Le puits de solitude
Marguerite Radclyffe Hall
Gallimard, 2005
“Reconnaissez-nous, oh Dieu, devant le monde entier ! Concédez-nous, à nous aussi, le droit à l’existence !”
Ces deux phrases, les dernières du Puits de solitude, sont le cri de Stephen Gordon, héroïne du livre. Celle-ci découvre dès son jeune âge son penchant pour les femmes, mais fait face tout au long de sa vie à une succession de déceptions amoureuses. Si le roman de Marguerite Radclyffe Hall ne présente pas d’issue heureuse pour ses personnages – il faudra attendre pour cela Carol de Patricia Highsmith, en 1952 -, et bien qu’il n’évoque leurs relations physiques qu’avec une très grande pudeur, le Puits de solitude fait figure de pionnier dans la représentation des amours lesbiennes. Il met surtout en scène une héroïne forte, qui assume son homosexualité et ses choix, à l’image de l’auteure Radclyffe Hall, qui vécut trente ans durant avec la sculptrice Una Troubridge, et qui était connue dans les cercles littéraires au début du siècle dernier pour sa façon de s’approprier une garde-robe masculine.
En dépit du soutien de Virginia Woolf, Vita Sackville-West et E.M. Forster, Le Puits de solitude fut interdit au Royaume-Uni suite à une violente campagne de dénigrement. Cela ne l’empêche pas de se vendre à un million d’exemplaires aux Etats-Unis entre 1916 et 1943, date de la mort de l’auteure.
A la Bpi, niveau 3, 820″19″ HALL 4 WE
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