Sélection

Appartient au dossier : Chris Ware, objets dessinés

Découvrir Chris Ware

Balises vous propose une sélection de ressources pour appréhender l’œuvre de Chris Ware, auteur de bande dessinée américain auquel la Bpi consacre une exposition en 2022.

Des comic strips publiés dans la presse aux bandes dessinées auto-éditées en passant par d’inclassables coffrets et objets imprimés, l’immense travail de Chris Ware présente des portes d’entrée et interprétations multiples, où se mêlent expérimentation formelle, commentaire de la société américaine et réflexion autobiographique.

Publié le 27/06/2022 - CC BY-SA 4.0

Notre sélection

Chris Ware : la bande dessinée réinventée

Jacques Samson et Benoît Peeters
Les Impressions nouvelles, 2022

Rééditée et enrichie en 2022 après une première parution en 2010, cette monographie propose une traversée de l’œuvre de Chris Ware.

L’ouvrage rassemble une chronologie, deux entretiens entre Chris Ware et Benoît Peeters réalisés en 2003 et 2021, quatre articles de Chris Ware jusqu’alors inédits en français, et des textes analytiques de Jacques Samson, complétés par de nombreuses illustrations dont certaines sont ici publiées pour la première fois.

À la Bpi, niveau 3, 768 WAR

Dossier « Chris Ware » | Neuvième art / Cité internationale de la bande dessinée et de l'image

Neuvième art, la revue en ligne de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, consacre un vaste dossier à l’œuvre de Chris Ware. On y retrouve notamment un article de Jean-Christophe Menu qui, dès 1997, voit en cet artiste américain un « auteur culte » dont il s’attache à retracer le « prodigieux projet », avant même sa traduction en français.

D’autres articles de ce dossier reviennent sur des publications plus récentes de Chris Ware : Côme Martin interprète Rusty Brown comme une « œuvre de l’éclatement », tandis que Jacques Samson se penche sur les résonnances entre cet ouvrage et Building Stories. Thierry Groensteen propose quant à lui une analyse de planche et une réflexion sur la thématique de l’intimité dans les histoires imaginées par Chris Ware. On retrouve enfin, parmi les contributions, des textes de Pouria Amirshahi, Pierre Fresnault-Deruelle, Matteo Stefanelli et Nicolas Finet.

« Chris Ware, bande-dessinée et architecture » | Le Mensuel n°23, Centre Pompidou

Le Mensuel, la revue parlée du Centre Pompidou, consacre son vingt-troisième numéro à l’œuvre de Chris Ware, abordée sous l’angle des circulations entre architecture et bande dessinée.

Cette rencontre dédiée à Chris Ware se déroule en trois parties. Mathilde Serrell anime un échange qui réunit Chris Ware, présent par visioconférence, Julien Misserey, co-commissaire scientifique associé de l’exposition, et Emmanuèle Payen, co-commissaire générale pour la Bpi. Elle s’entretient ensuite avec l’éditeur et auteur Vincent Bernière. Aliénor Philbert, chargée de production au Service de la Parole du Centre Pompidou, enchaîne sur l’interview d’Anthony Jammes, cofondateur de l’agence d’architecte GRAU, et de Lucas Harari, auteur et illustrateur de L’Aimant, un récit dessiné dont le personnage principal est un étudiant en architecture.

« Chris Ware et tout est plus clair », Boomerang | France Inter, 29 janvier 2021

Invité au micro d’Augustin Trapenard dans l’émission Boomerang, Chris Ware revient sur l’évolution de son œuvre et de ses inspirations à l’occasion de la publication de Rusty Brown à la fin de l’année 2020. Il évoque par exemple son rapport à l’enfance et sa réflexion sur l’éducation, nourrie de ses relations avec sa fille et avec son épouse enseignante.

Chris Ware mentionne également son processus créatif : il interroge ici les rapports entre textes et images, la place des émotions dans l’élaboration des planches, ou encore les sentiments qu’il espère susciter chez ses lecteurs.

« L’immeuble mode d’emploi : Building Stories ou l’art de dégrafer le roman graphique américain », par Anne Chassagnol | Revue de recherche en civilisation américaine 5, 2015

Comme le reflète la polysémie du titre, « Building Stories traite à la fois d’un projet narratif (comment élaborer des histoires ?), d’une construction architecturale (storeys signifiant étages) et d’un travail de mémoire (sur les histoires générées par un immeuble qui se délite). » La chercheuse Anne Chassagnol, spécialiste de la littérature jeunesse et des arts visuels anglophones, analyse donc dans cet article le rapport de Chris Ware aux thématiques et techniques de l’architecture.

Elle interroge la matérialité de l’objet-livre et la position du lecteur face à ce coffret rassemblant quatorze éléments imprimés de natures, longueurs, dimensions et qualités de papier différentes. Elle revient ensuite sur les similitudes entre la démarche de l’architecte et celle de l’auteur de bande dessinée, avant de se pencher sur la place de l’environnement bâti dans la narration : comment les personnages s’adaptent-ils à l’immeuble ? Enfin, elle appréhende le coffret Building Stories comme un hommage à l’histoire de la bande dessinée, un monument papier et architectural.

