Appartient au dossier : Riad Sattouf
Riad Sattouf en 5 bandes dessinées
Riad Sattouf commence à publier des bandes dessinées en tant que scénariste et dessinateur au début des années 2000. Depuis, il a produit une douzaine de titres incluant des one-shots et des séries comprenant chacune plusieurs épisodes.
Dans son travail, Riad Sattouf observe le monde et aborde de manière récurrente des thèmes comme les rapports de pouvoir, le genre ou l’adolescence. Ses personnages lui permettent souvent d’exprimer des traits de sa personnalité et sa propre histoire lui sert de matériau, notamment dans sa série au succès mondial L’Arabe du futur. Mêlant l’humour et la tendresse à une lucidité parfois bouleversante, l’œuvre plurielle de Riad Sattouf est également le témoignage d’une époque. Balises vous en propose un aperçu à travers une sélection de cinq titres.
Publié le 23/11/2018 - CC BY-NC-SA 4.0
Sélection de références
Les Pauvres Aventures de Jérémie
Riad Sattouf
Dargaud, 2013
Pauvre Jérémie ! Depuis sa plus tendre enfance et un premier baiser volé au bac à sable, sa vie est une angoisse permanente. Caché derrière ses lunettes, maladivement timide, il perd tous ses moyens dès qu’une fille s’approche de lui. Devenu lead-graphist dans une boîte de jeux vidéos, il partage ses déboires sentimentalo-sexuels avec ses deux amis de toujours, Jean-Jacques et Sandrine, qui n’en mènent pas beaucoup plus large dans leurs vies d’adultes. Il faut dire qu’entre la frigidité supposée de sa collègue Françoise, les jolies vacancières du camping de la Roche du Bourg et une maison hantée par la peur de l’engagement, les temps sont durs pour Jérémie…
Pathétique, drôle, attachant, Jérémie Chibouz est la parfaite incarnation des anti-héros de Riad Sattouf – à qui il doit sans doute beaucoup de ses tribulations. Précision du trait, justesse des dialogues et des situations, ces aventures inaugurales posent d’emblée Riad Sattouf en fin observateur du réel, qui excelle à capter la vérité crue d’une génération.
À la Bpi, niveau 1, RG SAT P
Retour au collège
Riad Sattouf
Hachette Littératures, 2005
À vingt-sept ans, l’auteur surmonte son angoisse de l’interrogation surprise et s’installe pendant deux semaines sur les bancs d’une classe de troisième dans un beau quartier parisien. Riad a une allure de gringalet et manque un peu de caractère. Il se fond alors facilement dans la masse des ados boutonneux et observe de l’intérieur leur comportement et celui des professeurs. Il redécouvre la cruauté du monde scolaire où chaque élève a son rôle et peine à en sortir : beaux gosses, filles réputées faciles, tyrans, mauviettes, souffre-douleur du prof, etc. La distribution au collège Charles-Henri est la même que partout ailleurs et le quotidien de cette classe, aussi favorisée soit-elle, est fort ordinaire. Les plus faibles se font opprimer par les plus forts et tous ne pensent qu’à une chose : le sexe.
Retour au collège est une plongée dans le quotidien des jeunes et dans les souvenirs tordants de Riad Sattouf.
Un retour en arrière à la fois drôle et fort réaliste !
À la Bpi, niveau 1, RG SAT R
La Vie secrète des jeunes
Riad Sattouf
L'Association, 2007
Pendant près de dix ans, l’auteur publie chaque semaine dans Charlie Hebdo des saynètes qui retranscrivent le quotidien dans ce qu’il a, a priori, de plus banal.
Ces instants de vie volés dans le métro, aux terrasses des cafés, dans un fast-food place de la Nation ou lors de voyages, sont saisissants de vérité. Il y est souvent question des rapports entre les hommes et les femmes, de religion, d’éducation des enfants, de sexualité, de la solitude des êtres, de l’absurdité des choses. La Vie secrète des jeunes est parfois drôle, parfois touchante mais très souvent cruelle, violente, voire révoltante.
Avec ces scènes de la vie presque ordinaire, rassemblées dans trois volumes, Riad Sattouf porte un regard troublant de lucidité sur la société.
À la Bpi, niveau 1, RG SAT V1
L'Arabe du futur : une jeunesse au Moyen-Orient, 1978-1984
Riad Sattouf
Allary, 2014
En 1978, Riad a deux ans. C’est un enfant blond magnifique, né d’une mère bretonne et d’un père syrien. La première est discrète, aimante et dévouée, elle rêve à une vie de famille et un peu de confort. Le second est brillant, sait se montrer tendre avec sa famille, mais est aussi colérique, imprévisible et fasciné par les figures autoritaires. Riad fait l’admiration de tous par sa beauté, il affiche un talent pour le dessin, se passionne pour Goldorak ou Conan le Barbare. L’Arabe du futur est l’histoire de cette famille, de la Bretagne à la Syrie, en passant par la Libye, dans le contexte des dictatures du Moyen-Orient.
Portrait de famille, fresque d’une époque, exploration de l’identité, L’Arabe du futur est une œuvre plurielle. Riad Sattouf y accomplit un remarquable travail de reconstitution de la mémoire en restituant les odeurs, les regards, le caractère impalpable des relations humaines qui ont marqué une enfance tiraillée entre deux cultures.
Sous son trait, les souvenirs s’incarnent et une relation privilégiée avec le lecteur se crée, à la manière d’une confidence. Il y distille avec justesse l’humour et la tendresse et parvient à un équilibre subtil qui fait de cette série une œuvre incontournable.
À la Bpi, niveau 1, RG SAT A1
Les Cahiers d'Esther : histoires de mes 10 ans
Riad Sattouf
Allary, 2016
Après avoir exploré les affres de l’adolescence, Riad Sattouf revient sur les bancs de l’école avec la plus populaire des héroïnes : Esther. Chaque semaine depuis fin 2014, la jeune fille raconte son quotidien au dessinateur : son père adoré, ses copines, sa passion pour la chanteuse Tal ou encore la grossièreté des garçons… Ses anecdotes forment la foisonnante matière de ces cahiers, qui couvriront successivement une année de la vie d’Esther, jusqu’à ses dix-huit ans.
En saisissant le monde à hauteur d’enfant, Riad Sattouf montre une nouvelle fois sa capacité à dire la jeunesse sans fard, de la violence de la cour de récréation à la dureté des rapports sociaux. Témoignage au long cours, Les Cahiers d’Esther promettent de forger une rare radiographie de la vie ordinaire.
À la Bpi, niveau 1, AL CAH
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