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Appartient au dossier : Le cabinet de curiosités d’hier à aujourd’hui

Regain d’intérêt pour les cabinets de curiosités depuis les années quatre-vingt

Depuis les années 1980, le cabinet de curiosités suscite une vogue chez les artistes, collectionneurs et acteurs publics de l’art. Comment l’expliquer ? Une réaction aux avant-gardes artistiques du début du 20e siècle ? Le retour à un paradis perdu mêlant art et nature ? Une influence croissante des collectionneurs à l’heure de la mondialisation ?  Notre sélection de documents.

Scénographie d’expositions, de collections

À la faveur de plusieurs expositions, en particulier « Wunderkammer » à la Biennale de Venise en 1986 et « Magiciens de la Terre » à Paris en 1989, le monde de l’art contemporain redécouvre l’univers des cabinets de curiosités. Un intérêt toujours vivace aujourd’hui qui influence les scénographies d’exposition, de musée ou collections privées et inspire les artistes.

Assemblage
Adalgisa Lugli, Adam Biro, 2000

Historienne de l’art, Adalgisa Lugli a organisé en 1986 l’exposition « Wunderkammer / Chambre des merveilles » à la 42e Biennale de Venise. Pour la première fois étaient retracés les liens entre les collections de curiosités du 16e siècle, le surréalisme et les avant-gardes des années soixante-dix. Commandé suite à l’exposition vénitienne, cet ouvrage traite de l’assemblage, pratique artistique « capable d’inventer de nouvelles connexions au-delà du visible, de faire sentir une harmonie oubliée ou trop lointainement enfouie pour être perçue immédiatement » (préface Florian Rodari).

À la Bpi, niveau 3, 704-8 LUG


L’Art au large
Jean-Hubert Martin, Flammarion, 2012

Conservateur de musée, commissaire d’exposition, Jean-Hubert Martin est célèbre pour son exposition « Magiciens de la terre » qui a réuni en 1989 à Paris des artistes vivants issus de tous les continents. À partir de cette expérience, il développe l’idée d’un nouveau modèle de musée. Celui-ci, à l’image des cabinets de curiosités d’autrefois, se caractérise par le souci d’articuler les arts aux sciences, les arts occidentaux aux arts non-occidentaux et de mêler les œuvres du passé et celles d’aujourd’hui. Cet ouvrage réunit des textes de natures diverses : introductions et essais de catalogues d’exposition, articles de revues, contributions à des colloques, ainsi que l’ensemble de ses journaux de voyages inédits, préludes sur le terrain à l’exposition « Magiciens de la terre ». À signaler le dernier chapitre « Cabinet de curiosités, musée d’artiste, double image et décloisonnement ».

À la Bpi, niveau 3, 704-8 MAR

Le Château d’Oiron et son cabinet de curiosités
Jean-Hubert Martin, Jean Guillaume, Frédéric Didier, Ed. du Patrimoine, Monum, 2000

Le château d’Oiron est célèbre pour sa galerie de peintures Renaissance dans le style de l’école de Fontainebleau et son décor du 17e siècle. J.-H. Martin y a élaboré et mis en place en 1993 une collection d’art contemporain « Curiosités et merveilles » regroupant les œuvres de Sol Le Witt, Ettl, Spoerri, Rutault, Boltanski… La collection est constituée sur le modèle du cabinet de curiosités car c’est la forme que prenait à la Renaissance l’activité de collectionneur. Sa vocation encyclopédique, qui trouve de nombreuses résonances avec l’art actuel, se réfère donc délibérément à l’histoire telle qu’elle peut être interprétée par les créateurs d’aujourd’hui.

À la Bpi, niveau 3   7.3(445.6) OIR

Le Cabinet des merveilles : éternuement de corneilles, pieds d’huître et œufs de léopard
Exposition, Aix-en-Provence, Silvana Ed., 2008

Un cabinet de curiosité contemporain sur le thème du bestiaire présentant des œuvres du Museon Arlaten avec des créations contemporaines de la Collection Lambert d’Avignon.

À la Bpi, niveau 3, 7.4 CAB

Mémoires du futur : la collection Olbricht
Exposition, Paris, la Maison rouge, Fage éd., 2011

La collection du médecin allemand Thomas Olbricht ravive la tradition du cabinet de curiosités. Il développe une collection composée d’objets d’art ancien d’une grande rareté et des œuvres contemporaines autour de rapprochements thématiques.

