Dans le cadre du festival Hors Pistes, consacré cette année à « l’art de la révolte » et à l’émergence de nouvelles formes de contestations sociales et politiques, la Bpi met en avant le travail d’éditeurs engagés.
Soucieux d’analyser un monde de plus en plus complexe et de valoriser l’action militante de ceux qui croient encore qu’un autre monde est possible, ces éditeurs participent pleinement de cette « révolte » aujourd’hui célébrée.
Les jeunes éditions Utopia, nées en 2010 à l’initiative d’un mouvement citoyen plus large, s’inscrivent dans cette démarche. Elles prônent, à travers des ouvrages pédagogiques et peu onéreux, l’écologie politique, l’altermondialisme, la décroissance, le droit des femmes ou encore le revenu universel, et interrogent les dogmes habituellement célébrés par la société libérale comme le travail, le productivisme, ou le nucléaire. Des engagements multiples portés par une démarche d’éducation populaire : livres, conférences, festival de cinéma, manifestations… Utopia veut toucher un large public.
Rencontre avec Denis Vicherat, son directeur.
Pourquoi et comment avez-vous pensé et créé cette maison d’édition ?
Les éditions Utopia ont presque six ans : elles ont été créées en 2010. Elles sont issues du Mouvement « Utopia », beaucoup plus ancien : il est né il y a une quinzaine d’années et essaie de bâtir un ensemble de réflexions interconnectées sur la société, puisque comme le théorise Edgar Morin, le monde est complexe et pour le comprendre, les disciplines doivent dialoguer entre elles. Bien que très liés, le Mouvement et les Editions Utopia constituent deux structures juridiques différentes. Utopia veut faire dialoguer le monde des universitaires, des chercheurs, des intellectuels; celui de la société civile et des mouvements associatifs ; et celui des partis politiques, aujourd’hui encore incontournables lorsque l’on veut faire bouger les lignes. Nous ne sommes pas affiliés à un parti, mais certains de nos adhérents militent aussi chez les Verts, au Parti de gauche, au Parti socialiste ou chez les décroissants : notre panel est donc très large ! L’objectif est de porter dans ces réseaux ou dans ces secteurs des thématiques et des idées débattues au sein de notre Mouvement. La création des éditions « Utopia » relève de plusieurs facteurs : nous avons fait paraître un premier Manifeste aux éditions Parangon (2008), puis un autre sur l’Europe (2009). En interne, la volonté de publication était très forte. Nous avons donc fait le choix de créer notre propre maison d’édition, après avoir abandonné l’idée d’intégrer nos textes dans la collection d’un éditeur déjà existant. Nous publions deux types d’ouvrages. Tout d’abord, des livres issus d’une réflexion collective, pour lesquels le processus d’écriture est relativement démocratique (et lent, par définition). La thématique est proposée par nos adhérents et approuvée par majorité (ce fut le cas, par exemple, pour les publications sur les migrations et les sans-papiers, le nucléaire, l’alimentation, le travail, les communs, le revenu universel, la démocratie). Une fois le thème voté et approuvé, un petit groupe de rédacteurs soumet le texte produit aux adhérents d’Utopia, qui peuvent le discuter et l’amender, notamment au cours des universités d’été ou des conseils nationaux. Chaque membre peut ainsi s’approprier et enrichir le sujet. Au terme de ce processus collectif, le livre est prêt à être publié : deux ans ont pu être nécessaires pour le rédiger. Ces petits livres collectifs ont une vocation pédagogique ; leur prix est d’ailleurs modique (4-5 €). Leur ligne éditoriale est immuable : la déconstruction du sujet et des idées reçues qui y sont liées, puis des propositions d’amélioration. Nous publions aussi des essais plus « classiques », écrits par des auteurs liés au Mouvement ou repérés lors de conférences ou de rencontres.
Pourquoi ce nom, « Utopia » ?
La référence à Thomas More et à son livre Utopia est évidente. Ce choix remonte à l’origine du Mouvement : des jeunes socialistes déploraient la personnalisation de la politique et des élections, et l’absence de projet de société dans les programmes des partis. Or, il faut du récit, il faut faire rêver pour trouver l’énergie du militantisme. Le mot « utopie » est par ailleurs polysémique : l’Histoire a montré qu’elle pouvait être négative, mais c’est également un moteur qui ouvre le champ des possibles. Même si la réalité nous rattrape toujours, et que l’utopie y est difficilement transposable, il est nécessaire d’imaginer et de penser d’autres mondes possibles.
