En chiffres

Appartient au dossier : Migrants, réfugiés, exilés : parcours heurtés

282 millions de migrants internationaux dans le monde

La plupart des régions du monde sont concernées par les migrations. En 2020, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à 282 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde. Dans la majorité des cas, ils font le choix de s’installer à proximité de leur région ou de leur pays d’origine. Quels facteurs expliquent ces déplacements ?

ONU, Trends in International Migrant Stock, The 2017 revision, avec l’aimable autorisation de Catherine Wihtol de Wenden

En 2020, le rapport annuel de l’OIM dresse un bilan des migrations internationales dans le monde. Il se base sur l’analyse du nombre de personnes ayant quitté leur pays d’origine pour résider dans un autre pays sur une durée supérieure ou égale à un an. Six grandes régions sont concernées par ces migrations internationales : l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Amérique Latine et Caraïbes, l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Selon ces données, les mouvements humains dans le monde s’effectuent, dans la majeure partie des cas, vers une région proche géographiquement.

Des raisons économiques, culturelles et géographiques

La principale raison évoquée est celle du coût élevé du déplacement hors frontières. La migration internationale implique de longues distances et des frais de transport. Les restrictions d’accès imposées par les politiques migratoires constituent également un facteur. Seules les personnes ayant des moyens financiers élevés ou des compétences professionnelles recherchées prennent l’initiative de partir dans une autre région du monde. 

Les migrants s’orientent principalement vers des territoires qui ont une proximité géographique, mais aussi historique, linguistique et culturelle avec leur territoire d’origine. Les États-Unis ont par exemple un espace migratoire régional en commun avec le Mexique et l’Amérique centrale. En Amérique du Sud, des pays comme le Chili, l’Argentine ou le Vénézuela accueillent des migrants venant des pays limitrophes (Bolivie, Pérou, Équateur, Honduras…). 

Une régionalisation de la migration

La régionalisation correspond au phénomène de déplacements des migrants dans une même région. Les migrants constituent des espaces et des réseaux, qualifiés d’« espaces migratoires régionaux », dans lesquels ils entretiennent des liens historiques, linguistiques et culturels de proximité.

Dans certaines régions, les migrants ont créé une « identité régionale ». En Russie notamment, qui, depuis la dislocation de l’URSS en 1991, attire par ses ressources naturelles, la main d’œuvre des anciennes républiques soviétiques (Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan). Celles-ci, devenues indépendantes, ont conservé un lien fort avec la culture russe. 

Au sein d’une même région, il peut également y avoir des complémentarités qui s’organisent entre des zones d’accueil et des zones de départ. Certains pays sont en effet devenus des pôles d’attraction pour les nouvelles mobilités. Les pays pétroliers du Golfe, par exemple, qui ont des besoins importants en main d’œuvre, attirent des travailleurs du Maghreb, du Proche-Orient et de la Corne de l’Afrique. De leur côté, les pays arabes constituent des pays d’accueil pour les migrants provenant du Golfe Arabo-Persique. En 2015, l’Égypte a fourni de l’aide à près de 3 000 personnes originaires du Yémen.

Publié le 17/04/2022 - CC BY-NC-SA 4.0

Pour aller plus loin

Atlas des migrations : de nouvelles solidarités à construire

Catherine Wihtol de Wenden
Éditions Autrement, 2021

Cet atlas décrypte et analyse le phénomène migratoire qui concerne plus de 200 millions de personnes à l’échelle planétaire. Au-delà des situations dramatiques et des débats nationaux sécuritaires, les migrations sont devenues une question clé pour l’équilibre mondial. Cette édition aborde les bouleversements liés à la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19.

À la Bpi, niveau 2, ATL 910 AUT et 31.2(084) WIH

Mondialisation et régionalisation des flux migratoires

Catherine Wihtol de Wenden
Karthala, 2014

Dans un contexte de mondialisation et de globalisation des faits migratoires, on assiste à une régionalisation des flux. Ce phénomène est lié à la fermeture des frontières des pays du Nord, et notamment de l’Europe, alors que les pays d’immigration du Sud, faute de politiques migratoires établies, ont longtemps conservé des règles plus floues, surtout quand ils avaient besoin de main-d’œuvre.

Accessible via Cairn 

Organisation internationale pour les migrations

La série des rapports de l’OIM sur l’état de la migration dans le monde existe depuis 2000. Le Rapport État de la migration dans le monde 2022, le onzième de la série, a vocation à faire mieux comprendre le phénomène migratoire partout dans le monde. Cette nouvelle édition présente des données et des informations clés sur la migration et comporte des chapitres thématiques sur des questions migratoires actuelles.

Migrations contemporaines : statuts, flux, politiques | Replay de la Bpi, 2022

Les politiques migratoires en France et en Europe se sont faites de plus en plus restrictives ces dernières décennies. Par le biais des accords, les pays limitrophes de l’Union européenne sont utilisés comme des filtres ou des bassins de rétention des mouvements de populations. En quoi consistent ces politiques migratoires ? A quel statut juridique les migrants peuvent-ils prétendre en France et en Europe ? Quelle est la réalité des flux migratoires ?

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