Quelle est la symbolique du loup ?

En tant que symbole, le loup est « synonyme de sauvagerie », doté d’une force qu’il a du mal à contenir, alors que la louve représente parfois « la débauche ».

Dictionnaire des symboles
Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Robert Laffont, 2000
À la Bpi, niveau 3, LL US CHE

Dans la Rome ancienne, la louve de Romulus et Rémus est associée à la fécondité. Cette vision se retrouve en Anatolie ou dans la région russe du Kamchatka.

Dans la mythologie gréco-latine, le loup représente la sauvagerie, sous les traits de la louve de Mormolycé, nourrice de l’Acheron. Le manteau de peau de loup d’Hadès, maître des enfers, ou les transformations des sorciers en loup durant le Moyen Âge en sont les symboles.
Le loup est également dépeint comme un dévorateur : de la caille dans le Rig-Veda (un recueil indien sacré) ou des astres dans la mythologie scandinave.
C’est aussi un symbole de bravoure : les valeureux Gengis Khan et Atatürk étaient comparés à des loups.

Le petit Dictionnaire des symboles (Brépols, 1992) donne les mêmes éléments et ajoute ceux-ci :

Comme il voit dans l’obscurité, en Europe du Nord et en Grèce, il a sa place dans la symbolique de la lumière et se rattache notamment à Apollon (Apollo lycien)…
La symbolique chrétienne se concentre avant tout sur la relation loup-agneau, dans laquelle l’agneau représente le croyant, tandis que le loup incarne la force qui menace la foi.
Parmi les sept péchés capitaux, le loup représente la débauche ou l’avarice. 

Sur le site reportage.loup.org, consacré au loup sous tous ses aspects, vous pouvez lire une page faisant la synthèse des légendes, des expressions, des analyses psychanalytiques liées au loup : « Le poids des contes et légendes ». On apprend que les enfants grandissent dans la peur du loup à cause de contes tels que le Petit Chaperon rouge, mais c’est plutôt l’animal qui a peur de l’homme.
[lire la synthèse]

Voici un article pour comprendre le loup vu par la psychanalyse jungienne : 
« Le loup et l’espérance »
Galdo Giovanna, Cahiers jungiens de psychanalyse, n°126, 2008, pp. 27-42
En partant d’une expérience clinique, l’auteur explore le sens que l’image du loup peut véhiculer lorsqu’elle se présente dans les rêves, les jeux, les vécus d’adultes et enfants. Il semblerait qu’elle surgit à des moments charnières de la vie d’individus fortement carencés mais ayant une belle vitalité, en marquant le passage de l’archétype d’une mère négative et dévorante à un archétype paternel. Cette thématique est reliée à la question plus générale du rôle et de la fonction des instincts et des archétypes dans la théorie jungienne, de leur place dans le dialogue incessant entre conscience et inconscient. 

Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque Publique d’Information