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Murs frontières : Inde – Bangladesh

En écho au parcours photographique Amexica, le mur frontière  proposé au niveau 2 de la bibliothèque, du 3 septembre au 19 octobre 2015, nous vous présentons quelques murs frontières dans le monde.

photo en couleur de la double clôture de barbelés
Frontière Indo-Bangladaise, par Arupparia [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons

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Depuis la chute du Mur de Berlin, les murs frontières ne disparaissent pas, mais au contraire se multiplient. Certaines de ces barrières sont connues : le mur entre le Mexique et les États-Unis, justement ou celui séparant l’Espagne du Maroc. D’autres le sont moins, comme le «mur de sable» dans le Sahara occidental, ou encore les barrières qui séparent l’Inde du Bangladesh et du Pakistan.   

Inde – Bangladesh

Le Bangladesh, pays le plus pauvre et l’un des plus peuplés d’Asie, est issu de la partition du Pakistan en 1971. Il était appelé à l’époque Pakistan oriental pour le différencier du Pakistan occidental devenu le Pakistan actuel.  
Dès sa création, sa frontière avec l’Inde, la plus longue d’Asie : 4 053 km, divise artificiellement le peuple Bengali et coupe des villages en deux. Elle a toujours été très poreuse sans que cela pose de réel problème : passage de travailleurs immigrés clandestins et contrebande de biens et d’objets divers (voitures, vaches).

Lorsque l’Inde a décollé économiquement dans les années 90, elle s’est soudainement inquiétée de cette immigration clandestine. Elle a également soupçonné la contrebande habituelle de cacher un trafic organisé d’armes et de drogues. Pour ces deux raisons, mais aussi pour lutter contre des infiltrations supposées d’extrémistes islamistes ou de séparatistes rêvant d’un grand Bangladesh, l’Union indienne entreprend la construction d’un mur de séparation en 1993.

Ce mur long de 3200 km est aujourd’hui le plus long mur frontière du monde.
Il est constitué d’une double clôture de barbelés haute de 3 m parfois remplacé par un mur de briques et de ciment.
Il est surveillé en permanence par 60 à 80 000 militaires. Chaque jour, des milliers de Bangladais tentent de le franchir pour des raisons économiques, familiales ou religieuses.

Ce mur frontière est non seulement le plus long du monde mais c’est aussi le plus meurtrier. L’India’s Border Security Forces (BSF) n’hésite pas à tirer toute personne s’en approchant. Selon les chiffres officiels indiens, depuis 10 ans, une personne y meurt  tous les 5 jours. Ce chiffre ne prend pas en compte toutes les exactions commises par la BSF qui sont très nombreuses comme a pu le constater e photoreporter Gaël Turine. Ce dernier a enquêté en 2012 et 2013 aidé par des militants humanitaires. Il a ainsi pu se déplacer au plus près du mur et rentrer en contact avec les familles des victimes. Une partie de son reportage est en ligne sur son site personnel

Publié le 06/10/2015 - CC BY-SA 3.0 FR

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