Appartient au dossier : Je suis pas mort, je suis là
Migrations #4 : Les rails, vers la frontière marocco-algérienne
À partir du 16 février 2016, nous vous proposons de découvrir chaque jour une photographie tirée du travail de la photographe Laetitia Tura, intitulé Je suis pas mort, je suis là. Ce projet parcourt les endroits traversés par les migrants africains à travers une série d’images dans lesquelles on distingue les traces légères et éphémères de ceux qui y ont souvent laissé leur vie.
Repères – Les rails, vers la frontière marocco-algérienne, 2007
(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Dans le no man’s land entre Maghnia et Oujda, les autorités du Maroc et de l’Algérie se renvoient les migrants, au gré des refoulements. Il faut d’abord rejoindre à pied Oujda, ville la plus proche, en s’orientant le jour grâce aux rails de chemin de fer, aux poteaux électriques, la nuit avec les éclairages rouge de l’aéroport.
Tu es entre le marteau et l’enclume, enfermé au milieu d’un territoire immense. En courant, je pars vers l’Algérie. Je suis tombé sur des militaires algériens, ils m’ont pris le portable. J’étais seul. Ils ont creusé un fossé pour la frontière. J’ai sauté les fossés. Puis j’ai vu un militaire marocain qui me dit de quitter là. Tu vois les lumières de la ville d’Oujda. Dans le désert, je cherchais la police pour me rendre, j’étais fatigué. Là, j’ai marché jusqu’à Oujda de 19h à 6h du matin. Il commençait à faire jour un peu. Et arrivé à Oujda, il fallait que je me cache, sinon j’allais être refoulé. Tu peux le faire 3 ou 4 fois.
Gnakalé
Retrouvez l’ensemble des photographies du projet dans le dossier Je suis pas mort, je suis là.
Photographies et textes Laetitia Tura
Extraits d’entretiens réalisés avec Hélène Crouzillat
Publié le 19/02/2016 - CC BY-NC-ND 3.0 FR
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