Appartient au dossier : Par Effractions, le podcast littéraire de la Bpi
Par Effractions #8 – Anthony Passeron
Dans cet épisode du podcast littéraire « Par Effractions », Lauren Malka rencontre Anthony Passeron dans les nouveaux locaux de la Bpi, dans le 12e arrondissement de Paris. L’écrivain sera invité au Festival Effractions en février 2026.
Né dans un village de l’arrière-pays niçois, ancien enseignant, Anthony Passeron publie son premier roman, Les Enfants endormis, en 2022. Dans son deuxième livre, Jacky, paru chez Grasset en août 2025, il explore la relation entre un père et ses fils en suivant l’histoire et l’évolution des jeux vidéo. Il questionne aussi le déclassement social et la transmission.
Dans les rayonnages de la bibliothèque, en compagnie de Lauren Malka, l’auteur à la recherche de trois ouvrages qui résonnent avec son œuvre ou qui l’ont marqué : J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce, Une saison ardente de Richard Ford et Deux ou trois choses dont je suis sûre de Dorothy Allison.
« Par Effractions », le podcast littéraire de la Bibliothèque publique d’information, proposé par Balises, fait entendre les murmures des milliers de livres peuplant la bibliothèque !
Entrez par effraction dans la bibliothèque en compagnie d’un auteur ou d’une autrice programmé·e au Festival Effractions, le festival de littérature du réel de la Bpi. Découvrez les ouvrages qui l’inspirent, son rapport intime aux bibliothèques, aux livres, à l’écriture.
Présentation et réalisation : Lauren Malka
Musique originale : David Federmann
Pilotage et coordination Bpi : Hélène Becquembois et Samuel Belaud
Enregistré à la Bpi, bâtiment Le Lumière, le 11 septembre 2025.
Publié le 13/10/2025 - CC BY-SA 4.0
La sélection d'Anthony Passeron
J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne, in Théâtre complet IV
Jean-Luc Lagarce
Les Solitaires intempestifs, 2010
Cinq femmes et un jeune homme‚ revenu de tout‚ revenu de ses guerres et de ses batailles‚ enfin rentré à la maison‚ posé là‚ dans la maison‚ maintenant‚ épuisé par la route et la vie‚ endormi paisiblement ou mourant‚ rien d’autre‚ revenu à son point de départ pour y mourir. Elles l’attendaient‚ longtemps déjà‚ des années‚ toujours la même histoire‚ et jamais elles ne pensaient le revoir vivant‚ elles se désespéraient de jamais avoir de nouvelles de lui‚ aucune lettre‚ cartes postales pas plus‚ Jamais aucun signe qui puisse rassurer ou définitivement faire renoncer à l’attente.
Aujourd’hui‚ est-ce qu’enfin elles vont obtenir quelques paroles‚ la vie qu’elles rêvèrent‚ avoir la vérité ?
On lutte une fois encore‚ la dernière‚ à se partager les dépouilles de l’amour, on s’arrache la tendresse exclusive. On voudrait bien savoir. [Présentation de l’auteur]
À la Bpi, 840″19″ LAGA.J 1 vol. 4
Une saison ardente
Richard Ford
Éditions de l'Olivier, 1991
C’est l’été 1960, des incendies ravagent le Montana. Les jeunes gens ont du mal à dormir. Un de ceux-là, le narrateur, cherche ce qui, loin de le consoler, ne lui apportera qu’une sagesse amère : la lucidité.
À la Bpi, 821 FORD 4 WI
Deux ou trois choses dont je suis sûre
Dorothy Allison
Éditions Cambourakis, 2024
L’autrice évoque son enfance marquée par un climat de violence en Caroline du Sud, mais surtout les femmes qui l’ont entourée et guidée dans son parcours, elle qui est la première de sa famille à intégrer l’université. Le récit est illustré de photos de famille. © Électre 2024
À la Bpi, 821 ALLI 4 TW
Découvrez l'œuvre d'Anthony Passeron
Les Enfants endormis
Anthony Passeron
Globe, 2022
Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, l’auteur interroge le passé de sa famille, dans l’arrière-pays niçois, depuis l’ascension sociale de ses grands-parents bouchers pendant les Trente glorieuses jusqu’à l’apparition du sida et la lutte contre la maladie dans les hôpitaux. Un récit de filiation mêlant enquête sociologique et histoire intime. Prix Première plume 2022. Premier roman. © Électre 2022
À la Bpi, 840″20″ PASS 4 EN
Jacky
Anthony Passeron
Grasset, 2025
« Mon père a disparu en l’espace de trois consoles de jeux »
Au tournant des années 1980 et 1990, Anthony et son frère jumeau grandissent entourés d’une famille paternelle soudée, dans une vallée enclavée de l’arrière-pays niçois. Entre des grands-parents aimants, une cousine atteinte d’une maladie mystérieuse et un jeune oncle plein d’entrain, ils tuent l’ennui grâce aux jeux vidéo – une passion nouvelle, transmise par leur père : Jacky. De Space Invaders à Zelda, de Nintendo à Sega, la conscience du monde dans lequel le narrateur et son frère évoluent s’aiguise avec les capacités techniques de ces étranges machines. Elles vont peu à peu s’imposer comme un refuge face aux injonctions qui pèsent sur eux, à l’ennui d’un quotidien sans horizon et aux drames qui frapperont bientôt leurs proches. Jusqu’au départ brutal de leur père.
Anthony Passeron plonge les lecteur·rices dans une époque révolue : celle de l’insouciance de la fin du 20e siècle, avec son horizon de prospérité et d’innovations technologiques. Mêlant son histoire personnelle à celle des grands inventeurs de jeux vidéo, il lance un cri d’amour au père, malgré la blessure inguérissable de l’abandon. Ce roman d’apprentissage en trois consoles, de la tendresse de l’enfance aux désillusions de l’adolescence, a le charme et la puissance d’une chronique sociale douce-amère : « J’aurais voulu qu’on se demande enfin quelle malédiction, quelle pluie de mépris, de bêtise et de brutalité tombait depuis des décennies, des siècles peut-être, dans cette vallée que certains n’avaient d’autre choix que de fuir. » [Résumé de l’éditeur]
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