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Appartient au dossier : Dans la bulle des auteurs et autrices de BD

Dans la bulle de Sara del Giudice

Amoureuse d’illustration et de BD, Sara Del Guidice se forme à Milan puis à Angoulême. Dans Derrière le rideau, son premier album, elle retranscrit tout en finesse l’histoire et les émotions d’une jeune fille au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Reçue en mai à la Bpi dans le cadre des Jeudis de la BD, Sara del Giudice présente à Balises son univers à travers quelques-unes de ses influences.

J’ai beaucoup de chansons qui me trottent dans la tête au moment d’inventer une nouvelle histoire. Il y en a des françaises, des italiennes, des espagnoles… Il s’agit pour la plupart de vieilles chansons dont les chanteurs ne sont souvent plus vivants, comme Charles Trenet ou Fabrizio De André. L’ambiance d’une chanson peut être extraordinairement évocatrice et elle me permet de penser à la BD comme un genre proche du cinéma, qui prévoit généralement la présence de sons. 

Le cinéma est un autre art qui me fascine et qui m’influence beaucoup, aussi bien du point de vue du style mais aussi du contenu. Les comédies à l’italienne de Mario Monicelli, Dino Risi ou Ettore Scola, comme Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (1968), parlent souvent de la vie quotidienne de personnages pas toujours irréprochables, montrée de façon très ironique et non sans un certain arrière-goût amer. J’aime aussi beaucoup le cinéma français : Au revoir les enfants  (1987)  de Louis Malle est l’un de mes films préférés. 

Impossible ne pas citer au moins un livre et une bande dessinée qui m’ont particulièrement frappée, étant donné que la lecture constitue probablement mon activité favorite. La série d’Elena Ferrante L’Amie prodigieuse est sans aucun doute l’une des œuvres qui m’a le plus marquée parmi les lectures de ces dernières années. La relation pleine de nuances et de zones d’ombre entre les deux protagonistes en fait, à mon sens, un chef d’œuvre d’analyse de la psychologie, ce qui donne à ces personnages un caractère très vraisemblable. 

En bande dessinée, Non stancarti di andare, par Stefano Turconi et Teresa Radice (2017), est  une histoire extrêmement poignante sur le thème des migrants : comment devenir parents dans un  monde fort compliqué et continuer à se battre pour « ne jamais se lasser d’aller », comme le  titre l’indique ? 

Publié le 09/05/2022 - CC BY-SA 4.0

Pour aller plus loin

Derrière le rideau

Sara del Giudice
Dargaud, 2022

À la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël et sa petite soeur Émilie croquent la vie à pleines dents. Malheureusement, leur vie va basculer lorsque leur mère meurt et que leur père se remarie quelques mois plus tard avec Ophélie. Pour les deux petites filles, jamais cette bêtasse ne pourrait remplacer leur maman adorée ! Pourtant, à mesure que Yaël grandit, la dure réalité de la guerre et des lois raciales antisémites vont la rattraper. La jeune fille prend douloureusement conscience de son identité et de sa religion. (résumé de l’éditeur)

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