Vous considérez vous comme un éditeur engagé ? Quels sont vos combats ?
Là aussi, l’engagement peut prendre plusieurs formes : nous ne soutenons ni personnalités ni partis politiques, mais notre ligne éditoriale s’oriente vers l’altermondialisme et l’écologie politique. Notre objectif n’est pas de vendre des livres, mais de rendre accessibles les idées que nous portons et que nous souhaitons diffuser, par des petits essais peu onéreux (administrativement, nous fonctionnons en structure associative, ce qui est peu coûteux : nous pouvons donc proposer des livres à moins de 10€). Dès le départ, le Mouvement Utopia s’est orienté vers la dénonciation de trois dogmes : la croissance, la consommation (à l’origine des problèmes environnementaux), et la valeur-travail, trop centrale dans nos sociétés alors que ces mêmes sociétés se révèlent incapables de fournir du travail aux citoyens. Nos collections reflètent ces combats et ces orientations : « Décroissance », « Ruptures », « Dépasser le patriarcat » (où sont publiées Taslima Nasreen, le Manifeste des Femen et prochainement, « Tirons la langue », un essai sur le sexisme dans la langue française).
Comment définiriez-vous votre démarche militante ? Comment vous positionnez-vous par rapport à d’autres éditeurs indépendants ?
Notre Manifeste veut écrire et proposer les éléments d’un grand récit émancipateur. Nous souhaitons décrypter et combattre l’hégémonie culturelle dominante, suggérer des alternatives à une société fondée sur la compétitivité, la concurrence, la production et la croissance illimitées de biens matériels… Il y a d’autres expérimentations possibles, d’autres manières de vivre. De nombreux citoyens aspirent à autre chose. Il faut sortir de toutes les impasses dans lesquelles on nous a mis : des solutions existent et nous devons les dire. Trois mots résument notre démarche : « résister », « expérimenter », « imaginer ». Imaginer, par exemple, ce que pourrait être une société qui ne compte plus sur l’énergie fossile. Si 80% des énergies fossiles restaient dans le sol, nous pourrions limiter de 2°C le réchauffement climatique. Il y a de nombreux thèmes à questionner : environnementaux, sociaux, le problème de la finance, les paradis fiscaux… Nous sommes assez proches d’ATTAC. Certains adhérents militent dans nos deux mouvements. ATTAC est beaucoup plus expérimenté et précis pour tous les problèmes économiques et financiers. Il y a des échanges et des collaborations entre nous. Par ailleurs, nous avons de très bonnes relations avec les autres éditeurs indépendants. On se connaît, on s’apprécie. Dans le domaine du livre, contrairement à ce que l’on pense, il n’y a pas de concurrence. Parfois, on se vend des livres sur les salons. Nous devons nous entraider car nous sommes dans des modèles économiques précaires. Chaque titre a sa place, chaque livre peut avoir un intérêt pour un lecteur. Nous n’en sommes pas à nous voler des auteurs comme dans les grandes maisons d’édition. Cette logique de business n’est pas la nôtre. Economiquement, notre engagement est de ne pas perdre d’argent pour ne pas mettre en péril le Mouvement Utopia. Exceptées les deux premières années, nous arrivons à équilibrer nos comptes.
Comment choisissez-vous les thèmes, les textes et les auteurs que vous publiez ?
Les thèmes que nous choisissons sont d’abord ceux que nous pouvons travailler collectivement. Dans nos universités d’été, nous décidons de sujets, en général deux ou trois, sur lesquels nous souhaitons réfléchir pendant un ou deux ans. La dernière fois, le thème des communs est ressorti. D’autres sujets peuvent être proposés à des auteurs, comme, par exemple, l’effondrement, la collapsologie (discipline des effondrements de civilisation). Dans ce cas, nous sollicitons des contributeurs extérieurs. Au sein de notre comité de lecture, nous sommes une quinzaine à nous partager des manuscrits. Nous nous rencontrons tous les deux mois pour en discuter. Nous élaborons une première présélection, d’une dizaine de textes, pour finalement ne sortir qu’un ou deux titres, qui seront lus par l’ensemble des adhérents en vue d’un choix final.. Nous tentons également d’innover dans notre mode de fonctionnement. Nous travaillons sur le principe de la sociocratie. Je pense qu’aucune autre maison d’édition ne fonctionne de cette façon. La sociocratie, qui vient des Grecs, n’est pas un vote à la majorité. Les décisions sont prises par consentement (ce qui est différent du consensus). Charge aux partisans d’obtenir le consentement, donc la neutralité, des opposants. Pour cela, on repasse en deuxième lecture avec débat. Au final, il ne faut pas qu’il y ait plus d’un lecteur qui reste en désaccord. Cela demande, bien sûr, de la bienveillance et de l’écoute. Il vaut mieux ne pas publier un livre que publier un livre que certains regrettent.
