Un homme est mort
Étienne Davodeau, Kris
Futuropolis, 2006
Brest, 1950
La ville a été complètement rasée par les bombardements et il faut la reconstruire. Les ouvriers en charge de cette reconstruction vivent dans une grande pauvreté et n’obtiennent aucune augmentation. Ils se mettent en grève, suivis par les dockers et les traminots. Alors que René Vautier, militant C.G.T. et cinéaste, se rend sur place pour réaliser un film sur les événements à la demande du syndicat, une manifestation dérape. Les forces de l’ordre tirent sur les manifestants, faisant une vingtaine de blessés et un mort. Accompagné de P’tit Zef et Désiré, le camarade Vautier filme l’enterrement, les grévistes, les familles, les forces de l’ordre. Le film monté, ils partent tous les trois sur les routes le projeter pour montrer ce qui se passe à Brest. Le film étant muet, ils lisent pendant la projection le poème de Paul Eluard, Un homme est mort, poème politique écrit en 1944 en hommage à Gabriel Péri, militant communiste tué pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’histoire est réelle, c’est celle de René Vautier et du cinéma militant. C’est celle de la confrontation du cinéaste avec les militants et leurs souffrances, avec un public qu’il faut informer et convaincre. La grève de mars-avril 1950 en est le décor. Pour en savoir plus sur cette grève, l’album propose en fin d’ouvrage un article de l’historien Pierre Le Goïc, illustré par des documents d’archives. Un texte sur la genèse du livre, par Kris, rend compte de l’énorme travail de recherche effectué et de la difficulté de rendre compte d’un événement lorsqu’il reste des acteurs et des témoins à ne pas trahir.
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