Sélection

Revues dessinées : s’informer en dessin

En bande dessinée documentaire ou de reportage, les revues dessinées sont certainement moins connues que les romans graphiques. Balises vous présente cinq revues dessinées d’information, accessibles à différents publics sur différents supports, à l’occasion de la rencontre « Dessiner l’actualité » organisée par la Bpi le 11 mars 2024.

De périodicité variable, sur papier ou en ligne, les revues dessinées mettent le réel et l’actualité en dessin et en planches, tout en donnant à leur lectorat l’occasion de s’informer autrement.

Entièrement sous forme de BD ou non, engagées, militantes, thématiques, incontournables ou plus récemment arrivées sur le marché, elles utilisent le dessin et ses possibilités narratives pour raconter le monde d’aujourd’hui.

Publié le 04/03/2024 - CC BY-SA 4.0

Notre sélection

La Revue dessinée

La Revue dessinée est née en septembre 2013, suite à une campagne de financement participatif. À ce jour, 42 numéros sont parus et la revue est tirée à 25 000 exemplaires. Trimestrielle, exclusivement sous format papier et comportant environ 200 pages, disponible en librairie ou sur abonnement, elle propose une information critique, rigoureuse et engagée, sous forme de bande dessinée. Sa devise : « 100 % enquêtes, 100 % BD, 0 % publicité. »

Dessinateur·ices, auteur·ices de BD et journalistes professionnel·les s’associent pour aborder des thématiques très larges : inégalités, écologie, culture, travail, justice, agriculture… à destination d’un public adulte. La Revue dessinée travaille sur le temps long, avec un angle enquête documentaire et presse d’investigation, pour porter un regard à la fois critique et distancié sur la réalité.

Chaque numéro est composé de cinq enquêtes, de chroniques et du courrier des lecteurs. Chaque enquête représente 20 à 40 pages de BD, suivies systématiquement de deux à quatre pages « Pour en savoir plus » pour approfondir ou préciser le contexte. Les chroniques récurrentes concernent des sujets aussi divers que le sport (« Mi-temps »), la musique (« Face B »)…

La Revue dessinée a aussi une activité d’édition ou de coédition de romans graphiques. Sont récemment parus en 2019 Algues vertes : l’histoire interdite, et en 2020 Cent mille ans : Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires.

À la Bpi, niveau 1, SG(0) REV

TOPO

La revue TOPO, dont le premier numéro est paru en août 2016, est la petite sœur de La Revue dessinée. Elle est destinée à un lectorat adolescent et de moins de 20 ans. Bimestrielle, exclusivement sous format papier de 144 pages, elle est diffusée en librairie ou sur abonnement. À ce jour, 45 numéros sont parus et le tirage est de 20 000 exemplaires.

La revue est 100 % BD, sans publicité. Elle propose un condensé de l’actualité, des chroniques, des grands reportages, des portraits et de la vulgarisation scientifique. Les bandes dessinées proposées sont de longueur variable, de quelques pages à quelques dizaines de pages.

L’objectif de TOPO est de fournir aux jeunes des clés pour décrypter l’actualité, développer leur sens critique et citoyen, hiérarchiser les faits et les mettre en perspective dans un contexte de propagation des théories du complot et des fake news. L’approche, rigoureuse et précise, est portée par des journalistes, des auteur·ices et des dessinateur·ices et associe le plaisir de la BD, le sérieux du journalisme et l’humour quand le sujet le permet.

Les thématiques abordées sont très diverses et adaptées aux 15-20 ans : actualité, vulgarisation scientifique, société, culture, écrans, sexualité…

À la Bpi, niveau 1, SG(0) TOP

La revue XXI

XXI est née au 21e siècle, en 2008. Innovante, elle introduit le format mook (contraction entre magazine et book) en France. Sa devise ? « Des reportages à dévorer comme des romans. »

Trimestrielle dans son format papier (200 pages environ, à ce jour 63 numéros) disponible en librairie, en kiosque ou sur abonnement, elle paraît désormais aussi en ligne depuis février 2024, avec des publications hebdomadaires.

Cinq rubriques thématiques sont proposées : Géographie (Les bascules du monde), Pouvoirs (Dans la tête de ceux qui décident), Écosystèmes (Santé et climat en perte d’équilibre), Algorithmes (Derrière les écrans), Aventures (Les nouveaux inexplorés.)

Indépendante, sans publicité, XXI donne du temps à l’enquête et à l’écriture : le pari du temps long permet rigueur, exigence, vérification des faits et pédagogie.

La revue a l’ambition d’être agréable à lire, esthétique, protéiforme dans ses formats (articles, autoportraits réalisés à partir de citations, BD, portfolios, articles illustrés, entretiens…), et exigeante dans sa démarche journalistique. Il s’agit d’aborder des sujets anticipant les tendances de fond et qui feront l’actualité de demain.

Une grande place est donnée à l’image et au dessin avec des illustrations originales, des portfolios et des récits graphiques. Chaque numéro publie ainsi un reportage BD d’au moins 20 pages, associant auteur·ice et dessinateur·ice différent·es à chaque numéro.

À la Bpi, niveau 1, 0(44) VIN

La Déferlante. La revue des révolutions féministes

Revue papier trimestrielle et en ligne post #MeToo, disponible en librairie ou sur abonnement, dont le premier numéro est paru en mars 2021, La Déferlante est indépendante, engagée et militante, sans publicité. Consacrée aux féminismes et au genre, elle expose les luttes et les débats qui secouent notre société. À ce jour, 13 numéros papier de 144 pages sont parus, tirés à 5 000 exemplaires.

Créée et dirigée par des femmes, La Déferlante donne la parole aux femmes et aux minorités de genre et rend visibles leurs vécus et leurs combats.

Dans chaque numéro, un dossier thématique central est décliné à l’infinitif. Quelques exemples : « Rêver », « Parler », « Habiter », « Avorter. »

La Déferlante propose différents formats journalistiques, produits quasi exclusivement par des autrices, pour raconter les révolutions féministes : récits, enquêtes, portraits, reportages, rencontres/discussions entre deux personnes, bande dessinée, portfolio…

La revue papier s’ouvre en page une sur une planche de BD au ton humoristique, et publie systématiquement un reportage BD de 15 à 20 pages, suivi à chaque fois par un « Pour aller plus loin » donnant des sources, des explications, des éléments de contextualisation ou de décryptage, des films, des livres pour approfondir le sujet.

À la Bpi, niveau 1, SG(0) DEF

Mâtin, quel journal !

Né avec le COVID en avril 2020, Mâtin, quel journal ! publie, tous les matins à 7h07 pour le petit-déjeuner, sur Instagram, une bande dessinée inédite, composée de 10 cases défilant en carrousel, soit l’équivalent d’une planche de bande dessinée par jour. Depuis sa création, ce sont plus de 1 500 publications qui ont été mises en ligne. Le compte réunit à ce jour plus de 140 000 followers.

Les BD allient humour et pédagogie, documentaires et récits personnels. Chacune d’entre elles associe journalistes, auteur·ices, scénaristes, dessinateur·ices, et est accompagnée d’un article qui vient approfondir la problématique abordée. Si la BD traite souvent le sujet sous l’angle de l’humour, l’article qui l’accompagne donne les principales clés de décryptage et les sources des sujets abordés.

Mâtin, quel journal ! regroupe une cinquantaine d’auteur·ices. Ses thématiques de prédilection sont l’actualité et les questions de société : écologie, sciences, politique, féminisme, éducation aux médias, culture…

Consultable sur Instagram, après ouverture d’un compte.

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