À la Bpi, niveau 3, 7.4 OLBR

Théâtre du monde : la collection David Walsh
Exposition, Paris, La Maison rouge, Fage éd., 2013

Jean-Hubert Martin, commissaire de l’exposition a puisé dans la collection personnelle de David Walsh (collectionneur australien, mécène, mathématicien, viticulteur…), en même temps que dans la collection du Tasmanian Museum and Art Gallery (TMAG). Il met en regard des objets a priori « hétérogènes » (pièces extra-occidentales, éléments de cabinet de curiosités, des antiquités, de l’art ancien et des oeuvres d’artistes contemporains), en remettant en question les conventions muséologiques usuelles.

À la Bpi, niveau 3, 7.4 TH

Hey ! modern art & pop culture :  I et II
Exposition, Paris, Halle Saint-Pierre, 2011-2013, Ankama, 2011-2013

Conçues par les animateurs de la revue Hey ! Modern qui défend un art populaire de la marge, de l’art brut au graffiti, de la bande dessinée au tatouage, ces expositions ont été présentées à la façon d’un cabinet de curiosités d’aujourd’hui.

À la Bpi, niveau 3, 704-89 HEY

Source d’inspiration chez les artistes

Ce regain d’intérêt se retrouve aussi dans l’art d’aujourd’hui. Le cabinet de curiosités d’antan est relu à partir de problématiques artistiques actuelles : statut de l’oeuvre d’art, questionnement sur le musée et la collection, liens entre art et science…


Mark Dion : the Natural History of the Museum
Exposition, Carré d’art-Musée d’art contemporain de Nîmes, 2007, Archibooks, 2007 

Né en 1961, Mark Dion est un artiste américain qui réalise des installations à la façon d’un archéologue, d’un explorateur ou d’un entomologiste. Son travail, nourri de l’esthétique des cabinets de curiosités et de l’histoire des musées, interroge la fonction de la collection dans la constitution des savoirs et porte sur l’idée de nature.

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ DION 2

Merveilleux : d’après nature
Exposition, Manderen, Château de Malbrouck, 2007, Fage éd., 2007

Le merveilleux y est évoqué par des œuvres anciennes qui dialoguent avec des commandes et des œuvres contemporaines.

À la Bpi, niveau 3, 7.150 MER

Hubert Duprat Theatrum : guide imaginaire des collections
Exposition, Digne, Réserve géologique de Haute-Provence, 2002, Réunion des musées nationaux, 2002.

« C’était le début de l’été et notre hôte nous avait reçus en bras de chemise. Il n’ignorait rien du but de notre voyage, et nous ne lui cachâmes point notre impatience. La renommée de ses collections d’art et de merveilles parvenues jusqu’à nous, nous n’avions eu de cesse qu’il nous accordât la visite«  ». C’est un guide imaginaire – rédigé par Christian Besson – qui nous fait découvrir le travail d’Hubert Duprat. Celui-ci s’intéresse à la variété du monde à partir de différents matériaux issus des trois règnes, végétal, minéral et animal.

À la Bpi, niveau 3, 70″19″ DUPR 2

Wunderkammer : a Century of Curiosities
Museum of Modern Art, MOMA, New York

Exposition virtuelle consacrée aux curiosités dans l’art moderne et contemporain à travers les œuvres, entre autres, de Hans Bellmer, Peter Blake, Louise Bourgeois, Max Ernst, et Damien Hirst. En anglais.

Essais et articles 

« Cabinets de curiosités : qu’est-ce qui s’y cache ? », Art Press, 1990, n° 190, avril, pp. 38-49.
Entretien de Jean-Hubert Martin avec Catherine Millet à l’occasion de la réouverture du Château d’Oiron.
À la Bpi, niveau 3, 7(0) ART 30

Cabinets de curiosités
Etc Montréal, 2009, n°86
Dossier sur l’attrait des cabinets de curiosité dans les dispositifs d’exposition de l’art contemporain.  

Modernité du cabinet de curiosités
Christine Davenne, L’Harmattan, 2004

Essai sur le regain d’intérêt pour le cabinet de curiosités aujourd’hui à travers l’histoire du collectionnisme de Verrès à Duchamp.

À la Bpi, niveau 3, 7.4 DAV 

Publié le 05/03/2014

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