« Chris Ware, "le plus grand auteur de bande dessinée du monde !" », Le Rayon BD | France Culture, 27 juin 2021

Victor Macé de Lépinay, producteur de l’émission Le Rayon BD, reçoit l’historien de la bande dessinée Benoît Peeters et l’éditeur Jean-Christophe Menu pour évoquer l’œuvre de Chris Ware, lauréat du Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2021. Ils reviennent sur ses titres majeurs – Quimby the Mouse, Jimmy CorriganBuilding Stories, Rusty Brown – et sur la place de son travail dans l’histoire du neuvième art. Benoît Peeters établit par exemple un parallèle entre Chris Ware et Winsor McCay – deux auteurs qui, à un siècle d’écart, « contribu[ent] à forger le langage de la bande dessinée ».

Au-delà de cette dimension expérimentale, les intervenants interrogent aussi l’évolution et la politisation de l’œuvre de Chris Ware, qui commente avec scepticisme et intelligence la société américaine contemporaine. Les intervenants évoquent enfin l’exigence de lecture de ses ouvrages, composés d’une multitude de détails et de sens, comparables par leur ampleur et leur réflexion sur le temps à ceux de James Joyce ou de Marcel Proust.

« L’incroyable lettre de Chris Ware au Festival d’Angoulême » | ActuaBD, 24 juin 2021

En 2021, Chris Ware a reçu le Grand Prix du Festival d’Angoulême – une récompense décernée chaque année par des auteurs de bande dessinée français et internationaux, distinguant ainsi l’œuvre d’un de leurs pairs. Le site spécialisé ActuaBD propose une traduction française de la lettre de remerciements rédigée par Chris Ware.

Ce dernier y évoque ses premiers dessins, son rapport au monde, son attachement à la France et au Festival d’Angoulême dont il salue l’ambition et les co-nominées, et sa conception du travail d’auteur et dessinateur de bande dessinée : « Ce n’est pas un hasard si la lithographie, en conférant une dimension jetable aux dessins dès leur création, a marqué un tournant majeur dans l’histoire de la bande dessinée. Mais au-delà de sa représentation sous forme d’objet artistique par essence transitoire, cette dernière nous permet également d’exprimer, avec une troublante acuité, ce que nous condensons de nos expériences de vie, nos tentatives de nous comprendre les uns les autres, et surtout, ce que nous retenons de nos existences individuelles. »

Masterclass avec Chris Ware | Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, 19 mars 2022

Dans cette masterclass enregistrée le 19 mars 2022 au Festival d’Angoulême, Chris Ware interroge son rapport et celui des lecteurs à la bande dessinée. Il présente le travail d’auteur comme une activité très personnelle et solitaire, faisant de la BD un « art de l’intimité ». Il décrit également son processus créatif, partant d’une page vierge plutôt que d’un scénario préétabli afin de permettre aux images de « suggérer le mouvement de l’histoire ».

Cette rencontre est aussi l’occasion d’interroger les déclinaisons narratives et formelles de son travail d’auteur, dans la réalisation de couvertures de magazine et d’affiches, dans la participation à des expositions, etc.

« Chris Ware, une œuvre entre segmentation et agrégation », par Côme Martin | Cahiers de narratologie 34, 2018

Côme Martin, chercheur en littérature américaine, spécialiste des formes du livre et des relations entre textes et images, propose d’analyser le travail de Chris Ware à travers les notions de fragmentation et d’agrégation. Il cherche ainsi à démontrer la façon dont cette œuvre plurielle explore « l’éventail des possibilités qu’offre le chapitrage en bande dessinée ».

Côme Martin s’intéresse tout d’abord aux numéros de l’Acme Novelty Library  : « malgré leur contenu et leur format disparates, ils sont conçus comme faisant partie d’une série et constituent dès lors des objets à la fois transitoires et autonomes. » Il se penche ensuite sur le chapitrage des différents volumes de Chris Ware, qu’il s’agisse d’un récit complet comme Jimmy Corrigan ou de recueils de planches semi-autonomes comme Quimby the Mouse et The Acme Novelty Library Final Report To Shareholders. La troisième et dernière partie revient enfin sur « la tension entre hétérogénéité et cohésion propre à Building Stories, l’œuvre la plus explicitement chapitrée de Ware et pourtant également celle qui bouleverse le plus les modalités de lecture auxquelles nous sommes habitués. »

« Chris Ware, inventeur » | Centre Pompidou, 9 décembre 2011

Chris Ware est l’invité du Centre Pompidou à l’occasion du cycle « Au loin s’en vont les images », imaginé par l’écrivain et réalisateur Benoît Peeters en 2011. Deux autres intervenants complètent cette rencontre, dont la captation vidéo est disponible en ligne : Jacques Samson, spécialiste de l’œuvre de Chris Ware, et Walter Hus, compositeur préparant un opéra inspiré de l’Acme Novelty Library.

Ils reviennent notamment sur la genèse de cette série de publications, sur le personnage de Jimmy Corrigan, et sur les Building Stories, inédites en français à la date de cette rencontre.

« Chris Ware sort de sa bulle », La Grande Table | France Culture, 2 janvier 2018

Chris Ware s’assoit à La Grande Table d’Olivia Gesbert pour évoquer son parcours et son rapport au neuvième art. Son œuvre pleine d’humour et d’absurde est ici présentée, tandis que l’auteur revient sur ses sources d’inspiration – et notamment sur la ville de Chicago, dont l’architecture influence la structuration et le fil narratif de ses planches.

Il mentionne aussi sa collaboration de longue date avec le magazine The New Yorker, rare publication dont les dessins de couverture restent envisagés comme un élément indépendant de tout contenu écrit, comme une galerie d’art des créateurs graphiques contemporains.

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