récompense et ses 6 105 euros de dotation – soit « la somme de la hauteur du Puy-de-Dôme et de la longueur du Fleuve Congo”, en hommage à deux repères essentiels de l’oeuvre de Vialatte. Dans la veine d’un Jean Echenoz, Laurrent s’amuse dans toute son oeuvre comme dans son dernier roman, Un beau début, à se jouer des genres, piochant volontiers dans les codes du roman d’espionnage ou du policier, qu’il détourne ensuite pour les couler dans sa langue raffinée et pleine d’esprit.

Publié le 18/11/2016 - CC BY-SA 3.0 FR

Sélection de références

Brève histoire des choses

Jacques André Bertrand
Julliard, 2015

Lauréat 2015

La chaise
« Tout le malheur de l’Homme tient à ce qu’il n’a jamais su se contenter de s’asseoir par terre. »
L’ordinateur
« Ceux qui croient tout ce qu’ils trouvent sur Internet sont ceux qui croyaient tout ce qu’ils lisaient dans les journaux au siècle dernier. »
Le chapeau
« C’est le chapeau qui fait l’Homme. Qui sait si, sans son petit chapeau, Napoleone Buonaparte ne serait pas resté simple lieutenant d’artillerie ? »

Du barbecue à la perceuse, en passant par l’ascenseur, la météo et même le rondpoint, Jacques A. Bertrand nous livre une vingtaine de chroniques drôles et savantes sur cette espèce mystérieuse et muette que l’on nomme « les choses », dans la même veine jubilatoire que Les Sales Bêtes ou Les autres, c’est rien que des sales types.

A la Bpi, niveau 3, 840″19″ BERT.J 4 BR

L'absolue perfection du crime

L'absolue perfection du crime

Tanguy Viel
Minuit, 2001

Lauréat 2002

Marin, Andrei, Pierre, c’étaient tous des caïds.
Et dans ce monde de traîtres, leur disait l’oncle, pour que la “famille” survive, il faut frapper toujours plus fort. Alors quand Marin est sorti de prison, lui, le neveu préféré, il a dit : le hold-up du casino, ça nous remettrait à flot.

A la Bpi, niveau 3, 840″20″ VIEL 4 AB

Le cas Sneijder

Jean-Paul Dubois
Éd. de l'Olivier, 2011

Lauréat 2012

« Je devrais être mort depuis le mardi 4 janvier 2011. Et pourtant je suis là, chez moi, dans cette maison qui m’est de plus en plus étrangère, assis, seul devant la fenêtre, repensant à une infinité de détails, réfléchissant à toutes ces petites choses méticuleusement assemblées par le hasard et qui, ce jour-là, ont concouru à ma survie. »
Victime d’un terrible – et rarissime – accident d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en est aussi l’unique rescapé. C’est le début d’une étrange retraite spirituelle qui va le conduire à remettre toute son existence en question. Sa femme, ses fils jumeaux, son travail, tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la recherche d’un emploi, il tombe sur la petite annonce qui va peut-être lui sauver la vie.

Ce roman plein de mélancolie est aussi une comédie étincelante. L’auteur d’ Une vie française y affirme à nouveau avec éclat son goût pour l’humour noir.

A la Bpi, niveau 3, 840″19″ DUBO.J 4 CA

Que font les rennes après Noël ?

Olivia Rosenthal
Verticales, 2010

Lauréate 2011

Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L’histoire d’une enfant qui croit que le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plus y croire. Il faut grandir, il faut s’affranchir. C’est très difficile. C’est même impossible. Au fond, vous êtes exactement comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un moyen.

A la Bpi, niveau 3, 840″20″ ROSE 4 QU

Un beau début

Eric Laurrent
Minuit, 2016

Lauréat 2016

Enfant, Nicole Sauxilange s’imaginait un destin de sainte. Avec l’adolescence, une autre ambition se fit jour dans l’esprit de cette petite provinciale : devenir une star. Qu’elle ne possédât aucun talent ne l’en détournerait pas. Il suffirait de poser nue.

A la Bpi, niveau 3, 840″20″ LAUR 4 BE

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