Questions/Réponses

Quelle est la symbolique de l’oie ?

Symbole de prudence et d’intelligence pour les romains, messagère de l’Autre monde dans la tradition celtique, l’oie est un animal qui a inspiré beaucoup de civilisations…

photographie d'oie

Cet ouvrage conservé par la Bpi consacre deux pages à l’oie  (297 et 298) :
Symboles animaux : un dictionnaire des représentations et croyances en Occident, Xosé Ramón Mariño Ferro, Desclée De Brouwer, 1996
Symboles et croyances relatifs aux animaux dans la culture occidentale, de l’Antiquité classique à nos jours. Pour savoir déchiffrer le sens d’un animal rencontré dans un site, une légende, une fête traditionnelle ou sur un chapiteau. Je ne peux pas vous les scanner, mais en voici un résumé avec quelques citations du livre :

L’oie est associée à la prudence, l’astuce, l’intelligence. C’était une qualité appréciée à Rome :

« Virgile raconte comment une oie avait prévenu les Romains : « Une oie volant sur le portique doré du temple jetait l’alarme en agitant ses ailes argentées et de ses cris perçants avertissait les Romains de l’approche des Gaulois. »

Pline signale :

« l’oie montre une vigilance dont témoigne la défense du Capitole, alors que le silence des chiens trahissait la cause publique. C’est pourquoi les censeurs donnent toujours en premier leur nourriture aux oies. »

« Un groupe d’oies qui constamment murmure, dit le Bestiaire d’Oxford, symbolise ceux qui aiment se réunir, mais passent leur temps en bavardages et médisances. »

« Les oies prennent grand soin de leurs petits. Horapollon a basé sur cette caractéristique le fait que l’oie soit employée, chez les Egyptiens, comme hiéroglyphe de fils. »

« L’oie domestique, trop grasse, ne peut voler. C’est pourquoi Alciato l’oppose à l’aigle et au faucon, au vol puissant, pour en faire l’emblème de l’inégalité. »

J’ai ensuite consulté  le Dictionnaire des symboles, Brepols, 1992, p. 693-694 :
En voici un résumé, et des citations :

  • En Chine, il est toujours fait allusion aux oies sauvages, cette primauté symbolique donnée aux animaux sauvages sur les animaux domestiques remonte aux époques archaïques ; Ainsi, l’oie devenue de nos jours le symbole de la fidélité conjugale était, au commencement, un signal, un message pour faire comprendre à une jeune fille choisie par un jeune homme qu’elle devait, devant le présent d’une oie qui lui était fait, mettre un terme aux résistances de la pudeur sexuelle, à l’exemple de ces animaux sauvages au début du printemps.
  • En littérature, quand les Chinois citent les « oies sauvages pleurants », ils font allusion aux réfugiés, aux hommes obligés de quitter leur province.
  • En Egypte, les oies sauvages étaient considérées comme des messagères entre le ciel et la terre. L’avènement d’un nouveau roi était signalé par un lâcher de quatre oies sauvages aux quatre coins de l’horizon.

Lorsque les Pharaons furent identifiés au soleil, leur âme fut représentée sous la forme d’une oie, car l’oie est le « soleil sorti de l’oeuf primordial » (Champollion).

  • En Afrique du Nord, c’est une coutume encore observée de sacrifier une oie, en tant qu’animal solaire, en la période critique du changement d’année.
  • Dans le rituel du sacrifice du cheval et de l’ascension chamanique dans l’Altaï, rapportée par Radlov, l’oie sert de monture au Chaman pour poursuivre l’âme du cheval.
  • En Russie, en Asie Centrale et en Sibérie, le terme d’oie est utilisé métaphoriquement pour désigner la femme désirée.
  • Dans la tradition celtique continentale et insulaire, l’oie est un équivalent du cygne, dont la lexicographie ne la distingue pas toujours nettement. Considérée comme une messagère de l’Autre Monde, elle fait l’objet, chez les Bretons, d’un interdit alimentaire en même temps que le lièvre et la poule. César, qui rapporte les faits dans le De Bello Gallico (5, 12) ajoute que ces animaux étaient élevés pour le plaisir mais il n’a pas compris pourquoi.

Le jeu de l’oie, si familier dans les souvenirs d’enfance, a fait l’objet d’une interprétation ésotérique, qui le considère comme un labyrinthe et un recueil des principaux hiéroglyphes du Grand Œuvre (Fulcanelli); les Contes de ma mère l’oie ont été aussi interprétés comme des récits hermétiques.

Si vous voulez approfondir la question de la symbolique du jeu de l’oie, voici des références :

Le Jeu de l’oie : pratique d’un labyrinthe initiatique et divinatoire, Robert-Jacques Thibaud, Dervy, 1995. Collection : Bibliothèque de l’initié

Jeux de cartes et jeux de l’oie héraldiques aux XVIIe et XVIIIe siècles : une pédagogie ludique en France sous l’Ancien Régime, Philippe  Palasi, Picard, 2000
Traite de l’enseignement de l’héraldique et de ses créations pédagogiques : jeux de cartes et de l’oie sous l’Ancien Régime. Outils d’apprentissage, ils transmirent aux générations de l’époque des connaissances essentielles.

Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

Publié le 01/01/2013 - CC BY-SA 4.0

Vos réactions
  • geguilpain : 28/03/2023 23:19

    Bonjour quelle symbolique pourriez-vous voir dans des épis de faitage représentant des renards et des oies sur un château renaissance
    Cordialement

    • Marion Carrot : 29/03/2023 10:03

      Bonjour,
      Merci pour cette question. Nous ne sommes pas en mesure d’y répondre de manière pertinente ici, mais nous vous invitons à la poser à nos collègues bibliothécaires sur le site http://www.eurekoi.org : ils vont répondront sous 72 h. Bonne journée !

Rédiger un commentaire

Les champs signalés avec une étoile (*) sont obligatoires

Réagissez sur le sujet