Portrait

Simon Wiesenthal

Histoire

« Quand l’histoire fait un retour sur le passé, je veux que les gens sachent que les nazis n’ont pas pu tuer des millions de personnes, et puis s’en tirer comme cela » écrit Simon Wiesenthal, qui a traqué les criminels de guerre toute sa vie.

Simon Wiesenthal est né le 31 décembre 1908 en Ukraine. En 1932, il ouvre un cabinet d’architecte à Lvov. Suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, sa famille est décimée et lui-même est interné successivement dans 12 camps (Belzec, Plazo, Buchenvald, Mathausen…). C’est à Mathausen, lors de la libération du camp, qu’il offre ses services aux américains dans la recherche des criminels nazis. Il a, alors, rédigé une liste de 91 noms de tortionnaires. Il ne cessera plus de traquer les criminels de guerre, mais aussi de réunir documents, archives et témoignages sur la Shoah.

Capture d’Eichmann

En 1947, Simon Wiesenthal ouvre avec 30 volontaires le Centre historique de documentation juive à Linz (Autriche) en vue de futurs procès. Mais la Guerre froide survient et son bureau ferme en 1954. En 1953, il apprend que Eichmann se trouve en Argentine. Il transmet l’information à l’Etat d’Israël via l’ambassade israélienne à Vienne et en 1954 en informe Nahum Goldmann, mais le FBI avait reçu l’information selon laquelle Eichmann était à Damas, en Syrie.

Dossier Anne Franck

Encouragé par la capture d’Eichmann, Wiesenthal réouvre le Centre de documentation juive, cette fois à Vienne, et concentre ses efforts exclusivement vers la chasse aux criminels de guerre. Un de ses principaux dossiers prioritaires est Karl Silberbauer, l’officier de la Gestapo qui avait arrêté Anne Franck, la jeune Allemande âgée de 14 ans assassinée par les Nazis après s’être cachée dans un grenier à Amsterdam pendant deux ans. Les propagandistes néerlandais néo-nazis avaient réussi à jeter le discrédit sur l’authenticité du fameux journal d’Anne Frank jusqu’à ce que Wiesenthal localise Silberbauer, alors inspecteur de police en Autriche, en 1963.
«Oui, j’ai arrêté Anne Franck », avoue Silberbauer, une fois confronté.

Seize officiers SS jugés à Stuttgart

En octobre 1966, seize officiers SS, dont neuf avaient été repérés par Wiesenthal, sont jugés à Stuttgart (Allemagne de l’Ouest), pour leur participation dans l’extermination des Juifs de Lvov. Bien placé sur la liste des individus les plus recherchés : Franz Stangl, le commandant des camps de concentration de Treblinka et Sobibor en Pologne. Après trois ans du travail patient et secret mené par Wiesenthal, Stangl est localisé au Brésil et extradé vers l’Allemagne de l’Ouest où il est emprisonné en 1967. Il est condamné à la prison à vie et meurt en prison.

Publié le 30/05/2014 - CC BY-SA 4.0

Pour aller plus loin

Simon Wiesenthal : l'homme qui refusait d'oublier

Tom Segev
L. Levi, 2010

Cette biographie permet de raconter la quête de S. Wiesenthal, soucieux de traquer les criminels nazis.

À la Bpi, niveau 2, 930.748 SEG

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