En chiffres

De 0 à 147 dollars : le prix du baril de pétrole

Les pays du Moyen-Orient détiennent près de la moitié des stocks prouvés de pétrole, dont leur économie dépend largement. Ils sont donc particulièrement sensibles aux variations du prix du baril. Celui-ci a atteint un sommet en 2008 avec un baril à 147 dollars, prix qui s’est maintenu plusieurs années autour de 100 dollars. Pendant la première crise du COVID, en avril 2020, le prix est descendu jusqu’à 13 dollars et se situe aujourd’hui autour de 40 dollars.
À l’occasion de la rencontre « Le Golfe : nouveau centre du Moyen-Orient ? », Balises vous propose de faire le point sur ces variations.

Barils de petrole vide, empilés
Photo de Waldemar Brandt sur Unsplash

Le prix du baril (environ 159 litres) dépend des quantités qui sont mises en vente par les pays exportateurs de pétrole réunis au sein de l’OPEP, parmi lesquels de nombreux pays du Moyen-Orient mais aussi des pays d’Afrique et le Venezuela. Si la demande est forte, ce qui a été le cas dans les années deux mille avec l’essor de la demande chinoise, les prix augmentent. Ils atteignent alors de tels records que cela incite les pays importateurs à rechercher d’autres moyens de se procurer des hydrocarbures ou à développer d’autres sources d’énergie. Quand le prix du baril est élevé, le pétrole offshore ou le pétrole de schiste, couteux à extraire, deviennent rentables. La flambée des prix pousse également certains pays sans ressources en hydrocarbures à développer des énergies renouvelables.

Début 2020, l’Arabie saoudite souhaite réduire la production pour faire face à la baisse de la demande chinoise à cause de la pandémie de Covid-19 : une production moins importante aurait permis de stabiliser les prix à un niveau relativement élevé. La Russie (membre de l’OPEP+, cercle élargi de l’OPEP), de son côté, veut maintenir une production élevée pour concurrencer le développement du pétrole de schiste aux États-Unis : en faisant ainsi baisser les prix, le pétrole de schiste devenait moins rentable. Ce désaccord empêche une réduction de la production, peu de temps avant que la pandémie mondiale de Covid-19 ne ralentisse fortement l’activité économique de nombreux États. Production élevée et demande faible ont précipité les prix à des niveaux très bas : le baril est même passé en-dessous de zéro le 20 avril 2020. D’importants volumes de pétrole sont encore disponibles fin 2020 mais ne trouvent pas preneurs, d’où des prix encore très bas. Le ralentissement de l’économie mondiale qui va accompagner durablement la crise du Covid-19, le souci écologique et le développement de nouvelles sources d’énergie maintiendront probablement le prix du baril de pétrole à environ 40 dollars dans un avenir proche, selon Les Échos.

Publié le 23/11/2020 - CC BY-NC-SA 4.0

Sélection de références

Politique étrangère 2020/1 (Printemps)

La revue Politique étrangère de l’Institut français des relations internationales propose dans ce numéro (« Le Golfe : nouveau centre du Moyen-Orient ? ») un aperçu globale de la situation géopolitique, économique et sociale du Moyen-Orient, traversé par de nombreux bouleversements.

Le Pétrole, quel avenir ? : analyse géopolitique et économique

Philippe Copinschi
De Boeck, 2010

Cet ouvrage propose une analyse de la situation mondiale alors que le pétrole devient de plus en plus rare. L’ouvrage présente deux alternatives : celle du laissez-faire, porteur de conflits pour le contrôle de cette ressource, et celle d’une politique volontariste pour sortir de l’ère pétrolière.

À la Bpi, niveau 3, 339.524 COP

Le Golfe, nouveau centre du Moyen-Orient ? | Bpi (2020)

À L’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, le Golfe arabo-persique n’est pas seulement un lieu hautement symbolique, dont les rives abritaient à l’époque sumérienne les villes antiques d’Uruk et d’Ur, et qui a nourri l’imaginaire des écrivains et des artistes. C’est aussi un endroit stratégique par excellence, une frontière maritime jalousement gardée et une grande scène de conflits séculaires. Depuis 15 ans, le Golfe concentre les tensions géopolitiques propres à toute la région moyen-orientale. Liées aux questions énergétiques et religieuses, celles-ci se traduisent régulièrement en projections des forces sur le terrain. Nous les évoquerons notamment à-travers l’analyse des stratégies régionales de l’Iran et de la politique étrangère des Emirats arabes unis.

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