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Appartient au dossier : Berlin Alexanderplatz, portraits d’une ville

Berlin Alexanderplatz, portraits d’une ville #1 : Alfred Döblin

Portrait d’un homme et d’une ville à la dérive, le roman Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin paraît pour la première fois en Allemagne en 1929. Balises revient sur cet ouvrage majeur de la fin des années vingt, à l’occasion d’une rencontre que lui consacre la Bpi en juin 2022.

Photo en noir et blanc d'une foule et d'un camion de propagande sur l'Alexanderplatz avec, en superposition, une citation du roman d'Alfred Döblin : Rroum rroum fait le mouton à vapeur devant chez Aschinger sur l'Alex. Il fait un étage de haut et il enfonce les rails comme un rien dans le sol. Air glacé. Février. Les gens vont dans des manteaux. Qui a une fourrure la porte, qui n'en a pas n'en porte pas. Les femmes ont des bas fins et doivent geler, mais ça fait joli. Les clochards se terrent pour fuir le froid.
Citation : Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz, traduit par Olivier Le Lay, Gallimard, 2009 [1929]. Image : photographie de l’agence Rol, 1924, gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

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L’intrigue du roman d’Alfred Döblin (1878-1957) est contemporaine de sa première publication : le personnage principal, Franz Biberkopf, cherche ses marques dans la société berlinoise de la fin des années vingt, retombant peu à peu dans la criminalité qui l’avait déjà mené en prison.

La ville de Berlin occupe une place centrale. Le récit est entrecoupé de réclames publicitaires, documents administratifs, discours politiques et références religieuses, mêlant aussi envolées lyriques, descriptions prosaïques, monologues intérieurs et argot des bas-fonds. Le texte passe de l’un à l’autre, reproduisant la cacophonie de cette métropole vivante et monstrueuse découverte au gré des pérégrinations de Franz.

Entre traumatisme de la défaite de 1918, crise économique et affrontements politiques, le destin du héros croise celui d’une société qui court, elle aussi, à la catastrophe. Franz s’attire l’animosité de ses amis communistes lorsqu’il devient vendeur de journaux d’extrême droite – « Il n’a rien contre les Juifs, mais il est pour l’ordre ». Difficile, aujourd’hui, de ne pas voir dans ce roman une sombre prémonition.

Publié le 06/06/2022 - CC BY-SA 4.0

Pour aller plus loin

Berlin Alexanderplatz

Alfred Döblin
Gallimard, 2009

Publié pour la première fois en Allemagne en 1929, le roman d’Alfred Döblin bénéficie ici d’une nouvelle traduction par Olivier Le Lay. On y retrouve toute la richesse et l’inventivité de la langue qui, chez Döblin, traduit la cacophonie de la métropole aussi bien que le désarroi du personnage principal.

À la Bpi, niveau 3, 830″19″ DOBL 4 BE

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