Castelbajac, la vie en couleurs

Mode 

Jean-Charles de Castelbajac est avant tout un créateur de mode renommé pour son style pop et coloré, détournant les codes vestimentaires. Au cours de son enfance, il passe de longs moments dans l’atelier de confection de sa mère, explorant matières et textures, au milieu des chutes de tissus. Dès 1969, il lance sa première collection et, en 1979, sa marque. Le magazine Elle voit alors en lui un « Courrèges des années soixante-dix ». 

Son évolution dans le milieu est à l’image de sa carrière : foisonnante. Il collabore avec des marques telles que K-way, Swatch, Courrèges ou Benetton. Parmi ses créations les plus notables se trouvent les robes-tableaux peintes par Jean-Charles Blais, Robert Combas et Loulou Picasso, les robes graffitis inspirées par le travail de Basquiat, les manteaux doudounes ou cartes postales, le poncho à deux places, les pulls cartoon (dont la veste Snoopy). En 1997, il crée les chasubles des Journées mondiales de la jeunesse de Paris. À son image, ses vêtements constituent un pied de nez à la rigidité de l’uniforme et célèbrent le corps comme étendard d’un amour collectif et contagieux. 

Musique

Proche d’Elli Medeiros, Jacno et Malcom McLaren, Castelbajac vit et crée dans la musique. Il fréquente les Sex Pistols et la scène punk au moment de son émergence. Il passe ses nuits au Palace, où se produisent alors les musiciens les plus en vue. La musique est omniprésente dans son processus de création : « Chaque visage, geste ou paysage provoque une musique. Je suis toujours pulsé et propulsé par un rythme ou une mélodie, c’est l’essence même de mon inspiration. » Castelbajac est le couturier des Daft Punk, de Lady Gaga, ou encore de Beyoncé. 

Pour l’exposition au Centre Pompidou, il a invité le jeune musicien Julien Granel et a imaginé avec lui trois ateliers : la marelle sonore, la performance dansée et la partition graphique et sonore. L’installation devient ainsi un hymne à l’énergie et au mouvement vital des enfants, les incitant à danser, bouger et s’immiscer avec poésie dans le monde.

Couleurs

Les couleurs sont centrales dans l’art de Jean-Charles de Castelbajac. Les teintes primaires suscitent l’émotion et facilitent la compréhension des formes et des motifs. L’artiste aime les associer dans ses créations, où l’arc-en-ciel est souvent présent. Chaque couleur a pour lui une signification : le rouge symbolise l’amour, le bleu l’espérance, le jaune la création, le vert la nature. 

Castelbajac dit avoir eu très jeune le goût de ces couleurs vives en s’initiant au dessin dans le pensionnat où il a grandi. Les couleurs y étaient d’autant plus précieuses qu’elles étaient rares. Plus tard, il a introduit les teintes vives et pop dans l’univers de la mode, auprès de marques de luxe ou chez Benetton, dont il est le directeur artistique depuis 2018.

Symboles

Proche de Jean-Michel Basquiat et de Keith Haring, Jean-Charles de Castelbajac a été initié par eux à l’art du graffiti : un dessin rapide et symbolique effectué dans un lieu public. Ainsi en va-t-il des anges et oiseaux que Castelbajac dessine à la craie sur les murs de Paris et des villes qu’il traverse. Dans l’exposition, ils sont mêlés à d’autres symboles : nuages, étoiles… Empreints de poésie, ces dessins naïfs, accompagnés de quelques mots, parlent immédiatement à l’imaginaire. Jean-Charles de Castelbajac les entremêle sous formes de blasons et drapeaux qui font depuis toujours partie de son univers. 

De même, les totems présents dans l’exposition s’adressent à notre inconscient collectif. Tous ces signes forment un langage universel et une symbolique qui rassemble les individus. L’exposition permet d’ailleurs aux enfants de s’approprier les symboles en inventant des signes, et en les mettant en couleur sur une tablette. 

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