« Vila Autodromo » versus « Vila Olimpica »
Histoire d'une lutte urbaine
Principal événement sportif mondial, les Jeux Olympiques occasionnent de très grands travaux dans les villes qui en sont, le temps d’une saison, le siège, bouleversant la structure de la ville et la vie de ses habitants. A Rio, on estime que près de 3 000 personnes ont été expulsées de leur lieu d’habitation pour les besoins des principaux ouvrages permettant l’accueil des XXXIème jeux. Parmi elles, la grande majorité des habitants de la petite favela « Vila Autodromo », dont la longue résistance est devenue le symbole des luttes des populations urbaines pauvres pour le droit à la ville.
Retour à travers 5 ressources en français et en anglais sur l’histoire d’une lutte urbaine du XXIème siècle.
A l’arrivée des délégations des différents pays à Rio de Janeiro pour les XXXIème Jeux Olympiques hébergés par la ville, les critiques à l’égard du Parc Olympique, la « Vila Olimpica », ensemble d’immeubles et d’infrastructures construits spécialement pour les accueillir pour la durée de Rio2016, ont fait la une de la presse nationale et internationale, le coordinateur de la délégation australienne allant jusqu’à le qualifier de « favela olympique ».
Pourtant, derrière les problèmes de fuites, de câbles apparents, et les dysfonctionnements du coûteux Parc Olympique, destiné, une fois les sportifs et les caméras repartis, à devenir un ensemble de résidences de luxe pour la nouvelle classe moyenne aisée carioca, se cache le drame d’une autre « vila », la « vila Autodromo », petite favela qui menait, depuis plus de 40 ans, une existence tranquille au bord de la lagune de Jacarepagua, sur un emplacement aujourd’hui transformé en un parking et une voie de circulation pour les athlètes et les délégations officielles de l’événement international. Sur les quelques 600 familles qui vivaient là, de manière modeste, mais dans de bonnes conditions, seules 20 ont pu rester sur place dans des logements neufs construits par la mairie. Les autres ont été relogées dans des grands ensembles de logements sociaux, souvent éloignés et beaucoup moins confortables que les maisons que les habitants avaient construites de leurs propres mains.
La longue résistance à l’expulsion et les initiatives des habitants de la petite « Vila Autodromo » pour organiser leur défense, du projet d’urbanisation alternatif à celui de la mairie au « Musée des expulsions« , en passant par les multiples manifestations et actions juridiques menées, en ont fait le symbole des mouvements de lutte des populations urbaines pauvres pour le droit à la ville et contre une spéculation immobilière attisée par la multiplication des grands événements dans une villes qui compte déjà parmi les plus inégalitaires de la planète.
Publié le 22/08/2016 - CC BY-NC-SA 4.0
Sélection de références
100 stories. 100 removals. 100 houses destroyed by the 2016 Olympic Games
A l’initiative de l’agence journalistique indépendante Agência Publica, ce dossier multimédia regroupe 100 témoignages filmés ou sonores d’habitants de Rio de Janeiro déplacés du fait des Jeux Olympiques de 2016.
En l’absence de source officielle recensant le nombre exact d’habitants expulsés du fait des grands travaux menés pour les jeux, l’Agence Publica s’est basée sur les données du Comité Populaire de la Coupe du Monde et des Olympiades de Rio, qui, sur les seuls quatre principaux sites concernés par les grands projets, a identifié près de 2 600 personnes déplacées, parmi lesquelles 100 ont pu être interrogées. Dans quelles conditions se sont passées les expulsions ? Où ont été relogées les personnes déplacées ? Leur vie s’est-elle améliorée ? Les promesses des pouvoirs publics ont-elles été tenues ? L’objectif étant de mettre à la disposition des chercheurs, des journalistes, des gestionnaires des politiques publics et du public en général une importante masse d’informations sur la « face B » des jeux Olympiques.
Brésil : obligés à partir à cause des jeux olympiques | Amnesty International France
De nombreux habitants du bidonville de Vila Autodromo de Rio de Janeiro vivent là depuis plus de 40 ans. Ils vont être contraints de partir car cette zone va être utilisée pour les jeux olympiques de 2016 pour accueillir des athlètes et des journalistes. Mais pourquoi les plus riches seront autorisés à y rester ?
Campagne de soutien d’Amnesty International aux habitants de la Vila Autodromo dans la lutte contre l’expulsion.
JO de Rio 2016 : les derniers résistants
Devenues le symbole de la résistance aux JO, accusés de ne favoriser que les riches, les « Autodromiens » ont fait avorter plusieurs tentatives d’expulsion…
Un reportage de Mathilde Bonnassieux et Frédérique Zingaro pour Arte sur la lutte des habitants de la « Vila Autodromo » pour tenter de préserver leurs droits dans le Rio pré-Olympique.
The Fighter: Rio's Vila Autódromo Favela Fights Olympic Bulldozers [FILM REVIEW]
Documentary film The Fighter tells the story of Vila Autódromo, the favela that borders the Olympic Park in Barra da Tijuca in the West Zone of Rio de Janeiro, through the eyes of 12-year-old Naomy. The Fighter was funded by the NGO Terre des Hommes’ campaign Children Win, which specifically aims to examine the effects of mega-events on children living in host cities.
A travers les yeux de Naomy, 12 ans, ce film documentaire raconte de l’intérieur l’histoire de la favela Vila Autodromo et de sa lutte contre l’expulsion. Réalisé pour l’ONG Terre des Hommes dans le cadre de sa campagne « Children Win », dont le principal objectif est d’examiner les conséquences des méga événements sur la vie des enfants de villes hôtes.
Tous les articles du site RioOnWatch sur la Vila Autódromo
Fondé en 2010, le webmagazine RioOnwatch (Rio Olympics Neighborhood Watch), porté par l’ONG Comunidades Catalisadoras (ComCat), se propose de donner de la visibilité au point de vue des habitants des favelas sur les évolutions de la ville et de la vie quotidienne jusqu’aux jeux Olympiques de 2016. Il regroupe toute une série d’articles en anglais sur la favela Vila Autodromo et l’évolution de sa situation jusqu’à aujourd’hui.
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