Combien éditez-vous de livres par an ? À combien d’exemplaires et comment les diffusez-vous ?
Nous éditons en moyenne cinq livres par an. Nous sommes diffusés dans le réseau des libraires. Nous avons trouvé un distributeur : Daudin et un diffuseur, CED-CEDIF, ce qui n’est pas chose facile car ils sont souvent craintifs face aux risques. Nous sommes chez les libraires avec une mise en place, selon les titres, de 600 à 1000 exemplaires. Depuis 2010, nous avons constaté que ces mises en place ont baissé de 25% mais ce phénomène touche tous les éditeurs. Nous ne sommes pas présents dans toutes les librairies, ce qui n’aurait pas grand intérêt pour nous. Nous ne cherchons pas à forcer. Après, nous sommes diffusés dans les réseaux parallèles avec deux types de diffusion : par l’intermédiaire de nos adhérents qui, localement, participent à des festivals, diverses manifestations, salons ou par nous-mêmes. Nous travaillons également avec la Boutique Militante de vente en ligne. Nous imprimons la plupart de nos livres à 2000 exemplaires au début, et à 3000-5000 pour les ouvrages collectifs. Puis, cela peut monter jusqu’à 9000. Enfin, nous retirons en numérique à 200-300 exemplaires pour alimenter le fonds de stocks.
Combien avez-vous de salariés ? Comment vous financez-vous ?
Nous n’avons pas de salariés, que des bénévoles, comme je crois près de 50% des petites maisons d’éditions indépendantes. Personnellement, je suis à la retraite. J’ai longtemps travaillé à la FNAC et je connais bien le domaine du livre. C’est un travail bénévole prenant mais passionnant : j’aime les livres et surtout la diffusion d’idées et de débats. Il y a aussi une trésorière et une responsable artistique. Les maquettistes de métier et les correcteurs, eux, sont rémunérés. Nous nous autofinançons. Il n’y a que les traductions pour lesquelles nous demandons des subventions au CNL. Sur cinq ans, nous avons pu bénéficier de trois, quatre ou cinq subventions.
Quelles sont vos autres activités en dehors de l’édition ?
Notre Mouvement est organisé en pôles. Il y a par exemple un pôle Monde qui travaille avec d’autres associations comme France Libertés et Emmaüs international pour un passeport de citoyenneté universel. Sur la thématique de l’immigration, nous dénonçons la politique sécuritaire depuis longtemps. Nous militons pour une libre circulation et installation. Nous avons aussi des antennes en Mauritanie, au Mali, à Haïti. Nous organisons des conférences mensuelles à Paris, et aussi en région. Mais nous ne sommes pas un think tank. Certes un think tank est un mouvement de réflexion et nous le sommes. Imaginer d’autres mondes possibles, d’autres types de rapports au développement, attire du monde. Mais, un think tank, en général, se spécialise et travaille sur une thématique pour un parti politique, un mouvement, une entreprise… Utopia est un « spécialiste du général ». Nous sollicitons donc des spécialistes. Pour le nucléaire ou l’alimentation par exemple, nous avons travaillé avec des ingénieurs ou des experts du domaine qui, parfois, nous écrivent les préfaces. Nous essayons de transformer leur discours en propositions sociétales ou politiques, au sens large. Nous voulons pouvoir mobiliser l’ensemble des disciplines nécessaires au traitement d’une thématique. Les spécialistes nous apportent volontiers leur savoir sur tel ou tel sujet. Les cinq piliers de notre Manifeste approchent un peu tous les aspects de la vie à la fois quotidienne et politique. Il n’y a qu’en géopolitique, où nous sommes moins performants. Nous aurions envie d’éditer de nombreux autres livres, mais il nous manque parfois le temps et les ressources humaines.
