Questions/Réponses

Je recherche une femme trompettiste de jazz

Ma question concerne une femme noire américaine trompettiste de jazz connue dans les années 20-30 dans l’ombre de Louis Armstrong, nous cherchons son nom et des enregistrements.
photographie de la trompettiste Maxine Sullivan
Portrait de Maxine Sullivan, Village Vanguard, New York
Wikimedia/Library of Congress/William P. Gottlieb Collection [CC-PD]

Nous avons suivi plusieurs pistes pour répondre à votre demande..
Une artiste interprète a retenu notre attention avant d’approfondir les recherches concernant des jeunes femmes trompettistes, interprètes au sein d’un orchestre de jazz connu ces années-là.. Nous avons aussi retenu les noms des jeunes femmes quand elles étaient associées à celui de Louis Armstrong.. 

Vers les articles consacrés à Maxine Sullivan
Vers les articles consacrés à Valaida Snow
Vers les articles consacrés à Clora Bryant
Vers le paragraphe des Sweethearts of Rhythm
Jean Starr
Edna Williams
 

Une femme au nom de Maxine Sullivan

J’ai tout d’abord passé en revue les articles du portail Jazz de Wikipédia/ par instrument : Trompettiste, en pistant les prénoms féminins. Voici la seule musicienne qui correspondait aux critères : Maxine Sullivan

 » Maxine Sullivan née le 13 mai 1911 à Homestead (Pennsylvanie) morte le 7 avril 1987 à New York est une chanteuse, trompettiste et tromboniste de jazz américaine.
Elle part à Hollywood tourner un film avec Louis Armstrong : Going Places et participe avec lui en 1941 à la grande revue du Cotton Club « 

Ci-contre, une page consacrée à Maxine Sullivan sur le site Michael Feinstein American Song Book :
Les archives du site constituent de vastes collections dédiées au jazz, aux transcriptions des premiers enregistrements, aux manuscrits originaux qui ont été donnés ou légués à la fondation.

L’Initiative Feinstein est un projet éducatif, visant à transmettre la connaissance de ce patrimoine aux futures générations américaines.

Un article lui est dédié dans le Dictionnaire du jazz (éditions R. Laffont, 2004) en page 1128 :

« SULLIVAN Maxine (Marietta WILLIAMS).
Chanteuse, tromboniste à pistons et trompettiste américaine (Homestead, Pennsylvanie, 13-5-1991/ New-York, 7-4-1987).
Après de prometteurs débuts à la radio de Pittsburgh en 1930, elle chante à l’Onyx Club, dans la 52è Rue où Claude Thornill devient son directeur musical, lui permettant de faire ses premiers disques (1937).
Elle travaille régulièrement avec le sextette de son époux d’alors, le bassiste John Kirby (1938-41) …(…) Maxine Sullivan appartient à la même famille de chanteuse qu’Adelaïde Hall, Valaida Snow, Una Mae Carlisle et Midge Williams.
Comme Una Mae et Valaida, elle ne se contente pas de chanter et pratique aussi un instrument (de manière plus dilettante, il est vrai).
Sans être une très grande chanteuse, ni communiquer l’émotion d’une Billie Holiday, elle a une jolie voix de contralto bien timbrée, agréable, enjouée, lui permettant de s’attaquer avec le même bonheur aux standards du jazz et aux chansons à la mode »

Quelques titres : Loch Lomond, I’m Coming, Virginia (1937), It Ain’t Necessarily So, Night And Day (1938), Saint-Louis Blues (1940), My Ideal (1942)..

Histoire de girls band

D’autres pistes sont possibles depuis le site Les Allumés du Jazz :

Regroupement de labels de production de jazz indépendants de toutes obédiences et d’orientations diverses.
L’association est implantée à Paris au départ, elle bénéficie du soutien du Ministère de la Culture (Direction Musique et Danse) et organise avec la Maison de la Radio une exposition des labels, des disques en écoute, des concerts…
qui permet de signer une convention du jazz avec les disquaires.

Article/ Femmes de jazz : petite histoire des femmes (instrumentistes) dans le jazz

 » La swing era et les orchestres de femmes
(…) Au-delà de ces difficultés, un certain nombre d’orchestres de femmes connaissent leur part de succès : celui d’Ina Ray Hutton « and his Melodears » (musiciennes blanches), les « Harlem Playgirls » (musiciennes noires) et, surtout, « The International Sweethearts of Rhythm », sans doute le meilleur. Il doit beaucoup au talent d’arrangeuse de la trompettiste Edna Williams (…)

De ces ensembles féminins émergent quelques personnalités solistes : Dolly Jones, Ernestin « Tiny » Davis, Estella Slavin, Valaida Snow (« Queen of the trumpet »), Jane Sager (trompette) …

De l’après-guerre aux Sixties
(…) Sur les autres instruments se sont distinguées : Norma Carson, Jean Starr, Clora Bryant (trompette) « 

A partir des noms cités, voici quelques pistes dont la plus vraisemblable, celle de Valaida Snow :

Valaida Snow

Quelques liens pour connaître sa vie, son oeuvre, sa personnalité :

