Santé publique France, le ministère des Solidarités et de la Santé et les agences régionales de santé (ARS) se sont retrouvés en première ligne. Ils ont dû rapidement identifier les personnes contaminées et mesurer l’étendue du problème. Des dispositifs de recueil et de traitement d’informations existaient mais il a fallu les adapter à la masse de données Covid-19 et réduire les délais de traitements. Les données proviennent des hôpitaux, des urgences, de SOS médecins, des laboratoires de villes… Chaque étape de gestion de la crise, en introduisant un nouvel acteur, un nouveau dispositif sanitaire ou un affinage des cas pris en compte, vient bousculer les processus mis en place. ETALAB, l’administration publique en charge de la politique d’ouverture des données travaille en collaboration avec les organismes de santé en documentant les données, en vérifiant leur qualité et en automatisant la publication des données pour favoriser leur réutilisation. L’INSEE vient compléter ces informations en diffusant chaque semaine le nombre de décès par jour, par région et département. Plus de soixante jeux de données ont été ouverts pour informer ou orienter la réponse à la situation engendrée par la crise sanitaire. Près de la moitié des jeux de données relatifs au Covid-19 sont sanitaires.
Les autres données collectées concernent l’économie, la recherche et la vie pratique. Les données économiques émanent principalement de l’URSSAF, de la Cour des comptes, du service d’information du Gouvernement, de la direction générale des Entreprises. Elles permettent d’informer sur les aides accordées aux entreprises et aux salariés par l’État. Les données liées à la recherche sur le virus sont gérées par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Certaines collectivités territoriales contribuent également à l’information en partageant les données liées à leurs mesures de politique publique ou relatives au confinement.
Ces données permettent de construire des tableaux de bord officiels :
Certains sites ont développé des services à partir de ces données. Voici quelques exemples d’applications qui font référence :
- le site Covid tracker de Guillaume Rozier ;
- l’outil Covidliste qui permet d’être contacté dès qu’un rendez-vous de vaccination se libère ;
- la plateforme briserlachaine.org qui permet de contacter les personnes croisées pendant la période contagieuse en quelques minutes et sans collecte de données personnelles.
Le site data.gouv.org recense plus de 200 utilisations de ces données liées à la Covid-19. Ces données mises en forme apportent de précieuses informations sur le suivi de l’épidémie et sur l’effet des mesures prises. Cependant, elles sont aussi sujettes à des interprétations erronées si les commentaires qui les nuancent ne sont pas pris en compte (écart de chiffres dus au mode de collecte, au changement d’indicateurs, compréhension des indicateurs retenus…). De plus, les chiffres produits au jour le jour masquent les tendances. Guillaume Rozier a créé un blog pour accompagner ces données. Des sites de fact checking comme Les Décodeurs du Monde ou Checknews de Libération peuvent également aider à détecter les affirmations hâtives sur le sujet.
Pour aller plus loin
Les jeux de données relatifs au COVID-19 en France référencés sur data.gouv.fr
Les champs signalés avec une étoile (*) sont obligatoires