Connaissez-vous votre public ? Avez-vous pensé à l’élargir et comment ?
Nous le souhaiterions mais cela est difficile. Notre public est un peu le même que nos adhérents et militants. Comme pour beaucoup de mouvements du même genre, il est à la fois assez jeune et assez âgé. Il y a un trou entre le moment où l’on mène une vie professionnelle et familiale intense et le moment où l’on commence à souffler. On le voit par exemple à Notre Dame des Landes. Pour nos ouvrages, c’est la même chose. Nous souhaitons nos livres très accessibles en prix et en contenu. Nous sommes un Mouvement en rupture, en révolte face aux inégalités et au saccage de la nature de notre monde actuel. Nous comptons sur nos adhérents pour diffuser nos idées. Le livre est aussi un bon support pour les auteurs, car il favorise leur promotion dans les médias.
Pouvez-vous nous parler de votre travail à l’international ?
Nous sommes diffusés en Suisse et en Belgique. Nous l’étions au Canada mais notre structure de diffusion a dû s’arrêter. Malheureusement, notre rayonnement est essentiellement hexagonal. Il s’élabore également via nos militants, notamment au moment du Forum social mondial. Nous ne sommes pas présents à la foire du livre de Francfort car nous n’en avons pas les moyens. En revanche, certains de nos livres ont été traduits en Hongrie, à Taïwan, au Canada, en Espagne, en Italie, mais ce sont plutôt les éditeurs étrangers qui viennent vers nous, parce qu’ils ont découvert un titre et qu’ils ont eu envie de le diffuser. Les revenus tirés de nos droits sont très faibles car notre objectif est d’être diffusé largement. Nous souhaitons par contre que les auteurs soient rémunérés à leur juste mesure.
Quels liens avez-vous avec les décisionnaires politiques ?
Des adhérents d’Utopia militent dans des partis politiques, au sein du Parti de gauche notamment où, dès le début, ils ont porté leurs convictions environnementales et écologiques à un haut niveau de responsabilité. Mais en général, dans les partis, il y a peu d’écoute. Le constat est clair: ce sont surtout des écuries pour des candidats, axées sur le court terme. Un parti, pourtant, a historiquement trois missions : désigner des candidats, élaborer un programme et un projet, et faire de l’éducation populaire. Aujourd’hui, c’est fini. A Utopia, une des réflexions portait sur cette question : est-il toujours intéressant d’être dans les partis politiques ? Nous n’avons pas tranché: ce sont des choix individuels de priorité. Nous avons organisé un petit sondage auprès de nos adhérents. Nous voulions connaître les motifs de leur adhésion : débat d’idées, positions… ? Le premier élément qui ressort porte sur la convivialité. Nous luttons pour une société du plaisir, donc ça nous va ! Marcel Mauss disait « Il faut savoir s’opposer sans se massacrer et se donner sans se sacrifier ». C’est notre approche militante : opposition et bienveillance, participer tout en préservant sa vie privée. Nous acceptons qu à Utopia, un adhérent fasse des pauses, s’absente, puis revienne ensuite. C’est assez rare dans le monde militant. Parfois, aussi, nous élaborons des plateformes de propositions. Nous l’avons fait pour les municipales ; nous sommes en train d’y réfléchir pour les présidentielles.
Quel bilan tirez-vous de ces six années d’édition ?
Quand nous avons créé les éditions Utopia, je ne souhaitais pas monter une maison d’édition ; mais proposer une collection chez un éditeur, ce qui était plus confortable. Cependant, les adhérents l’ont majoritairement voulue et, comme j’avais du temps et que je connaissais ce domaine, je me suis laissé convaincre. Nous ne nous attendions pas, au bout de cinq-six ans, à progresser si régulièrement. Nous augmentons nos ventes de livres de 10 à 15% tous les ans. À part les deux premières années de mise en place (mais c’est classique), nous arrivons à équilibrer nos comptes sans trop de subventions. Je suis surpris par ce bilan : nous avons respecté notre cahier des charges sans aucun rabattage sur des livres à succès. Nous continuons à publier ce que nous avons envie, exceptés des écrits trop arides ou réservés à un public de spécialistes. Nous cherchons à toucher un public aussi large que possible. Les regrets ? Peu de regrets, mis à part que cela me prend un peu trop de temps ! Et que nous ne communiquons pas assez. Nous aimerions bénéficier d’un lieu ouvert, de rencontres, pour le grand public à Paris. Nous pourrions éventuellement y vendre des livres, mais surtout, mutualiser entre maisons d’éditions indépendantes nos moyens humains et financiers. L’objectif, dans les deux ans à venir, serait d’arriver à nous fédérer, d’être tous en phase pour ce type de projet.
