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Appartient au dossier : Contes d’un jour d’été

Conte d’un jour d’été : Les Contes des rives du Niger

La conteuse Muriel Bloch raconte trois récits extraits des Contes des rives du Niger. Les histoires retracent l’amour d’une femme et d’un homme-arbre, la métamorphose d’une femme en renarde pour avoir quitté son mari borgne et la transformation d’un taureau en jeune fille dont un roi s’éprend.  
En marge du cycle « Le pouvoir des mots » organisé par la Bpi en 2019, Balises vous propose durant l’été d’écouter des histoires qui abordent la place du merveilleux et du voyage, mais également les relations entre musique et conte. 
 

Muriel Bloch s’interroge sur la place du merveilleux dans le conte. Selon elle, il est complexe de donner une définition du conte merveilleux car il relève du registre du symbolique et du rêve. Chaque conte est raconté à travers la propre histoire du conteur, de l’auditeur, du lecteur, de l’illustrateur et du cinéaste. Le conte peut être alors transposé sur des supports différents.
« Le conte merveilleux provoque une expérience sensorielle puissante, c’est une expérience sensible du monde », rappelle Muriel Bloch. Dans les contes merveilleux, les héros ne savent pas comment se comporter et agir, il font face à de multiples rencontres. Le récit merveilleux est plus long que d’autres types de récits, car il relève de l’épreuve. Les héros de ces contes sont confrontés à l’altérité, au merveilleux, à la répétition des situations. Pour le conteur, il est nécessaire de résoudre cette question du temps long.

Écouter Les Contes des rives du Niger, contés par Muriel Bloch

Rencontre de deux griots
Du Niger au Golfe de Guinée, par le pays de Kong et de Mossi, British Library, Louis Gustave, 1892, Public domain

Durant la rencontre intitulée « Le merveilleux » du cycle « Tailleurs d’histoires », la conteuse Muriel Bloch et l’autrice Elisabeth Lemire s’expriment sur la question du réalisme dans les contes merveilleux. La cinéaste et photographe Sarah Moon analyse la manière dont le langage du conte est transposé au cinéma. Le conteur Abbi Patrix pose la question de l’appropriation du conte par les cinéastes, les danseurs, les metteurs en scène.

Selon le philosophe Pierre-André Taguieff, « le merveilleux est ce qui s’ajoute au réel et en comble les vides ». Elisabeth Lemire pose la question de l’équilibre entre le réel et l’imaginaire. Elle prend l’exemple du conte La Barbe bleue de Charles Perrault pour illustrer le réalisme des contes merveilleux. 

Abbi Patrix définit le conte merveilleux comme « une histoire qui commence mal, une histoire brisée qui à travers un chemin de réparation se transforme en ouverture ». C’est un monde incompréhensible et il faut être dans un état particulier pour l’appréhender. Le monstrueux et la morale sont sollicités comme dans les contes de Hans Christian Andersen. Les contes merveilleux possèdent souvent une grande part d’actualité malgré le fait qu’ils aient été écrits à une époque lointaine.

Retrouvez l’intégralité de la rencontre sur la WebTV / WebRadio.

Publié le 13/08/2019 - CC BY-NC-SA 4.0

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