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Appartient au dossier : ​Écritures de l’exil : l’Afrique

Fatou Diome, Gustave Akakpo, Gaston-Paul Effa, Kossi Efoui : les raisons du départ

Pour quelles raisons un écrivain quitte-t-il son pays ? Les expériences de Fatou Diome (Sénégal), Gaston-Paul Effa (Cameroun), Gustave Akakpo et Kossi Efoui (Togo), réunis à l’occasion des huitièmes Rencontres internationales des écritures de l’exil, dessinent autant de trajectoires singulières, mais elles trouvent cependant dans l’écriture un territoire commun.

Portraits de Fatou Diome et Gaston-Paul Effa
Fatou Diome et Gaston-Paul Effa en 2015 © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons 

La romancière Fatou Diome est née au Sénégal en 1968, dans l’île de Niodior. Elle a quitté son pays natal en 1994 pour s’installer à Strasbourg. Pour elle, il s’agissait avant tout d’une « nécessité personnelle » : 

Fatou Diome – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Gustave Akakpo est né en 1974 à Aného, sur la côte du Togo, entre la capitale, Lomé, et la frontière du Bénin. Illustrateur, conteur, metteur en scène, il est également auteur dramatique. Il a choisi de vivre « entre », en multipliant les allers-retours entre pays natal et pays d’accueil.

Gustave Akakpo – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Gaston-Paul Effa est né en 1965 à Yaoundé au Cameroun. Élevé par des religieuses, loin de sa famille, il est venu poursuivre ses études en France. Dans Tout ce bleu , il raconte son parcours. Son exil est avant tout linguistique avec l’apprentissage d’autres langues : l’alsacien puis le français, et le choix de devenir écrivain.

Gaston-Paul Effa – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Kossi Efoui est né à Anfoin, au Togo, en 1962. Diplômé de l’université du Benin en philosophie, il s’exile en France après avoir participé aux manifestations étudiantes des années 1990, sévèrement réprimées par le régime togolais.

Kossi Efoui – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

L’exil, la condition de l’écrivain

Pour ces quatre écrivains, les raisons du départ diffèrent. Mais pour chacun, l’exil est intimement lié à la condition d’écrivain, rendant possible l’écriture. Tous avouent en avoir fait l’expérience à l’intérieur de leur propre pays, à l’intérieur de leur communauté.

Écouter Gustave Akakpo :

Gustave Akakpo – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

L’exil est aussi l’opportunité de s’inventer, de devenir qui l’on souhaite. Comme l’écrit et le dit la romancière Fatou Diome :

« Partir, c’est avoir tous les courages pour aller accoucher de soi-même, naître de soi étant la plus légitime des naissances. »

(Le Ventre de l’Atlantique)
Fatou Diome – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Résister aux assignations identitaires et raciales

Si l’exil est, pour l’écrivain, une condition familière, il n’est pas réductible à la géographie et aux frontières. Gustave Akakpo rappelle le danger de telles assignations :

Gustave Akakpo – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Quant à Fatou Diome, elle revendique avec énergie, comme le font les écrivains occidentaux, le droit d’aller où bon lui semble.

Fatou Diome – extrait des rencontres d’Encre et d’exil

Retrouvez l’intégralité des interventions de ces auteurs ainsi que l’ensemble des interventions de cette huitième éditions des rencontres internationales des écritures de l’exil, dans la WebTv / WebRadio.

Publié le 30/07/2018 - CC BY-SA 4.0

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