Quel livre a marqué votre conscience politique, éveillé votre engagement citoyen ?
Ce sont souvent des livres qu’on lit jeune. Dans mon cas, il s’agit de Zola, qui m’a fait prendre conscience de la condition ouvrière. Germinal, Au Bonheur des Dames… J’ai lu tout Zola lorsque j’avais 16-17 ans. Après, il y en a eu d’autres bien sûr, mais s’il y a un auteur que je retiens, c’est lui.
De quoi l'effondrement est-il le nom ? : la fragmentation du monde
Renaud Duterme
Utopia, 2016
Et si notre civilisation était au bord de l’effondrement ? Loin d’être réservée aux scénaristes de science-fiction, cette interrogation semble de plus en plus pertinente. Les « crises » financière, économique, écologique, climatique, sociale, démocratique, identitaire, politique… ne sont-elles que des « crises », ou le mal est-il bien plus profond ? Assistons-nous à la fin d’un modèle de société qui s’est étendu à l’ensemble du monde en quelques siècles seulement ?
À la Bpi, niveau 2. En commande
Dette et extractivisme : la résistible ascension d'un duo destructeur
Nicolas Sersiron. Préface de Paul Ariès
Utopia, 2014
Depuis la disparition des colonies, la dette illégitime, nouvelle violence imposée aux pays dits « en développement », a permis d’assurer la continuité du pillage. Cette dette a amplifié le système extractiviste, initialement appliqué aux produits fossiles et agricoles, en l’étendant aux ressources financières du Sud puis aujourd’hui du Nord. Elle impose le remboursement par les populations de dettes dont elles ne sont pas responsables mais victimes. Dette et extractivisme sont intimement liés. Facteurs d’injustice, de corruption, de violences sociales et environnementales, ils sont également à l’origine du dérèglement climatique.
À la Bpi, niveau 2. 336.31 SER
Équateur, de la République bananière à la non-République : pourquoi la révolution citoyenne
Rafael Correa
Utopia, 2013
Rafael Correa, président de la République de l’Équateur, a d’abord été économiste, et a pu constater les effets désastreux de l’idéologie néolibérale. Le leader de la Révolution Citoyenne décrit ici l’histoire économique de son pays et de «son continent» depuis la colonisation physique jusqu’à la colonisation mentale et économique des trente dernières années. Comment une région si riche en talent humain et en ressources naturelles a-t-elle pu se retrouver dans un tel marasme?
Tous les obstacles qui se sont dressés sur le chemin de l’Équateur sont analysés: l’échec des politiques de développement, la dette, le libre-échange, la crise financière et économique, la dollarisation, la corruption des plus hauts fonctionnaires, la pression des institutions internationales… Une réflexion sur une histoire politique et économique désastreuse, qui donne des pistes pour bâtir une autre Amérique latine.
À la Bpi, niveau 2. 328(841) COR
Hannah Arendt
Thierry Ternisien d'Ouville
Utopia, 2010
Et si on réinventait la politique du XXIe siècle « avec » Hannah Arendt ? La condition humaine se limite-t-elle aux chaînes, de moins en moins dorées, du travail et de la consommation ? Quelles forces sans contrôle ont déchaîné l’action de l’homme sur la nature ? Savons nous encore distinguer les domaines privé et public ? Comment développer – ou retrouver – notre capacité à « rénover et remettre en place le monde » ? Existe-t-il encore aujourd’hui des risques de totalitarisme ? Comment s’appuyer sur la distinction faite par Hannah Arendt entre le travail (nécessité), l’oeuvre (utilité) et l’action (pluralité) pour nous aider à développer notre capacité à penser et juger par nous-mêmes ? A travers l’analyse des œuvres majeures de la grande philosophe, cet ouvrage retrace l’itinéraire d’une pensée politique d’une liberté et d’une audace sans pareil.
À la Bpi, niveau 2. 320 AREN 2
Le buen vivir : pour imaginer d'autres mondes
Alberto Acosta
Utopia, 2014
Le « Buen Vivir », que l’on peut traduire par « vie bonne » ou « bien vivre », est un principe central de la vision du monde des peuples indigènes de la région andine.