Documentaire biographique sur You Tube : Jazz Trumpet Star / Réalisation Tim Reid, avec apparition de Fayard Nicholas, Bobby Short and Bill Reed.
Biographie de Valaida Snow sur le site Women in history (en anglais) :

 » She obtained the nickname, « Little Louis » due to her Louis Armstrong-like playing style « 

Biographie de Valaida Snow sur le site America comes alive (en anglais) :

 » Her preferred instrument was the trumpet, and she soon acquired the nickname, “Little Louis,” from Louis Armstrong himself who acknowledged her greatness—he told others she was the second best jazz trumpet player alive « 

Her preferred instrument was the trumpet, and she soon acquired the nickname, “Little Louis,” from Louis Armstrong himself who acknowledged her greatness—he told others she was the second best jazz trumpet player alive. – See more at: http://americacomesalive.com/2014/03/11/valaida-snow-1904-1956-jazz-pioneer-queen-trumpet/#.U5CPwii_g30

A l’article Valaida Snow sur Wikipédia : d’autres ressources bibliographiques dont l’article Oxford Music Online « Snow, Valaida: Little Louis » et des sélections de titres et de films ou vidéos 

Un article lui est également dédié dans le Dictionnaire du jazz (éditions R. Laffont, 2004) en page 1101 :

« SNOW Valaida.
Trompettiste et chanteuse américaine (Chattanooga, Tennessee, 2-6-1900/ New-York, 30-5-1956).
(…) Sa carrière débute en 1920 à Atlantic City, Philadelphie et New-York (où elle se produit notamment au Barron Wilkin’s vers 1922).
Participant à des revues itinérantes, elle sillonne les Etats-Unis avant de s’embarquer pour Shangai avec l’orchestre du batteur Jack Carter (dont fait aussi partie Albert Nicholas)
(…) Pendant l’été 1935, elle travaille à Los Angeles dans un numéro de duettiste avec son premier mari, Ananias Berry (…) avant de retourner en Europe.
(…) Arrêtée par la police suédoise en 1941, elle est livrée aux nazis et déportée.
Elle passe plus de deux ans dans un camp où elle subit de graves sévices.
Finalement échangée contre des prisonniers allemands, elle rentre aux Etats-Unis (1943) et reprend avec peine sa carrière.
Chanteuse, Valaida Snow appartient à cette famille de dames à la voix claire, fraîche, enjouée, qui comprend Adelaide Hall, Maxine Sullivan, Midge Williams et sa soeur Lavaida Carter. Trompettiste, elle fait songer à Doc Cheatham et Benny Carter »

Quelques titres : I Wish I Were Twins, I Can’t Dance (1935), Until The Real Thing Comes Along (1936), Some Of These Days, Tiger Rag (1937), Minnie The Moother, My Heart Belongs To Daddy (1939)..

Une autre piste envisageable

Clora Bryant

The Girls in the Band, un article de Susan Fleet, sur un site (américain) dédié aux femmes dans le monde du jazz

 » From the 1950s to the 1980s, Clora played with many jazz luminaries.
When Louis Armstrong heard her at a club, he brought his band on stage to play with hers and began telling people how much he admired her « 

A l’article Clora Bryant sur Wikipédia (en anglais) : un lien vers l’interview de la jeune femme trompettiste (elle a joué en compagnie de Louis Armstrong)
Central Avenue Sounds : Clora Bryant, par Stephen L. Isoardi

L’International Sweethearts of Rhythm

L’ouvrage de Sherrie Tucker, Swing Shift: All-Girl Bands of the 1940s (Durham: Duke University Press, 2000)

D’après cet ouvrage, les joueuses de jazz américaines de ces années-là ont donné lieu à de nombreux girl bands. 
L’ère du swing a développé un important mouvement musical en faveur de l’émancipation des femmes qui persevéraient et se faisaient connaître comme artistes à part entière, appréciées pour leur talent. 

A lire sur le site JazzTimes : considéré comme la publication la plus complète concernant le monde du jazz, basée à Washington DC.

Compte-rendu de l’ouvrage de S. Tucker, par Nancy Ann Lee (juil.-août 2000)

A lire sur le site de l’Université Duke (Durham, Caroline du Sud) :

TUCKER, Sherrie, Swing Shift: « All-Girl » Bands of the 1940s, Duke Univesity Press, 2004, 424p.

Nous vous proposons de poursuivre les recherches sur les femmes trompettistes qui ont fait de la musique, particulièrement au sein de la formation de l’International Sweethearts of Rhythm… 

Histoire des Sweethearts of Rhythm

A l’article « International Sweethearts of Rhythm » de Wikipédia

 » Les musiciennes sont recrutées parmi les pensionnaires d’un établissement scolaire du Missipi pour enfants défavorisés.
L’orchestre se professionnalise durant les années 1940.
(…) Les Sweethearts of Rhythm se séparent à la fin des années ’40 et sont redécouvertes dans les années 1970 par des universitaires travaillant sur le thème de la condition féminine « 

Pour des images (film et vidéos) concernant les shows de la formation, je vous propose de suivre les liens suivants..

