Chronologie

De la perestroïka à l’éclatement du bloc de l’Est

Au début des années quatre-vingt, l’URSS doit composer avec l’émergence de nouvelles puissances économiques, un retard économique et technologique et une image archaïque. Mikhaïl Gorbatchev apporte le changement mais signe aussi la fin d’un monde. Balises vous propose quelques repères pour éclairer la rencontre « Trente ans après la chute de l’URSS : l’espace postsoviétique revisité ».

1985 : la reconstruction

Rencontre entre le président Ronald Reagan et Mikhail Gorbachev au au premier Sommet de Genève, Wikipédia CC0

Mikhaïl Gorbatchev arrive à la tête de l’URSS. Tout en suivant la doctrine communiste, il lance de vastes réformes politiques et économiques (perestroïka qui signifie « la reconstruction »), visant à restructurer le système soviétique. Plus concrètement, il octroie plus d’autonomie aux entreprises, favorise partiellement la propriété privée et s’oppose à la course aux armements qu’il juge trop coûteuse pour l’URSS. Le pays se tourne vers une économie plus libérale et une politique internationale d’ouverture, notamment vis-à-vis de l’Europe. Il rencontre Ronald Reagan et favorise ainsi la reprise du dialogue diplomatique.


1986 : la montée de la contestation

Timbre russe, propagande pour la Petestroïka et la glasnost
« La cause de la révolution d’Octobre se poursuit avec la perestroïka. Accélération (Ouskoreniye), Démocratisation (Demokratizatsiya), Transparence (Glasnost) ». USSR Post, Public domain, via Wikimedia Commons

La perestroïka est étayée par la glasnost (la « transparence ») qui abolit la censure et accorde la liberté d’expression aux dissidents, comme Andreï Sakharov. La restructuration économique n’a pas atteint les objectifs escomptés, suscitant un mécontentement populaire. La pénurie de biens de consommation, les inégalités sociales et le chômage provoquent des mouvements de révolte et de grèves.


1987 : l’éveil des nationalismes

chanteurs avec drapeaux
La Voix balte, Kusurija, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

Gorbatchev ne réprime pas les manifestations des pays du bloc de l’Est qui réaffirment leur souveraineté.

Les États baltes, à savoir l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont les premiers à faire sécession.


1989 : le démantèlement

la foule dansant sur le Mur de Berlin
Lear 21 at English Wikipedia, CC BY-SA 3.0

Le 2 mai :
La Hongrie commence à démanteler la frontière austro-hongroise. La fin du Rideau de fer s’amorce avec cette ouverture de la frontière qui permet aux réfugiés est-allemands de passer à l’ouest.

Le 9 novembre :
Sous la pression populaire et avec l’aval du pouvoir soviétique et du conseil des ministres est-allemand, le mur de Berlin et les frontières sont ouverts. L’Allemagne est finalement réunifiée en octobre 1990. La chute du mur devient le symbole de la fin de la guerre froide.


1990 : Boris Eltsine, président

Portrait de Boris Eltsine, fevrier 1989
Portrait de Boris Eltsine en février 1989. Kremlin.ru, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

En 1990, Boris Eltsine, opposant à Gorbatchev, est démocratiquement élu comme Président de la Fédération de Russie.


1991 : La fin officielle de l’URSS

Carte de l’URSS indiquant sa subdivision en 15 républiques socialistes soviétiques fédérées au moment de la dissolution en 1991 – Wikipédia CC-BY-SA

En vertu du traité de Minsk conclu entre Boris Eltsine, Leonid Kravtchouk (président communiste de l’Ukraine) et Stanislaw Chouchkievitch (président social-démocrate du Parlement de la Biélorussie) le 8 décembre 1991, les États de l’ex-URSS sont devenus la Communauté des États Indépendants (CEI).

La Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, et plus tard la Roumanie, la Bulgarie et l’Ukraine, s’émancipent et aspirent à la démocratie. Ainsi, des élections libres ont lieu et seule la Biélorussie conserve un régime proche du communisme. C’est la fin officielle de l’URSS.

Publié le 11/10/2021 - CC BY-SA 4.0

Pour aller plus loin

Six années qui ont changé le monde : 1985-1991 : la chute de l'empire soviétique

Hélène Carrère d'Encausse
Fayard, 2015

Fondé sur des archives et des témoignages, le récit des six années qui ont mis fin au système soviétique, non dans une catastrophe sanglante et dévastatrice, mais par l’initiative d’hommes et de femmes excédés par le régime communiste. ©Electre 2015

À la Bpi, niveau 2, 947-84 CAR

URSS, fin de parti(e) : les années perestroïka


Fage éd., 2011

Catalogue de l’exposition au Musée d’histoire contemporaine, du 2 décembre 2011 au 26 février 2012. L’histoire de la perestroïka à travers la vision des Soviétiques sur les évènements, petits ou grands, qui ont marqué leur quotidien et changé leurs habitudes et leur regard sur le monde.

À la Bpi, niveau 2, en catalogage

Gorbatchev

Bernard Lecomte
Perrin, 2014

La vie d’un des géants de la fin du 20e siècle, qui restera dans l’histoire comme le fossoyeur du communisme : Mikhaïl Gorbatchev. Prix Nobel de la paix, personnage ambigu et attachant, Gorbatchev reste un mystère : a-t-il voulu mettre fin à la plus puissante idéologie du siècle, ou a-t-il été dépassé par les événements qu’il a provoqués. Bernard Lecomte apporte des réponses à cette question-clé.

À la Bpi, niveau 2, 328(47) LEC

Trente ans après la chute de l’URSS : l’espace postsoviétique revisité | Bpi, 2021

En 1991, la chute de l’URSS a donné naissance à quinze républiques indépendantes. Trente ans plus tard, quel bilan peut-on tirer de ce divorce à l’amiable ? Les trois pays baltes ont adhéré à l’Alliance atlantique et à l’Union européenne. Les douze autres tentent des projets de réintégration régionale avec des configurations différentes et des succès variables. Sur le plan économique, si les pays dotés de matières premières s’en sortent grâce à la rente énergétique, force est de constater qu’aucune des républiques n’est devenue un modèle de transformation réussie. Les régimes politiques varient de la dictature à la démocratie en passant par l’autocratie. Les guerres les ont déchirés à l’intérieur (Tadjikistan) et entre elles (Arménie-Azerbaïdjan, Russie-Géorgie, Russie-Ukraine). La Russie doit de plus en plus composer avec l’influence de la Chine, de la Turquie et de l’Iran dans cette région qu’elle considère pourtant comme son pré carré. Cet espace restera-t-il encore longtemps un laboratoire de transition politique et économique ?

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