Sélection

Max de Radiguès en 5 BD

Max de Radiguès est un auteur de bandes dessinées qui vit et travaille en Belgique. Il a produit une quinzaine de livres, illustré des ouvrages pour la jeunesse, participé à des ouvrages collectifs et publié dans de nombreux fanzines.

BâtardL’Âge dur, ou Weegee sont quelques-unes de ses bandes dessinées les plus célèbres, traduites dans plusieurs langues. L’auteur, qui a séjourné aux États-Unis, est fortement imprégné de la culture américaine, qui se retrouve dans plusieurs de ses scénarios. Le thème de prédilection de Max de Radiguès est l’adolescence, qu’il explore dans presque toutes ses bandes dessinées, souvent avec humour et tendresse.
À l’occasion du samedi BD qui se tient le 12 janvier à la Bibliothèque publique d’information, Balises vous propose de découvrir quelques bandes dessinées de l’auteur qui évoquent cette période particulière de la vie.

Publié le 09/01/2019 - CC BY-NC-SA 4.0

Sélection de références

Pendant ce temps à White River Junction

Max De Radiguès
6 pieds sous terre, 2011

Un coffee shop, un bar et une école… White River Junction fait penser à ces villes sinistrées des États-Unis où la musique grunge a toutes les chances de s’épanouir. La référence au groupe Pearl Jam dans les pages de la bande dessinée n’est d’ailleurs pas anodine. C’est dans cette petite ville de 2 300 habitants au fin fond de l’État du Vermont que la célèbre école de bande dessinée Center Cartoon Studies a été créée par James Sturm. Max s’y voit proposer un poste de fellow – invité – par le dessinateur et professeur Alec Longstreth. Il quitte alors sa Belgique natale, sa compagne et ses amis pour vivre sa passion.

L’isolement géographique et la nature luxuriante deviennent une source d’inspiration. Sa créativité touche même le domaine de la poésie. En témoigne ce haïku écrit par le dessinateur belge sur fond de couleurs automnales : « Tant de sons, mais pas les siens, elle me manque ». La banalité du quotidien qu’il croque est toujours teintée d’humour autoréférentiel. Max de Radiguès manie à la perfection les bribes conversationnelles qui dépeignent une culture américaine claire-obscure : le port d’armes, Halloween, les Hell houses, les habitudes culinaires, le patriotisme… On apprécie le minimalisme du dessin qui rappelle le style graphique de James Kochalka, Alec Longstreth ou John Porcellino. Le dynamisme des strips de six cases fonctionne à la perfection et renforce l’aspect éphémère de l’ensemble.

À la Bpi, niveau 1, RG RAD P

Frangins

Max de Radiguès
Sarbacane, 2011

Hugo part en vacances avec son père. Seulement, au dernier moment, son père lui annonce que Valérie, sa nouvelle amie, les rejoindra… avec son fils Michel. Mauvaise nouvelle pour Hugo, les deux garçons ne s’entendent pas. Quand ces derniers arrivent, Hugo part se promener avec Cartouche, le chien de sa grand-mère. Michel le rejoint et un incident se produit. La promenade prend alors une tournure inattendue au cours de laquelle les deux adolescents vont apprendre à se connaître.

Frangins est un beau récit sur l’adolescence et l’amitié, qui invite ses lecteurs à réfléchir sur les apparences et les préjugés. Le dessin de Max de Radiguès, sobre et lumineux, fait de cette bande dessinée un voyage tendre au cœur de l’adolescence.

520 km

Max de Radiguès
Sarbacane, 2012

Simon est en vacances avec sa mère, mais il ne cesse de penser à Louise. Son statut Facebook affiche désormais « célibataire » et elle ne répond pas à ses appels. Quand, enfin, Louise répond, c’est pour lui apprendre que leur relation est terminée, car son père s’y oppose. Personne ne semble prendre au sérieux les sentiments de Simon, pas même sa mère. Mais le garçon ne se résigne pas et il décide de rejoindre Louise pour lui dire que son père ne pourra jamais les séparer. Il effectuera les 520 km qui les séparent en auto-stop. Le voyage est semé d’embûches, de dangers, mais aussi de rencontres et de nouvelles amitiés. Y a-t-il un âge pour tomber amoureux ? Est-ce que tomber amoureux rend adulte ? Pas si simple de grandir et de s’aventurer hors des sentiers battus.

520 km est un album d’une grande bienveillance envers les adolescents, respectueux de la sincérité de leurs sentiments. Le dessin limpide et coloré de Max de Radiguès donne du corps à ce récit, dominé par le vert tendre de la nature et des grands espaces.

L'Âge dur

Max De Radiguès
L'Employé du Moi, 2016

Dans cette série de saynètes, Max de Radiguès nous embarque dans une drôle de période de la vie : l’adolescence. Les personnages de ce recueil expérimentent dans les couloirs de l’école ou lors d’un match de basket les relations amicales et amoureuses. Louise éprouve de la jalousie quand elle découvre que son petit ami Gautier en pince pour Marc, Romain subit la pression de ses amis, car il n’a jamais embrassé personne, Nicolas apprend à jouer des chansons dans l’espoir d’impressionner Sarah, Michel brave sa timidité pour parler à Claire.

Ces situations a priori banales, parfois touchantes et souvent amusantes, nous plongent dans ce moment de l’existence où cohabitent l’insouciance, le mal-être, et les questionnements liés à l’adolescence.
Avec son graphisme épuré et ses dialogues plein d’humour, L’Âge dur porte un regard tendre, à la fois nostalgique et joyeux, sur la jeunesse.

À la Bpi, niveau 1, RG RAD A

Bâtard

Max De Radiguès
Casterman, 2017

April – May ou June selon les circonstances – et son fils Eugène sont en cavale. Le duo est recherché par la police pour le braquage de cinquante-deux banques, bureaux de poste et commerces de Prescott, ville perdue au fin fond des États-Unis. Ils cachent leur butin accumulé et cherchent à se dépêtrer du collectif de braqueurs avec qui ils ont collaboré.

Bâtard prend une forme narrative complexe, alternant des analepses et des ellipses temporelles. Le récit ne présente aucun temps mort, enchaînant des moments d’accalmie et des courses-poursuites. Max de Radiguès dessine à la manière d’un cinéaste. Son roman graphique pourrait être le script d’un long métrage et fait penser aux films de Quentin Tarantino, de John Woo ou à la série Breaking Bad pour le rythme saccadé, la violence et les dialogues ciselés. Le lecteur retrouve avec plaisir le dessin minimaliste en noir et blanc et les six cases façon comic strip chères au dessinateur.
Max de Radiguès aime à jouer avec la nature – paysages désertiques et forêts -, il y trouve toujours une symbolique, comme ce pélican, symbole du sacrifice, du martyr et de la résurrection dans la religion chrétienne… Bâtard est une bande dessinée surprenante !

À la Bpi, niveau 1, RG RAD B

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