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Quelles forêts pour demain ?

La croissance de la superficie des forêts en France est une bonne nouvelle pour l’environnement. Pourtant cet écosystème qui préserve la biodiversité et contribue à la captation du CO2 est menacé. Identifier les causes pour agir efficacement, c’est aussi l’objet des débats du forum « Environnement : que faire pour demain ? » organisé par la Bpi en octobre 2021.

Jeune pousse dans la forêtforêt
Miroslav Škopek [CC0] via Pexels

L’écosystème des forêts

Première forêt feuillue d’Europe, la forêt française a doublé de surface depuis 1850 et occupe environ 16,9 millions d’hectares, soit plus du quart de notre territoire. Cette progression annuelle se poursuit à hauteur d’environ 90 000 hectares par an, selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).

À l’heure de la lutte contre le changement climatique, la préservation des forêts et leur expansion s’imposent comme une priorité. En effet, en absorbant et en stockant le carbone dans les racines, le tronc et les branches par la photosynthèse, la forêt française capte près du quart de nos émissions annuelles de gaz à effet de serre.

Une biodiversité menacée

Bien que la forêt soit au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique, sa biodiversité est menacée. Les épisodes de canicule et de sécheresse à répétition, combinés aux attaques d’insectes ou de maladies, fragilisent considérablement les arbres. Par ailleurs, de nombreuses associations écologistes, dont SOS forêts, dénoncent les pratiques industrielles et commerciales qui visent à remplacer les énergies fossiles par des arbres transformés en granulés à brûler. Des conversions de centrales thermiques vers la biomasse, comme celle de Drax (Royaume-Uni) qui nécessite 13 millions de tonnes de bois par an pour fonctionner, créeraient une demande exponentielle de bois énergie. La sylviculture industrielle transforme des forêts de feuillus diversifiées en monocultures résineuses. Un collectif d’une quarantaine de chercheurs alerte, dans une tribune du Monde publiée en septembre 2020, sur les effets délétères de l’homogénéisation des forêts. « Et si nous misions sur la diversité des peuplements comme assurance ? Un consensus émerge depuis quelques années sur le fait que les forêts plus riches en espèces d’arbres sont plus résilientes aux aléas climatiques », interpellent-ils. 

bois coupés en forêt
Hurzor Linicha, CC BY-NC-ND 2.0, Flickr

Une forêt durable

C’est dans cet esprit que l’Office national des forêts (ONF) a développé un concept de « forêt mosaïque » qui repose sur l’aménagement de zones de renouvellement aux côtés des arbres adultes. Ces zones sont composées d’espèces régénérées naturellement et de plantations variées adaptées au changement climatique attendu. Elles sont actuellement testées dans des « îlots d’avenir ».

Pour enrayer l’industrialisation des activités forestières, des associations écologiques, dont Canopée, militent pour un meilleur encadrement juridique des coupes rases qui détruisent des hectares de bois et mettent le sol à nu, compromettant la biodiversité. Actuellement, la coupe rase est limitée à la parcelle quelle que soit sa dimension et reste compatible avec le label « gestion durable ». Les propriétaires sont uniquement tenus de reboiser dans les cinq ans. 

Reste que pour concevoir la forêt de demain, une approche locale et pluridisciplinaire est nécessaire pour affiner les scénarios des effets du changement climatique.

Vers plus de forêts urbaines ? 

La micro-forêt urbaine est un concept récent devenu populaire, élaboré par le botaniste japonais Akira Miyawaki qui promet une forêt miniature en dix fois moins de temps qu’il n’en faut naturellement, par la diversité et la densification des plants. Ces écosystèmes forestiers constituent des îlots de fraîcheur et de biodiversité dans la ville avec peu d’entretien. Ils verdissent les villes mais peu d’études attestent de leurs vertus. La vitalité des plantations est remise en question par une étude parue dans Landscape Ecol Eng 7 (2011), qui fait état d’une forte mortalité des plants. Leur biodiversité est essentiellement végétale avec des effets moindres sur la faune. Ce concept relèverait-il plus du marketing que de l’écologie ? 

Publié le 27/09/2021 - CC BY-SA 4.0

Pour aller plus loin

Planter les forêts de demain, un défi face au réchauffement climatique ? │ ONF (Office national des forêts), 2020

L’été dernier l’a confirmé : le changement climatique et les insectes ravageurs ont des impacts dévastateurs sur les forêts françaises. Face à ce nouveau contexte, l’ONF et ses partenaires mènent des recherches. Explications.

SOS forêt France - La forêt est notre avenir

Le collectif SOS Forêt France s’engage pour contribuer à élaborer et à faire adopter une autre vision de la gestion forestière et de la filière Bois qui optimise les apports sociaux, écologiques et économiques des forêts à court et long terme, pour le bien de tous, aujourd’hui et demain.

FranceRelance : le renouvellement des forêts françaises │Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation

La forêt, puits de carbone, est au cœur de la stratégie nationale bas carbone pour respecter les engagements de neutralité de la France à horizon 2050. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation présente les mesures et les investissements pour la forêt.

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