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Quel est l’itinéraire du microfilm de la 7ème symphonie de Chostakovitch ?

Je souhaiterais connaître l’itinéraire complet et détaillé du microfilm de la 7ème symphonie de Chostakovitch passé à l’ouest.

Portrait photographique de Dmitri Chostakovitch en 1950
Dmitri Chostakovitch en 1950 [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Le contexte historique 

Cet article complet nous renseigne sur le contexte historique de la composition de la Symphonie n°7 « Leningrad » de Chostakovitch :

« Fin juillet 1941, Chostakovitch, qui habite à Leningrad déjà sous les bombes, entame en réaction aux attaques la composition de sa 7ème symphonie. Le compositeur ne se risque bien sûr pas au front, mais a provisoirement obtenu l’autorisation d’intégrer le corps des pompiers de la ville. La propagande soviétique en profite pour faire de lui l’archétype de l’artiste patriote par la diffusion de photographies de Chostakovitch en uniforme de pompier. Il est finalement évacué de force à l’automne 41 et envoyé à Moscou, où il termine sa composition. Car, pour Staline, Chostakovitch doit se battre avec de la musique. La 7ème symphonie est enfin jouée dans Leningrad assiégé le 9 août 1942 dans des conditions apocalyptiques constituant une véritable gageure. La propagande soviétique exalte une œuvre censée symboliser le sursaut national russe contre l’invasion allemande, un hymne à la résistance face à la barbarie et suscite un élan de résistance. À l’étranger, la cote du compositeur-pompier-patriote monte en flèche. Les chefs d’orchestre les plus prestigieux se disputent l’honneur de jouer la 7e qui est exécutée dans les mois qui suivent sa création au Royal Albert Hall de Londres, puis à New York. »

Ce dossier consacré à Chostakovitch et Staline replace également l’œuvre du compositeur dans le contexte de l’époque :

« En effet, la symphonie, véritable hymne à la résistance face à la barbarie, a un écho sans précédent. Lors de la première représentation à Moscou (qui venait d’être sauvée in extremis), l’alerte aérienne sonna. Mais au lieu de se précipiter vers les abris, les spectateurs, fascinés, ne bougèrent pas. Le concert, retransmis à la radio dans tout l’URSS, sonna comme un cri de rassemblement, mais aussi de douleur, qui toucha immédiatement tous les publics. Aux États-Unis, la cote de ce compositeur-patriote-pompier était à son maximum. Les plus grands chefs du moment, de Stokowski à Walter en passant par Koussevitzki se battent pour diriger la symphonie. Finalement, c’est le grand Toscanini qui emporte cet honneur. La partition voyage par microfilm à travers le Moyen-Orient pour rejoindre les orchestres américains ; la symphonie sera jouée soixante-deux fois dans cette période aux USA. Le 19 juillet 1942, la radio américaine diffuse le concert de Toscanini, et l’enthousiasme de tout le monde libre est à son paroxysme… Encore un triomphe mondial pour Chostakovitch, qui n’a que trente-six ans ! »

L’épopée du microfilm

Dimitri Chostakovitch
Krzysztof Meyer, Fayard, 1994
À la Bpi, niveau 3, 78 CHOS 2

« Le concert fut retransmis à la radio et dans le monde entier, chacun essaya d’en obtenir la partition […]. Un télégramme en Union soviétique… En réponse, un microfilm de la partition part pour l’Iran, puis de là pour l’Irak, l’Egypte, traverse l’Afrique et arrive par bateau […] de l’autre côté de l’Atlantique à New York.
Les plus célèbres chefs d’orchestre l’y attendent déjà : Toscanini, Stokowski, Koussevitski. […]. Depuis les Etats-Unis, une copie de la partition est transmise à Londres puis de là, en avion, à Stockholm. L’orchestre symphonique de Göteborg l’a jouée pour la première fois en Suède. Et l’effet fut le même que partout ailleurs : les auditeurs furent bouleversés. » (p. 264)


Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

Publié le 08/08/2017 - CC BY-SA 3.0 FR

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