Le Consentement
Vanessa Springora
Grasset, 2020
La première fois que Vanessa Springora rencontre G.M., elle a treize ans et accompagne sa mère dans un dîner mondain. Lui, écrivain quinquagénaire à la silhouette longiligne, sait charmer son auditoire. Ce soir-là, il la dévore du regard. Très vite, la jeune fille est séduite par son aura, flattée par son désir, envoûtée par ses mots. G.M. insiste, elle finit par céder à ses avances. Leur relation débute, assumée, publique, provocatrice, mais surtout sous emprise physique et psychologique. La jeune adolescente a mal, se sent dépossédée de son corps et de son identité, renvoyée au rang d’objet à la fois sexuel et littéraire. Lorsqu’elle découvre les écrits autobiographiques dont G.M. lui avait soigneusement interdit la lecture, elle reconnaît alors son vrai visage, celui d’un prédateur sexuel aux pulsions pathologiques. Pour raconter son histoire, Vanessa Springora choisit l’écriture – lucide, réfléchie, précise – afin de prendre le chasseur à son propre piège et de l’enfermer à son tour dans un livre.
Cathartique, implacable, Le Consentement est un livre qui secoue. Dans une langue factuelle, Vanessa Springora dissèque la perversité glaçante d’une relation sous emprise et le long processus mental de sa reconstruction psychique. En faisant entrer la voix de la victime dans le champ littéraire, elle interroge le statut du créateur, son propre consentement, réel mais loin d’être éclairé, et la complaisance d’une société face à une pédocriminalité revendiquée. À quoi sommes-nous prêts à consentir ? Cette question, essentielle, crue, Vanessa Springora la tend à notre génération, à notre moi intime, et à notre responsabilité collective.
À la Bpi, niveau 3, 840″20″ SPRI 4 CO
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