Véritable philosophie de vie, il est compris comme le vivre ensemble dans la diversité et l’harmonie avec la nature, pour reprendre les mots du préambule de la Constitution équatorienne. En rupture avec la dégradation engendrée par notre modèle économique, fondé sur la consommation et la croissance, il propose une alternative à l’idéologie du développement. Et tandis qu’il se répand peu à peu en Amérique Latine, il trouve un écho de plus en plus large au sein de cercles de réflexion dans les pays occidentaux.
À la Bpi, niveau 2. 330.66 ACO
Manifeste Femen
Femen
Utopia, 2015
Historique, motivations, convictions, manifestations seins nus, extrémisme, slogans, cibles principales, les Femen décrivent et analysent dans ce manifeste les différentes facettes de leurs combats. Elles revendiquent l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment en demandant à la société de reconsidérer son regard sur le corps féminin.
À la Bpi, niveau 2. 323.7 FEM
Manifeste Utopia
Utopia France
Utopia, 2012
Résister contre les dérives d’un système insoutenable et inégalitaire. Imaginer des sociétés justes et fraternelles. Expérimenter de nouvelles activités ou pratiques qui préfigureront le vivre ensemble de demain… Ce sont les trois dimensions d’une transformation sociale et écologique dont l’objectif est de fonder d’autres mondes.
Combattre l’idéologie dominante pour laquelle croissance matérielle, épanouissement par la consommation et centralité de la valeur travail sont l’horizon indépassable. Proposer une véritable alternative au système capitaliste et dessiner les fondements d’une nouvelle société. Le mouvement Utopia pose ici des jalons pour un nouvel espace politique mondial.
À la Bpi, niveau 2. 320.75 MAN
Pour en finir avec ce vieux monde : les chemins de la transition
Coordonné par Thomas Coutrot, David Flacher, Dominique Méda Christian Arnsperger, Geneviève Azam, Marie Duru-Bellat
Utopia, 2011
Comment passer d’une économie des quantités à une économie de la qualité ? Peut-on penser une prospérité sans croissance, avec quelles nouvelles définition et répartition des richesses ? Comment faire de la contrainte écologique une extraordinaire occasion de transformer le système économique et les rapports de travail pour que chacun accède à un travail décent ? Dans la transition vers ce nouveau monde, quels rôles peuvent jouer le système éducatif, la relocalisation des activités, le revenu d’existence, les coopératives, le revenu maximum, la reconnaissance de biens communs mondiaux ?
Autant de questions abordées par des auteurs issus d’horizons théoriques et disciplinaires très divers.
À la Bpi, niveau 2. 330.7 CHE
Sans-papiers ? : pour lutter contre les idées reçues
Utopia France
Utopia, 2010
En s’appuyant sur les travaux de chercheurs et d’intellectuels, sur les études des associations et sur le rapport 2009 du PNUD, cet ouvrage démontre que la politique de l’immigration menée ces dernières années, illustrée par la question des sans-papiers, est contraire à l’intérêt de notre pays et plus généralement à celui du monde. La liberté de circulation est une pratique ancestrale et un droit fondamental. Vouloir s’y opposer constitue une régression mais aussi une aberration.
À la Bpi, niveau 2. 300.75(44) SAN
Un projet de décroissance : manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d'Autonomie (DIA)
Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anne-Isabelle Veillot. Préface de Paul Ariès
Utopia, 2013
« Sans un minimum de ressources, le nouveau citoyen ne peut vivre pleinement les principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité », déclarait Thomas Paine en 1792. Et pourtant, deux siècles plus tard, cette idée semble être restée lettre morte. Les produits de haute nécessité ne sont toujours pas accessibles à tous : logement, alimentation, vêtements, énergie et eau potable, éducation, santé, convivialité.
À travers la critique radicale de la société de croissance, du développement, du capitalisme et du productivisme, les objecteurs de croissance proposent un outil économique, social et d’émancipation. La DIA (Dotation Inconditionnelle d’Autonomie), couplée à un RMA (Revenu Maximum Acceptable), est un outil pour sortir de l’impasse destructrice vers laquelle nous entraîne toujours plus vite la société de Croissance.
À la Bpi, niveau 2. 330.66 PRO
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