Questions/Réponses

Découvrir la peinture à travers la littérature ?

J’aime particulièrement les livres comme La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier ou Berthe Morisot de Dominique Bona qui me font découvrir la peinture à travers la littérature.
Pouvez-vous m’en proposer d’autres ?

Image du tableau de la Jeune fille à la perle
La Jeune fille à la perle, J. Vermeer Wikimedia/CC-PD

En réponse à votre demande, j’ai consulté la base professionnelle Electre qui permet d’effectuer des recherches par sujet dans la fiction ainsi que le catalogue Sudoc pour vous permettre de localiser ces ouvrages et de les emprunter. Il suffit de cliquer sur l’onglet « Où trouver ce document ? » présent dans les notices pérennes des ouvrages qui sont référencées …
 
Voici quelques suggestions :

Livres sur les peintres impressionnistes

Classique mais toujours passionnant :

L’Œuvre
Emile Zola ; Pocket, 2009
Promenade aux sources de L’œuvre, qui relate l’échec du peintre Claude Lantier incompris du monde de l’art, au travers de différents articles et lettres d’Emile Zola, critique d’art.

Notice Sudoc L’Œuvre d’E. Zola 
À lire, à l’article de Wikipédia L’Œuvre (Émile Zola) 

L’Œuvre est un roman d’Émile Zola publié en 1886, le quatorzième volume de la série Les Rougon-Macquart. 
L’ouvrage nous entraîne dans le monde de l’art et des artistes, à travers le portrait d’un peintre maudit, Claude Lantier, dont le personnage évoque celui de Paul Cezanne, grand ami de Zola, qui se brouillera avec l’écrivain après la publication du roman 

Un court roman impressionniste qui transcrit très bien l’atmosphère des tableaux de Monet :

Lumière
Eva Figes ; traduction de l’anglais par Gilles Barbedette ; Rivages, 1989
Une invitation à vivre un jour de la vie de Claude Monet au début du siècle : l’univers du peintre, à Giverny, les personnages familiers ou intimes qui habitent la maison de Monet : Alice sa seconde femme, Germaine, Marthe, Michel Monet, etc.

Notice Sudoc Lumière d’E. Figes
À lire, à l’article ‘Claude Monet’ de Wikipédia

Claude semble avoir partiellement inspiré le roman de Zola L’Œuvre de 1886. Marcel Proust est également inspiré par le travail de Monet et admire fortement les impressionnistes. Dans le roman Jean Santeuil Claude Monet est plusieurs fois évoqué, un collectionneur de Rouen achetant ses toiles, tout comme dans Sodome et Gomorrhe 

Le roman qui remporte le prix Goncourt de la Biographie romanesque en 1984 :

Suzanne Valadon
Jeanne Champion ; Fayard, 2004
Biographie romanesque de Suzanne Valadon, peintre qui a trouvé une place d’autant plus singulière dans la peinture française que rien ne l’y prédestinait. Elle a construit une œuvre personnelle, en marge des mouvements et des modes, et appartient à cette catégorie d’artistes, tout comme Renoir, Toulouse-Lautrec ou Degas, qui ont fait les beaux jours de Montmartre.

Notice Sudoc S. Valadon de J. Champion
À lire, à l’article Suzanne Valadon de Wikipédia

Son genre de beauté attire le regard des artistes et elle devient leur modèle, les observant en posant et apprenant ainsi leurs techniques.
Elle est le modèle de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec et Edgar Degas, nouant des relations avec certains.

(…) Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets et des paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle est aussi connue pour ses nus.
(…) En 1894, Suzanne Valadon est la première femme admise à la Société nationale des beaux-arts.


Peinture 18e siècle

Fragonard : l’invention du bonheur alerte
Sophie Chauveau ; Gallimard,  2013
Disciple de Boucher et de Chardin, Fragonard se détourne vite de l’académisme. Il part cinq ans à Rome et saisit par la peinture les émotions de ses modèles. Devenu l’un des premiers conservateurs du Louvre, il en est finalement chassé par Napoléon. S. Chauveau raconte les soixante-quatorze années de la vie du peintre, dans une époque chaotique et contrastée.

À lire, à l’article Jean-Honoré Fragonard de Wikipédia

À l’instar de François Boucher, Fragonard est considéré comme le peintre de la frivolité, du Rococo, bien qu’il ait peint dans de nombreux autres registres : grands paysages inspirés de peintres hollandais, peintures religieuses ou mythologiques, ou scène de bonheur familial notamment.
D’un trait virtuose, Fragonard savait montrer le tourbillonnement du monde par des gestes expressifs et gracieux ou des drapés pleins de vigueur.
Fragonard est le dernier peintre d’une époque sur le déclin, ses scènes de genre seront bientôt rendues obsolètes par la dureté néoclassique de David, par la cruauté de la Révolution et celle de l’Empire.


