​L’influence de Gaston

L’école de Marcinelle

Franquin est sans doute le plus remarquable représentant de « l’école de Marcinelle » du nom de la commune où se trouve la rédaction de Spirou. Les autres représentants de cette école ont été Jijé, Morris et Will.
Graphiquement, l’influence de Franquin sur ses contemporains et ses suiveurs est phénoménale.

Une liste d’héritiers interminable. 

Parmi les plus remarquables : Wasterlain, graphiquement son Docteur Poche est comme une copie « inversée » de Gaston, Jannin, Chaland qui s’inspire de Jijé, Franquin et Hergé tout ensemble, mais on peut encore citer Margerin, Zep…

D’abord uniquement paresseux et gaffeur, Gaston gagne au fil du temps en épaisseur psychologique. Il invente bien sûr, mais aussi défend les animaux. Un jour qu’il va manger au restaurant, il sauve un homard d’une mort certaine, et son bureau, entre Bubulle son poisson rouge, Kissifrott son hérisson, le chat Dingue, la Mouette rieuse et quelques souris blanches, est une véritable ménagerie. Il aime le sport, la musique, la gastronomie créative et, plus inattendu pour une revue pour enfants de l’époque, se révèle au fil du temps un antimilitariste convaincu.

Le grand Duduche

Ce dernier trait le rapproche d’un autre personnage né dans le journal Pilote avant d’émigrer dans Charlie Hebdo : le Grand Duduche. L’éternel lycéen  à la fois fleur bleue et rebelle de Cabu a, dans le costume et la silhouette, un air de cousinage avec Gaston : même posture scoliotique, même col roulé, même pantalon en jean. Cabu, qui goûtait peu les grands noms de la bande dessinée belge, a toujours clamé son admiration pour Gaston, et pour André Franquin.