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Appartient au dossier : La Chine, sur la voie de la puissance

La Chine et les États-Unis : une bipolarisation émergente

Avec la chute de l’URSS en 1991, le duopole sino-américain se développe sur la scène internationale. Les relations entre les États-Unis et la Chine se restructurent, notamment autour des questions économiques et technologiques. La rencontre « Le monde post-Covid 19 : du siècle américain au siècle chinois ? », organisée en octobre 2020, dresse le bilan des relations géopolitiques entre la Chine et les États-Unis au cours du 21e siècle.

Au sortir de la Guerre froide, les États-Unis sont une superpuissance économique, militaire et politique. La Chine voit le pays à la fois comme un modèle et comme un rival. Les relations diplomatiques sino-américaines commencent à se développer dès les années quatre-vingt dix. Elles sont marquées par la confrontation, notamment en raison des tensions liées à la guerre au Kosovo et à la zone de Taïwan militarisée par les américains. Les États-Unis se questionnent alors sur la possibilité d’évolution du système communiste chinois vers la démocratie.

Au début des années deux-mille, la Chine est reléguée au rang de « concurrent stratégique ». Georges W. Bush et son gouvernement préconisent une politique de congagement. L’objectif est d’adopter une stratégie en fonction du comportement hostile ou amical de la Chine, soit d’endiguement, similaire à celle de la Guerre froide, soit d’engagement, comme prônée par Bill Clinton.

Des clivages naissants

« Avec le gouvernement de Barack Obama les hostilités bipartisanes débutent », explique Laurence Nardon, responsable du programme Amérique du Nord de l’Ifri. Elle cite les Accords de partenariats transpacifiques qui visent à intégrer les systèmes économiques des États de l’Amérique du Nord et du Sud, de l’Océanie et de l’Asie. Ce traité multilatéral de libre-échange signé en 2016, n’incluait pas la Chine.

Selon Alice Ekman, chercheuse à l’European Union Institute for Securities Studies, la Chine est une « puissance clivante ». Pour obtenir un soutien qui pèse au niveau multilatéral, elle élargit son cercle de pays alliés. Elle a pour projet de construire un modèle alternatif à celui des puissances occidentales, notamment via « les nouvelles routes de la soie » et la création de la banque asiatique pour le développement des infrastructures. Son approche est qualifiée de « comptable de la diplomatie », précise t-elle. 

À l’occasion de la crise de la Covid-19, des tensions diplomatiques apparaissent lorsque Xi JinPing explique que la Chine a été plus efficace pour gérer la pandémie que d’autres pays démocratiques. Il mentionne également des dons d’équipements technologiques au Kenya, au Pakistan et aux Philippines. C’est le début d’une nouvelle approche diplomatique qui consiste à défendre de manière « forte » la politique du pays lorsque celle-ci est critiquée sur la scène internationale, connue sous le nom de diplomatie du « loup combattant »

Publié le 20/09/2021 - CC BY-NC-SA 4.0

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