Le compte-rendu du film TINY & RUBY: HELL DIVIN’ WOMEN de Greta Schiller et Andrea Weiss (1988) : compte rendu d’une passionnée de cinéma, livré sur son blog « The Weird Wild Realm » de Paghat « The Ratgirl »

You Tube propose également des extraits des rares « soundies » avec l’orchestre des Sweethearts of Rhythm (starring: Jean Starr, Mary Lou Williams, Beryl Booker, Norma Carson, Edna Williams..)

A partir des noms cités, voici encore quelques artistes qui pourraient correspondre à la personne recherchée..

Jean Starr

D’après l’ouvrage Kings: the true story of Chicago’s policy kings and numbers racketeers. An informal history (Chicago: Bronzeville Press, 2003) :
Jean Starr avait été la femme d’un membre du gang connu par la police de Chicago sous le nom des Jones Brothers, à l’époque où sévissaient les crimes organisés afro-américains d’Harlem, notamment.

Sur le site dédié à l’ouvrage de Nathan Thompson (en langue américaine) :

 » (…) The principal connection between the Jones brothers and the world’s greatest entertainers was Ed’s wife, Lydia, and Mack’s wife, Jean Starr.
As a dancer on the Harlem and Paris scene during the 1920s, Lydia, Ed’s second wife, knew everybody and everybody knew her.
To that, her Paris roommate and lifelong friend was Josephine Baker.
Ed met Lydia in Harlem when the two ladies were chorus dancers at the Cotton Club.

Jean Starr was a talented singer, dancer, actress and one-helluva trumpet player.
In fact, the great Dizzy Gillespie once noted that « Jean can swing with the best of them ».
She was widely known for her work as a revue singer in New York’s Dolphin Cafe, as part of the musical cast of Raisin Cain and as a star attraction at New York’s Club Alabam on West 44th Street.
In Chicago, Jean was widely known as a performer from the Entertainer Café and as a singer with Sammy Stewart’s Orchestra.
Up until 1929 however, after marrying Mack and retiring from show business, Jean is noted as the longest running performer in the Regal Theater since the place opened a year earlier.
In later years, Jean toured with the famous all-girl band The International Sweethearts of Rhythm « 

Compte-rendu de l’ouvrage de N. Thompson, par Amanda I. Seligman/ Indiana Magazine of History, Volume 102, Issue 1, 2006, p. 51-53

Cet article explicite le contexte dans lequel émerge l’écriture de N. Thompson.

Edna Williams

Edna Williams avait été à la tête de l’International Sweethearts of Rhythm..

Sur le Blog officiel de l’émission Matinee at the Bijou :

Programme télévisé diffusé aux Etats-Unis par PBS (Public Broadcasting Service) qui invite à la redécouverte des années 1930-40 en Amérique.
L’effigie de l’émission : Debbie Reynolds, est l’actrice qui chante et danse aux côtés de Gene Kelly dans « Singing in the rain » (elle est également la mère de l’actrice Carrie Fisher, connue pour son rôle de Princesse Leila dans la Trilogie Star Wars, créé par George Lucas en 1977)

 » (…) The longest lived of the black orchestras (1937- 48) and considered today to be the most renowned of the 1940s « all-girl » bands, The International Sweethearts of Rhythm began in the late 1930s at the Piney Woods School, a foster-child institution for African-American and minority children in Mississippi.
The Piney Woods Country Life School was founded 1909 by Laurence C. Jones, who emphasized training the « head, heart and hands of youth ».

(…) Band leader Consuella Carter began building The Sweethearts from talented students aged 14 to 19, including some members from the school’s junior college.
They played dances, fund-raisers, and conventions in Mississippi and adjoining states.
Dr. Jones sometimes appeared with the band to give lectures regarding the school and its mission.
Edna Williams became the Sweethearts’ musical director.
A talented trumpet player who was sometimes called, « the female Satchmo, » she was fully capable of filling in on any instrument in the orchestra.
In 1940 The Sweethearts made their big debut at the Howard Theater in Washington DC.
It was so successful that a contract to play New York’s Apollo Theater was immediately signed (…) « 

En espérant avoir pu vous apporter des réponses !

Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

Publié le 01/01/2013 - CC BY-SA 4.0

Sélection de références

vers le site de Feinstein American Songbook

Michael Feinstein's American Songbook | Home

La Fondation des Archives de l’American Songbook met à la disposition d’un public averti de vastes collections de la musique populaire la plus influente aux Etats-Unis, dans les années 1920 à 1960 : dédiées au jazz, aux transcriptions des premiers enregistrements, aux manuscrits originaux qui ont été donnés ou légués à la fondation.
Ces collections sont enrichies d’une base d’images et d’un espace d’exposition virtuelle qui permet aux visiteurs d’écouter les titres tels qu’ils étaient enregistrés, dans les studios de l’époque.
 » The Great American Songbook, like America itself, is a mixture of traditions, cultures and histories, filtered through the rich and unprecedented variety of our national experiences » – Michael Feinstein.
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