Peinture 17e siècle

Artemisia
Anna Banti ; traduction de l’italien par Christiane Guidoni ; POL [Paul Otchakovsky-Laurens], 1989
Ce roman raconte la vie d’un peintre italien célèbre du XVIIe siècle, violée par son maître. Humiliée au cours du procès qui suivit, elle luttera pour reconquérir sa dignité.

Notice Sudoc Artemisia d’A. Barri
À lire, l’article Artemisia Gentileschi de Wikipedia

La personnalité de femme et de peintre.La première femme de lettres qui décide de construire un roman autour du personnage d’Artemisia est Anna Banti, l’épouse de Roberto Longhi. La première rédaction manuscrite du texte date de 1944 mais disparaît en raison des vicissitudes de la guerre .Elle décide trois ans plus tard de reprendre l’ouvrage, intitulé Artemisia, en le rédigeant sous une forme tout à fait différente. Anna Banti se présente dans son nouveau roman dans un dialogue avec le peintre, sous forme de journal ouvert, dans lequel elle cherche (en parallèle au récit de l’adolescence et de la maturité d’Artemisia) à s’expliquer à elle-même la fascination qu’elle subit et le besoin qui l’empêche d’aller au-delà (dans un dialogue de femme à femme) de limpides considérations artistiques dont elle aura tant de fois discuté avec son mari.

Artemisia
Alexandra Lapierre ; Pocket,  2012

Au début du XVIIe siècle, dans son atelier romain, le peintre Orazio Gentileschi, dont toutes les cours d’Italie se disputent les tableaux, cloître sa fille, la talentueuse Artemisia. Ce roman raconte l’amour tourmenté d’un père et de sa fille, leur ardente rivalité, le combat terrible qu’ils menèrent l’un contre l’autre pour que leur art triomphe, de Venise à Londres, de Paris à Florence.

Notice Sudoc Artemisia d’A. Lapierre
Suite de l’article de Wikipédia 

(…) Plus de cinquante ans après, en 1999, l’écrivain français Alexandra Lapierre affronte, là encore avec un roman, le charme énigmatique de la vie d’Artemisia, à partir d’une étude extrêmement scrupuleuse de la biographie et du contexte historique qui en fait le fond.
L’enquête psychologique qui passe entre les lignes du roman, pour comprendre le rapport entre Artemisia femme et Artemisia peintre, fait appel, comme un leitmotiv, à la relation – faite d’une affection qui a du mal à s’exprimer et crée une rivalité professionnelle latente – entre père et fille.

La course à l’abîme
Dominique Fernandez ; Le Livre de poche, 2008
En 1600, un jeune peintre inconnu s’installe à Rome, et en quelques tableaux d’une puissance et d’un érotisme encore jamais vus, révolutionne la peinture. Sous le pseudonyme de Caravage, il va devenir le peintre le plus prisé des princes, des cardinaux et de l’Eglise elle-même. Mais cet homme, marginal, qui aime les garçons, les voyous et se battre, va jusqu’à tuer un homme. Notice Sudoc La course à l’abîme de D. Fernandez
À lire, à l’article ‘Le Caravage’ [Michelangelo Merisi da Caravaggio] de Wikipédia 

(…) certains éléments biographiques portant sur ses mœurs sont aujourd’hui revus, car des recherches historiques récentes remettent en cause le portrait peu flatteur qui a été longtemps propagé par des sources anciennes du XVIIIe siècle et sur lesquelles on ne peut plus désormais se fonder.
(…) il faut attendre le début du XXe siècle pour que le génie de Caravage soit pleinement reconnu, indépendamment de sa réputation sulfureuse.
Son succès populaire donne lieu à une multitude de romans et de films, à côté des expositions et des innombrables publications scientifiques qui, depuis un siècle, en renouvellent complètement l’image.

L’ordre donné à la nuit Claude Esteban ; Verdier, 2005
Chacun des auteurs de cette collection [L’Image] évoque une image unique ayant occupé ou occupant encore une place essentielle au coeur de sa réflexion, de ses rêveries ou de sa création. Pour C. Esteban, il s’agit de la toile La vocation de saint Matthieu, peinte il y a quatre siècles par Le Caravage.
Notice Sudoc L’ordre donné à la nuit de C. Esteban


15e siècle – Renaissance italienne

Antonello, Léonard de Vinci et moi
François Cérésa ; Plon, 2011
Au XVe siècle, un mercenaire doué pour la peinture rencontre Antonello de Messine, celui qui a imposé la peinture à l’huile de Venise, et Léonard de Vinci. Notice Sudoc Antonello de F. Cérésa
À lire, à l’article Antonello de Messine de Wikipédia

