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Le financement participatif soutient la transition écologique

En 2020, le financement participatif dans le secteur de la transition énergétique a collecté plus de 100 millions d’euros. 192 initiatives dans les énergies renouvelables ont été financées grâce aux plateformes en ligne. Pour accompagner le forum écologie organisé à la Bpi en octobre 2021, Balises vous propose de revenir sur ce mode de financement récent et son impact aujourd’hui dans la transition écologique.

En France, les plateformes de financement participatif font leur apparition en 2014 dans le secteur des énergies renouvelables avec la mise en place du cadre réglementaire permettant de financer directement, en tant que particulier ou personne morale, des entreprises ou des projets. Actuellement, neuf plateformes sélectionnent des projets dans les secteurs du solaire, de l’éolien, de la biomasse… Ce sont en majorité des projets d’installations solaires sur toiture et au sol qui obtiennent le plus de financement.

La loi de transition écologique, votée en 2016, a facilité pour les entreprises porteuses de projets, le recours à la participation financière des collectivités et des particuliers, de manière directe ou par l’intermédiaire des professionnels du financement participatif. Afin de garantir la transparence des projets, le ministère de l’environnement a créé le label « Financement participatif pour la croissance verte ». Il s’adresse à tous les projets, avec un degré d’exigence en matière d’impact corrélé aux montants recherchés en financement participatif.

Dans ce cadre, l’association Financement participatif France (FPF) fait la promotion et défend les intérêts des acteurs de la finance participative. Le site met en relation les financeurs potentiels et les porteurs de projets en recherche de financement, qu’ils soient des entreprises, des associations ou des particuliers. La collecte des fonds se fait directement via les plateformes en ligne. Les motivations des investisseurs sont variées. Selon la nature du projet, elles peuvent aller de la démarche philanthropique à la recherche d’un intérêt financier. Mais si le projet est trop risqué, l’investisseur peut perdre l’intégralité ou une partie de l’argent investi ou prêté. Le financement participatif peut prendre la forme d’un don (avec et sans récompense), d’un prêt (sans intérêt, avec intérêt ou avec obligation) ou d’un investissement (en capital ou en redevance).

Projet en financement participatif de serre agricole photovoltaïque à Taillecavat en Gironde © Reden, avec l’aimable autorisation de Lendosphere

Un secteur d’avenir pour la finance participative

Durant la crise de la Covid-19, le financement participatif dans les énergies renouvelables n’a pas fléchi. Selon le baromètre Financement participatif France 2020, l’énergie solaire reste le secteur majoritairement financé avec 83 % des collectes. Le biogaz, les réseaux de chaleur et l’hydroélectricité sont en passe de devenir des investissements d’avenir. Le secteur de la mobilité durable émerge également dans le paysage des énergies renouvelables avec notamment un projet de bornes électriques pour les navires de passage au port du Havre.

Toutefois, les projets éoliens connaissent une baisse de 4 % des montants levés en 2020, qui s’explique notamment par la difficulté de tenir des réunions d’information durant la pandémie de Covid-19. En effet, ces financements participatifs s’accompagnent souvent d’une information sur le territoire, pour convaincre les riverains des projets de prendre part à leur financement en exposant les bénéfices attendus.

Deux mesures offrent au secteur de nouvelles opportunités. La loi Pacte 2019 (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), relève le plafond pour les réglementations des collectes, qui passent de 2,5 millions à 8 millions d’euros. L’harmonisation des règles européennes en matière de financement participatif qui entre en vigueur en novembre 2021 autorisera les plateformes à réaliser des collectes à l’étranger.  

Lendosphere, plateforme dédiée aux énergies renouvelables

Lancée en 2014, Lendosphere est la première plateforme de financement participatif dédiée à la transition énergétique. Son objectif est d’associer le plus grand nombre de citoyens au financement de la transition énergétique et à ses retombées. Elle possède une base de 20 000 investisseurs et a financé 285 projets, notamment dans le solaire, l’éolien, les unités de méthanisation et les réseaux de chaleur. « Notre cœur de métier, c’est d’analyser les projets, de les sélectionner, de les mettre en ligne et de les ouvrir au financement (en dette ou en capital) pour permettre aux investisseurs de placer une partie de leur épargne, avec un minimum de cinquante euros, sur le projet. », explique Laure Verhaeghe 

Le site effectue sa sélection sur la base de critères financiers, juridiques et techniques. Parmi ses porteurs de projets, la plateforme comptabilise des entreprises comme EDF Renouvelables, CNR, Valorem, InnoVent mais aussi Dalkia. Quant aux investisseurs, ils recherchent des projets porteurs de sens, à la fois attractifs en termes de taux d’intérêts et de durée, transparents et dans un secteur géographiquement proche. Outre une majorité de particuliers, les investisseurs sont aussi des personnes morales publiques ou privées (des collectivités territoriales, des entreprises, des fonds).

« Lendosphere a également accompagné le financement de campagnes de projets à l’international, notamment de parcs éoliens au Maroc et en Namibie et de centrales solaires au Bénin, aux Comores et au Sénégal », précise Laure Verhaeghe.

Publié le 27/09/2021 - CC BY-NC-SA 4.0

Baromètre du financement participatif des énergies renouvelables | GreenUnivers.com

GreenUnivers publie aujourd’hui la 5ème édition de son Baromètre du financement participatif des énergies renouvelables, réalisé en partenariat avec Finance Participative France. Son périmètre a été étendu pour prendre en compte les premiers projets d’autres secteurs de la transition énergétique comme l’efficacité énergétique ou la mobilité financés par les citoyens. En cinq ans, le montant […]

Le journal des énergies renouvelables | Ademe, 2019

Avec la parution du décret abolissant le monopole bancaire en 2014, les verrous réglementaires qui bridaient le financement participatif français ont sauté.
L’arrivée, deux ans plus tard, d’un bonus dédié dans les appels d’offres de la CRE a amplifié le mouvement. Aujourd’hui, une douzaine de plateformes permettent à de nouveaux acteurs (citoyens, collectivités) de financer des projets. Ainsi, 39 millions d’euros ont été collectés en 2018 dans le secteur des énergies renouvelables. Après cinq ans de mise en œuvre, quel bilan tirer de cet outil de plus en plus populaire ?

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