Plaza
Yuichi Yokoyama
Éditions Matière, 2021
Chaque livre de Yuichi Yokoyama est un coup de poing dans le visage de la bande dessinée. Jardin est la plus belle des visites dans un espace infini, autant parc d’attractions, musée d’art contemporain que jardin baroque. Voyage n’existe que par la traversée d’un train du premier au dernier wagon par des protagonistes observant le paysage à travers les fenêtres. Quelle aventure !
Son dernier opus, Plaza est un des gestes les plus radicaux qu’on ait pu voir ces dernières années de la part d’un·e auteur·trice. Bien installé·e·s à l’écart, tel un oiseau perché sur un arbre, nous assistons, médusé·e·s, à un grand défilé, un carnaval gesticulant et ultra bruyant, particulièrement agressif avec son public. Les personnages, chars, structures défilent sur un tapis roulant, toujours sous le même angle. Détails, traits de vitesses, onomatopées géantes : les couches de dessins se superposent dans un vacarme assourdissant.
Plaza est éprouvant, menaçant, inconvenant. Pas d’histoire, pas de gag, pas de héros, rien de reconnaissable, rien à quoi se raccrocher. Plaza, c’est la harsh noise en bande dessinée. Plaza, c’est une fin de confinement hardcore : tout le monde fait la fête dans la rue et c’est violent. Deux-cent-quarante pages de dessins en action.
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