Antonello de Messine dans la littérature
Dans son roman Au temps où la Joconde parlait, Jean Diwo s’inspire de la biographie inventée par Vasari pour faire du peintre italien un des précurseurs de la Renaissance. Il développe notamment l’idée du voyage d’Antonello en Flandre pour faire la rencontre de Jan van Eyck, qui lui apprend la technique de peinture à l’huile utilisant la térébenthine comme solvant. De retour de sa quête, il peint sa Vierge de l’Annonciation (vers 1476-1477). Une telle affirmation étant bien évidemment sans fondement historique, puisque van Eyck est mort en 1441. Georges Perec a consacré son premier roman, Le Condottière (rédigé en 1957-1960, parution posthume 2012) à un faussaire perdant la raison à force de s’acharner sur sa copie du Condottiere d’Antonello. Paru récemment aux éditions Plon, l’ouvrage de François Cérésa Antonello, Léonard de Vinci et moi restitue une figure haute en couleurs et émouvante de ce peintre et de l’univers dans lequel il a vécu.

Au temps où la Joconde parlait
Jean Diwo ; éditions J’ai lu, 1993
En 1469, Laurent, « Le Magnifique », devient mécène et règne sur Florence. Il mènera une vie d’artiste et de nomade, côtoyant des grands hommes de la Renaissance comme Machiavel et Michel Ange.Notice Sudoc Au temps où la Joconde parlait de J. Diwo

Le Condottière
George Perec ; préface de Claude Burgelin ; éditions du Seuil, 2012
Gaspard Winckler est un peintre faussaire travaillant pour le compte d’Anatole Madera. Depuis plusieurs mois, il consacre son temps à la réalisation d’un faux Condottière, célèbre tableau conservé au Louvre réalisé en 1475 par Antonello da Messina. Dès le début de l’intrigue, Winckler assassine son commanditaire. Enquête sur les mobiles de ce meurtre. Notice Sudoc Le Condottière de G. Perec

Divers

Leonora
Elena Poniatowska ; traduction de l’espagnol (Mexique) par Claude Fell;  Actes Sud,2012
Voyage à travers la pensée vagabonde d’une femme qui fut le symbole de l’amour fou des surréalistes, Leonora Carrington, la fiancée du vent de M. Ernst, artiste-peintre et écrivain. En 2013, le Prix Cervantes est décerné à l’auteure pour l’ensemble de son œuvre.

Notice Sudoc Leonora d’E. Poniatowska 
À lire, à l’article Leonora Carrington de Wikipédia

Sa vie a inspiré le livre Leonora d’Elena Poniatowska, paru en 2011

Frida Kahlo, autoportrait d’une femme
Rauda Jamis ; Presses de la Renaissance, 1985
La biographie d’une Mexicaine, peintre, 1907-1954, qui suscita l’admiration de Picasso, Breton, Duchamp, Kandinsky, et l’amour de Trotsky, Murray…Elle fut déchirée entre de terribles souffrances physiques et une force de création immense.

Notice Sudoc Frida Kahlo de R. Jamis


Le jour des morts
F.G. Haghenbeck ; traduction de l’espagnol (Mexique) par Albert Bensoussan ; Herne, 2012
Biographie romancée de Frida Kahlo, depuis les débuts de sa vocation artistique jusqu’à sa mort, en passant par sa relation passionnelle avec le peintre muraliste Diego Rivera.

Notice Sudoc du Jour des morts de F.G Haghenbeck
À lire,  l’article Frida Kahlo de Wikipédia

Exploitation de l’image de Frida Kahlo.
Symbole nationaliste. Frida est devenue, de son vivant, un symbole du Mexique à l’étranger, car son originalité artistique, basée sur des éléments spécifiques et clairement identifiables de la culture mexicaine, correspondait à l’affirmation de l’identité mexicaine par le nationalisme qui s’est développé après la révolution de 1910.

Sundborn ou les Jours de lumière 
Philippe Delerm ; Rocher, 1996
Construit à la manière d’un tableau, ce roman se déroule entre l’Ile-de-France, la Suède et le Danemark, et relate la vie d’un groupe de peintres à la recherche de l’équilibre entre l’art, la vie et le bonheur.

Notice Sudoc Sundborn de P. Delerm
À lire, à l’article Sundborn ou les Jours de lumière de Wikipédia

Grez-sur-Loing, 1884.
Ulrick Tercier fait la connaissance d’une communauté d’artistes scandinaves venus séjourner dans le petit village de Seine-et-Marne.
Autour de Carl Larsson [peintre aquarelliste et illustrateur suédois] et de sa femme Karin, se réunissent les peintres Soren Kroyer, Michael et Anna Ancher, Christian Krohg [tous associés au groupe des peintres de Skagen, Danemark] et bientôt la belle Julia, amie de Karin Larsson.
Tous sont venus peindre la lumière d’Île-de-France, tant vantée par les Impressionnistes.


Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information

Publié le 27/06/2013 - CC BY-SA 3.0 FR

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