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Appartient au dossier : Climat • Paris 2015

Climat et utopie : Auroville, la cité idéale

La tenue de la COP21 à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, nous invite à penser les lieux de l’engagement écologique. Penseurs et artistes se sont projetés dans un monde meilleur, souvent en imaginant une cité idéale. De l’utopie de Thomas More aux villes nouvelles de Niemeyer ou de Le Corbusier, la ville cristallise les préoccupations de son temps – politique dès l’antiquité, égalitaire au 20e siècle, écologique aujourd’hui.
Alors, à quoi ressemblera la ville de demain ?

Le Matrimandir d'Auroville
The Matrimandir at Auroville, par Barry Pousman [CC BY 2.0] via Flickr, 2011

Au sud de l’Inde, au cœur de la forêt tropicale, il existe une cité idéale, où la liberté d’expérimenter de nouvelles manières de vivre en société est presque totale.

Auroville – littéralement la « ville de l’Aurore » – a été inaugurée le 28 février 1968, sous l’égide de l’Unesco et en présence du président de la République indienne et de représentants de 124 pays. Plus qu’institutionnelle, son origine est avant tout spirituelle. Car Auroville émane d’un rêve : celui du philosophe indépendantiste indien Sri Aurobindo et de sa compagne Mira Alfassa, plus connue sous le nom de « La Mère ». C’est elle qui eut la vision d’une ville universelle, sans religion, ni politique, ni nationalité, « qu’aucune nation ne pourrait revendiquer pour sa propriété exclusive, où tous les êtres humains de bonne volonté, sincères dans leurs aspirations, pourraient vivre librement comme citoyens du monde, en obéissant à une seule autorité, celle de la vérité suprême ».

Pour donner corps à son rêve, Mira Alfassa choisit une terre désertique située à quelques kilomètres de Pondichéry, qu’une poignée de fidèles a défrichée, plantée et cultivée. Au fil des ans, ces terres sont devenues une base d’expérimentation en matière d’intégration sociale, de reforestation, de préservation de l’eau, d’énergie solaire, de conservation des sols et d’agriculture organique.

Au centre de la ville, le Matrimandir – « temple de La Mère », en sanscrit – est un lieu de méditation aux murs de marbre blanc, éclairé par les rayons du soleil grâce à un système de miroirs installé sur le toit. Considéré comme l’âme du lieu, cette immense sphère dorée symbolise l’idéal d’un nouvel humanisme mystique et universel, qui veut servir de modèle aux futures générations. Un modèle écologique mais aussi humain, « un pont entre le passé et l’avenir » comme il est écrit dans sa charte constitutive.

Si la ville internationale d’Auroville se propose d’avoir un jour 50 000 habitants, elle n’en compte actuellement qu’un peu plus de 2 200, originaires d’une cinquantaine de pays différents. La présence de la France y est importante, la communauté francophone représentant environ 25% de la population locale.

Bien que la vision idéale qu’entretenait sa « Mère » semble aujourd’hui inachevée, Auroville reste un exemple singulier de laboratoire de la vie future, creuset nécessaire de la transformation des consciences et des idées.

Publié le 15/10/2015

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