Guido Morselli
Payot & Rivages, 2022
La veille de ses quarante ans, le narrateur, ancien journaliste, se retire dans une grotte pour se suicider. Il se ravise et le lendemain, à sa sortie, il est mystérieusement seul. La grande ville de Chrysopolis, tous les hôtels, magasins, bases militaires et aéroports sont déserts. Après plusieurs jours d’errance, il se résigne à accepter l’évidence : l’humanité s’est évaporée. Dans cette nouvelle solitude, il soliloque longuement sur la fin de l’espèce humaine et tente de trouver des explications à cet étrange phénomène dans la littérature, la religion et la philosophie. Prisonnier d’un monde vidé de présence humaine, il se questionne sur la tâche qu’il devrait accomplir : est-il un élu ou un damné ?
Paru en Italie en 1977, ce roman posthume de Guido Morselli est considéré comme son testament littéraire. À travers la misanthropie du narrateur, on retrouve la solitude de son auteur, écrivain incompris qui n’a jamais été publié de son vivant et s’est suicidé peu après avoir terminé la rédaction de ce texte. Ce récit fantastique et métaphysique est aussi marquant par la modernité de son discours, à la fois lucide et ironique, sur la civilisation contemporaine, tournée vers la recherche du profit et l’exploitation des ressources naturelles. Une formidable fable écologiste, où l’on voit que la vie sur Terre se poursuit pour les animaux et la végétation, après l’extinction des nuisibles que sont les humain·es.
À la Bpi, niveau 3, 850″19″ MORS 4 DI
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