Tous les mercredis matins, lors de la matinale de France Inter, l’humoriste Nicole Ferroni livre une chronique de trois minutes sur l’invité politique du jour. Elle en profite pour rappeler, avec humour, quelques réalités.
Qu’est-ce que vous cherchez à apporter par votre chronique à cette matinale politique ?
Quand on me l’a proposée, j’ai d’abord dit non ! J’estimais ne pas avoir le bagage culturel pour pouvoir parler de façon intelligente à des ministres par exemple. Chose rigolote, maintenant, c’est le point fort de ma chronique. J’utilise cette « faiblesse » pour interpeller les décisionnaires de notre pays de ma voix de candide. Et j’essaie de ramener mon invité politique au niveau du terrain, de la société. Je me vois comme une sorte de haut-parleur. C’est-à-dire, je prends l’information en bas et je monte avec mon ascenseur social et je gueule. Et après, je redescends. C’est comme ça que je le vis.
Avez-vous eu des directives de la part de France Inter ?
On ne m’a pas formulé de règles à respecter même si je me doute un peu des choses qu’on attend de moi : être drôle, qu’il y ait du fond et, troisième gros critère, de l’audience. Sinon, je n’ai pas d’autre contrainte que celle du temps. Je me fais souvent taper sur les doigts parce que mes chroniques sont trop longues. Ce qui explique que je parle toujours très vite…
Comment choisissez-vous le thème de votre chronique ?
Quand j’ai commencé la matinale, je choisissais en fonction de l’actualité. Maintenant, c’est l’invité qui fait mon thème. Avoir un invité en face de moi, c’est l’opportunité de m’adresser à lui et je trouve ça grisant. Je pense même que c’est une des raisons pour laquelle mes chroniques « marchent ». Ce qui est très satisfaisant, c’est quand les gens me disent « merci de l’avoir dit ! »
Et toujours avec humour…
L’humour est important pour que le message soit audible. Un message peut être entendu parce que le corps est en ouverture. C’est physique, ça fait du bien de rire. Je cite souvent l’exemple de la chronique face à Michel-Édouard Leclerc. Quand je lui ai dit que les tomates chez Leclerc sont rouges, certes, mais dégueulasses, il a rigolé avec moi. Et là, je suis contente ! Ça montre qu’il a entendu que je ne suis pas dupe et que beaucoup de gens avec moi ne le sont pas non plus.
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous à travailler dans une chronique à la radio ?
J’aime tout travailler dans la chronique, surtout le texte — qu’il s’agisse du fond (le message), ou de la forme. J’aime les jeux de mots et j’essaie à chaque fois de trouver des doubles entrées. J’adore tout ce qui est image, amener des concepts compliqués par des parallèles simples. Et enfin, l’interprétation. La radio, ça reste vivant et c’est chouette de pouvoir utiliser la voix et l’intonation comme jeu.
Propos recueillis par Caroline Raynaud, Bpi
Article paru initialement dans le numéro 19 du magazine de ligne en ligne
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